Les ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'Union européenne se retrouvent lundi 14 septembre à Bruxelles pour trouver des solutions à la crise migratoire, dans un contexte très tendu puisque l'Allemagne a annoncé samedi 12 qu'elle rétablissait - provisoirement - les contrôles aux frontières. Les accords de Schengen, sur la libre circulation en Europe, sont donc provisoirement suspendus.

"La crise migratoire a pris un tournant sans précédent", a constaté le gouvernement luxembourgeois, à la veille d'une réunion d'urgence entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice européens à Bruxelles. Dimanche 13 septembre, Thomas de Maizières, le ministre de l’Intérieur allemand, a annoncé que Berlin réintroduisait "provisoirement des contrôles à ses frontières afin de contenir l’afflux de réfugiés." Dans le même temps, les contrôles à la frontière entre la République Tchèque et l'Autriche ont également été renforcés.

Ces décisions "soulignent l'urgence" de parvenir à un plan européen de répartition des nouveaux arrivants, a affirmé dimanche soir la Commission européenne. Les pays membres doivent "se mettre d'accord sur les mesures proposées par la Commission européenne" en vue d'une répartition par quotas, a-t-elle encore estimé dans un communiqué, à la veille d'une réunion extraordinaire à Bruxelles des ministres de l'Intérieur de l'UE.

La Slovaquie va dire "non" aux quotas

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a annoncé dimanche que son pays s'opposerait aux quotas de migrants, voulus par l'Allemagne et la Commission européenne. Une proposition qui doit être validé à l'occasion du sommet bruxellois de lundi. "Si les quotas sont approuvés, nous allons prendre une position substantielle et claire. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour convaincre l'Europe que les quotas sont un non-sens", a déclaré le responsable à la télévision slovaque. Selon lui, "les quotas ne sont qu'une couverture et l'Union européenne ne veut pas parler des causes de la migration. Personne ne veut entendre parler des risques sécuritaires et ne veut parler de ce qui se passe en Syrie et en Libye." Et d'ajouter : "Ils ne veulent pas parler du fait qu'il y des pays de l'UE qui soutiennent la guerre civile en Syrie."

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Plus de 430.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et près de 2.748 y ont péri ou disparu.

Source : leJDD.fr 13-09-2015