A quelques mois de la grande conférence sur le climat qui se tient à Paris, les écologistes de tout bord qui devraient se rassembler et tenter de pousser dans le même sens n’en finissent pas de se diviser. D’accord sur rien, en querelle permanente sur les questions d’alliances électorales, et plus préoccupés souvent par leur problèmes personnels que par sauvegarde de la planète, ils sont en train de se disperser et la tendance semble irréversible !..«La dispersion, c'est la disparition», prévenait François Hollande lundi. Il n'a pas été entendu par les militants EELV du Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
Appelés à voter ce samedi 12 septembre, les militants du Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont massivement décidé de partir avec le Parti de gauche (à 74,46%) aux régionales de décembre prochain. Un résultat aussi attendu, qu'explosif. Car ce choix -soutenu par la chef de file EELV dans la région, Sandrine Rousseau- de tourner le dos au PS en dépit du risque de victoire du FN aggrave encore un peu plus la crise traversée par EELV.
Une décision lourde de conséquences
Le vote de samedi pourrait entraîner une nouvelle vague de démissions, après celles fin août de François de Rugy et Jean-Vincent Placé. Christophe Rossignol, membre du conseil fédéral, a claqué la porte sitôt le résultat connu. Barbara Pompili, la coprésidente du groupe EELV à l'Assemblée, pourrait faire de même. Elle avait notamment affirmé vouloir connaître la décision des militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie avant de trancher sur son avenir au sein du parti. «Il y a des responsables importants qui sont en profond désaccord avec cette stratégie (NDLR : d'alliance avec le Parti de gauche) et qui pourraient s'exprimer», nous confirme François de Rugy, sans vouloir en dire plus.
«Il y a clairement deux lignes qui se dégagent»»
«Évidemment qu'il va y avoir des démissions, mais pour certains le résultat de cette AG n'est qu'un prétexte», juge Alexis Braud, proche de Cécile Duflot. «Ils ne partent pas parce qu'on s'allie avec le PG, mais parce qu'ils jugent qu'il faut se ranger derrière le PS pour faire battre le FN, or cette stratégie n'a jamais empêchée le FN de multiplier ses scores», poursuit le Sarthois.
Ce vote ravive en tout cas un peu plus les divisions. Sur Twitter, le député de Paris, Denis Baupin a déploré un «choix suicidaire», quand Marine Tondelier, proche de Cécile Duflot et tête de liste dans le Pas-de-Calais, multipliait les smileys à l'annonce du résultat. «Il y a une forme de clarification qui s'opère, il y a clairement deux lignes qui se dégagent», relève François de Rugy.
Fin du groupe EELV à l’Assemblée
Elles auront l'occasion de s'affronter à nouveau mardi 15 septembre prochain. Ce jour-là, la réunion des députés écologistes de l'Assemblée risque de sonner la fin du groupe EELV, malgré l'appel des deux coprésidents actuels, Pompili et de Rugy, à trouver un «modus vivendi» en partageant la coprésidence et le temps de parole. «C'est la vie, juge un membre du conseil fédéral du parti. Il vaut mieux ne plus avoir de groupe plutôt qu'un faux groupe avec des gens d'accord sur rien.»