Les agriculteurs ont promis un jeudi noir en Ile-de-France : plus d'un millier de tracteurs ont prévu de verrouiller la région parisienne, afin de manifester contre la politique agricole du gouvernement. Mercredi 2 septembre, une partie d'entre eux ont effectué le trajet vers la capitale, bloquant déjà certains axes routiers.

Ils sont en colère et comptent le faire savoir par une action coup de force. Les agriculteurs en colère ont prévu de bloquer toute la journée de jeudi 3 septembre la région parisienne. Plus d'un millier de tracteurs et une centaine de bus venus de toute la France devraient stationner dès 7h aux péages des principales autoroutes (A1, A6, A13…), avant de commencer une opération escargot autour du périphérique jusqu'à la place de la Nation.

La préfecture de police de Paris invite les Franciliens à utiliser les transports en commun pour se rendre dans la capitale. Dans le cas contraire, il est fortement recommandé d'éviter le périphérique, notamment dans ses portions Sud et Est entre la porte Maillot et la porte des Lilas. Des perturbations risquent également d'affecter la circulation sur la N12 et sur l'A12 au niveau du triangle de Rocquencourt, précise de son côté la préfecture des Yvelines.

Avant le rendez-vous du 7 septembre à Bruxelles

Les agriculteurs ont prévu cette démonstration de force pour exprimer leur désespoir face à l'effondrement des cours et demander des réformes de fond. Après un été à défendre les cours du porc et du lait, les exploitants agricoles répondent à l'appel de la FNSEA, le syndicat majoritaire, sans le soutien de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne. Les exigences sont les mêmes : des prix rémunérateurs, des baisses de charges, un moratoire sur les normes environnementales, un plan d'investissement…

Un débat sur l'avenir de l'agriculture est prévu à l'Assemblée nationale, ainsi qu'un rendez-vous à Matignon avec Manuel Valls et Stéphane Le Foll. Vendredi, lors d'un déplacement à Châlons-en-Champagne, le Premier ministre s'est contenté d'assurer aux paysans que l'État était à leurs côtés. Jeudi, il devrait annoncer notamment le montant d'une nouvelle enveloppe financière en complément du plan d'urgence du 22 juillet, et un soutien à l'investissement pour doper la compétitivité. Les manifestants enchaîneront le 7 septembre direction Bruxelles. Tous les syndicats mettront la pression sur la Commission européenne. Au programme : l'achat de matières premières en vue d'assainir le marché et l'épineux dossier de l'embargo sanitaire russe.

Source : leJDD.fr 02-09-2015