Une majorité des salariés de Smart France à Hambach (Moselle) s'est prononcée vendredi 11 septembre en faveur d'un retour provisoire aux 39 heures en échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020, ont annoncé la direction et les syndicats. Ce referendum, organisé par la Direction de l’entreprise, n’a qu’un caractère consultatif mais il met les syndicats dans une position difficile.
Dans le contexte actuel, l'issue du vote était attendue. Vendredi 11 septembre, une majorité (56,1%) des salariés de Smart France, basée à Hambach (Moselle), s'est prononcée en faveur d'un retour provisoire aux 39 heures, en échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020. Dans un communiqué, la direction de Smart France s'est félicitée "de ce résultat qui confirme l'engagement de ses coéquipiers en faveur de l'usine de Hambach". La consultation a connu un taux de participation élevé : 93,3%, sur un site qui compte quelque 800 salariés.
"La direction a créé deux clans dans l'usine"
Mais le oui, majoritaire à 74% chez les 385 cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise consultés, n'a rassemblé que 39% des suffrages chez les 367 ouvriers votants, lors de ce référendum à caractère purement consultatif, ont précisé les syndicats. "Avec cette consultation, la direction a créé deux clans dans l'usine, il va falloir trouver une solution pour que les salariés de ce site ne s'entredéchirent pas", a commenté Gilles Hemmerling, président de la CFE-CGC en Lorraine.
Les salariés étaient appelés à se prononcer sur le "Pacte 2020" proposé à l'occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires. En échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020, il prévoit d'augmenter la durée du travail à 39 heures hebdomadaires dès l'an prochain, mais avec une rémunération calculée seulement sur 37 heures. Les cadres, eux, devraient abandonner des jours de RTT. Le dispositif est prévu jusqu'en 2020, après quoi l'usine repasserait aux 35 heures.
Valls dit respecter "le choix des salariés"
"Le pacte 2020 s'inscrit dans une démarche globale du groupe Daimler AG pour l'amélioration de la compétitivité de ses usines", a précisé la direction, qui entend se réunir "dès la semaine prochaine" avec les organisations syndicales pour discuter de l'accord, "sur la base du résultat de ce jour". Smart France produit chaque année quelque 100.000 véhicules biplaces dans cette usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne. Le dialogue entre direction et syndicats s’annonce tendu car les représentants du personnels qui ont été court-circuité auront beaucoup de mal à faire valoir leurs arguments.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré "respecter le vote des salariés". Mais "le gouvernement ne souhaite en aucun cas une remise en cause de la durée légale du temps de travail", a-t-il ajouté, alors que le débat est revenu dans l'actualité ces dernières semaines.
Source : leJDD.fr 11-09-2015