Les djihadistes de l'Etat islamique ont détruit le temple de Baal, considéré comme l'un des joyaux de la cité antique de Palmyre, aux mains de Daech depuis des mois.
Le temple de Baal, joyau de la cité antique de Palmyre en Syrie, a été détruit par les djihadistes de l'EI, selon des images satellite de l'ONU diffusées lundi 31 août. Il s'agit du deuxième temple détruit par le groupe Etat islamique en une semaine à Palmyre, site classé par l'Unesco au patrimoine mondial de l'Humanité. Lundi soir, l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar) a déclaré pouvoir "confirmer la destruction du bâtiment principal du temple de Baal ainsi que celle d'une rangée de colonnes qui le jouxte", après avoir comparé des images satellites avant et après l'explosion.
Destruction injustifiée
Dimanche, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait annoncé que l'EI avait détruit à l'explosif une partie du temple consacré au dieu Baal. Un militant anti-régime de Palmyre, Mohammed Hassan al-Homsi, avait lui aussi fait état de la destruction partielle du temple. "Ils ont utilisé des récipients et des barils remplis d'explosifs, préparés d'avance", avait-il dit. Dans un communiqué publié lundi soir, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a fermement condamné "la destruction injustifiée d'un site d'une valeur inestimable pour notre patrimoine mondial commun".
"Le plus beau temple"
Dans Palmyre, surnommée la "perle du désert", le temple de Baal était incontestablement le plus impressionnant des bâtiments. "Il allie de manière unique l'art oriental et l'art gréco-romain. Il possède encore tous les attributs du temple antique : l'autel, le bassin, les colonnes... Avec Baalbeck au Liban, c'est le plus beau temple du Moyen-Orient", selon le directeur des Antiquités et des musées du pays, Maamoun Abdelkarim. Il a fallu plus d'un siècle pour le construire puisque son érection commence en 32 et se termine au second siècle. Avant la guerre, 150.000 touristes visitaient le site de Palmyre.