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17 août 2015 1 17 /08 /août /2015 15:30
RIEN NE VA PLUS ENTRE ELEVEURS DE PORCS ET INDUSTRIELS !..

 

Éleveurs, industriels, syndicats agricoles et pays européens refusent de jouer collectif. Pourtant, des solutions existent pour sortir de la crise du porc.

Lundi 17 août, Stéphane Le Foll reçoit à Paris les principaux acteurs du cadran de Plérin (Côtes-d'Armor) afin de débloquer ce marché qui écoule 12,5% des porcs de l'Hexagone. Cette semaine, 60.000 animaux n'ont pas trouvé preneur. Les Français ont découvert cette bourse aux cochons paralysée par le boycott des groupes Cooperl et Bigard. Le tandem estime que le prix de 1,40 euros le kilo de porc négocié en juillet avec le ministre de l'Agriculture entrave les exportations, confirmant que la productivité de la filière a décroché par rapport à celles de l'Allemagne, de l'Espagne et du Danemark.

 

Une filière très divisée

La crise estivale a aussi révélé les divisions de cette filière. Les éleveurs s'accrochent au cours de 1,40 euros le kilo pour couvrir leur frais de production. Les industriels ne veulent pas sacrifier leur marge pour "un prix politique". Samedi, la Cooperl a souhaité "un prix de marché libre, et des mesures pour restaurer la compétitivité."

De son côté, le syndicat majoritaire FNSEA est seul sur le devant de la scène sans que la Coordination rurale ou la Confédération paysanne ne forcent le débat. Enfin, la France sera minoritaire le 7 septembre à Bruxelles face à des pays concurrents décidés à produire en masse. Il n'y a guère que les distributeurs – Leclerc, Intermarché, Casino… – qui maintiennent une attitude solidaire.

Stéphane Le Foll pourra-t-il renouer les liens? Fin août, une nouvelle réunion est prévue pour concrétiser le plan de soutien à l'élevage présenté le 22 juillet. Le calme de ce week-end est trompeur. Des rassemblements sont programmés le 3 septembre à Paris, le 7 à Bruxelles. "Il suffira d'une étincelle pour que l'incendie redémarre, prévient Christian Troadec, maire de Carhaix (Fini­stère) et ex-bonnet rouge. Les éleveurs sont à bout. La rentrée sera chaude."

 

Éleveurs et producteurs, les faux amis

Après avoir longtemps vilipendé la grande distribution, les éleveurs pointent du doigt l'industrie agroalimentaire, notamment les abattoirs. "Nous défendons le maintien d'un cours à 1,40 euros, martèle Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP). Les industriels ne peuvent équilibrer leurs comptes sur le dos des producteurs. Nous n'avons aucun contact direct avec les représentants de Cooperl et de Bigard. Ce manque de courage est hallucinant."

Philippe Mangin, président de Coop de France, aligne les contre-arguments : "Pour continuer à exporter, il faut un cours à 1,15 euros le kilo. La France doit être plus offensive. Certes, l'embargo russe est pénalisant. Mais il existe des débouchés dans les pays asiatiques." De fait, le plan de soutien à l'élevage consacre 10 millions d'euros à la création d'une plate-forme commune à l'export. Objectif : fédérer sous la bannière tricolore des entreprises qui jouent perso à l'international. Le ministre s'inspire du puissant German Meat. Cet organisme allemand assure la promotion de 5,5 millions de tonnes de viande porcine dans 120 pays.

Sur le marché intérieur, la cotation de Plérin a montré ses failles. Or le système de contractualisation fonctionne déjà entre certains éleveurs et des enseignes comme Carrefour. Des contrats de livraison signés sur deux à trois ans lissent les fluctuations des cours. Entre spéculation et sécurité, il faut choisir.

 

L'impossible union des syndicats

"Cette crise est le résultat de vingt-cinq ans de libéralisme, de fuite en avant vers la production de masse. La Confédération paysanne refuse ce modèle. Une intersyndicale est impossible." Pierre Brosseau, responsable de la commission porcs à la Confédération paysanne, est catégorique : son syndicat ne participera pas au sauvetage de la filière porcine. "La conf" si efficace pour s'opposer à la ferme des mille vaches se contente de quelques communiqués pour exiger "une méthode de fixation des prix et une stratégie de substitution aux exportations". Encore plus discrète, la Coordination rurale propose notamment d'"harmoniser les charges sociales" au sein de l'Europe.

Dans ces conditions, la FNSEA est en première ligne pour manifester et négocier. Un déséquilibre qui nuit à l'efficacité des négociations. D'autant que le syndicat majoritaire souffre aussi de divisions. "Certains reprochent à Xavier Beulin, patron de la FNSEA, sa double casquette de leader syndical et de dirigeant du groupe Avril. On sent des tensions entre le terrain et le national. Paris semble parfois déconnecté", regrette Thierry Merret, patron de la FDSEA du Finistère.

Pourtant, l'union des syndicats agricoles est possible et constructive. En Grande-Bretagne où sévit la chute des cours de lait, six syndicats parlent d'une voix unique au gouvernement. Une fois n'est pas coutume, ce "pack" britannique réunit la branche écossaise de la National Farmers' Union et l'irlandais Ulster Farmers' Union.

 

En Europe, la France contre tous

A Bruxelles, le 7 septembre, Stéphane Le Foll plaidera pour que la Commission européenne finance le stockage de viande porcine. Cette mesure d'urgence pour désengorger le marché n'est que transitoire. À long terme, il faudrait harmoniser le coût du travail, la fiscalité, le système de cotation… Or la France est isolée. Certes, l'instauration d'un smic outre-Rhin peut rétablir l'équilibre entre la France et l'Allemagne. Mais le porc allemand reste meilleur marché à 1,38 euros le kilo. Des porcheries de plus de 2.000 bêtes, des abattoirs concentrés et automatisés expliquent les performances. Toute aussi compétitives, les filières espagnoles, danoises ou hollandaises exportent en masse (voir tableau). À croire que seuls les Bretons souffrent de la surproduction de porcs en Europe…

 

 

Source : leJDD.fr  16-08-2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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