Le président François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine sont parvenus à un accord sur la non-livraison des navires Mistral, que la France refusait de vendre à la Russie. L'Elysée a annoncé qu'il s'engageait à rembourser intégralement les avances faites par la Russie.
On l'attendait depuis quelques mois, la confirmation est tombée ce mercredi 5 août au soir : la France et la Russie sont parvenues à un accord sur les conditions de remboursement de la non-livraison des Mistral à la Russie.
"Intégralement remboursée"
La France aura "la pleine propriété et la libre disposition", a annoncé mercredi 5 août au soir l'Elysée. Les deux hommes "se sont entretenus cet après-midi afin de confirmer que la France et la Russie sont parvenues à un accord pour mettre un terme au contrat signé en 2011 qui prévoyait la livraison de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral", selon le communiqué de l'Elysée. La Russie sera "exclusivement et intégralement remboursée des sommes avancées au titre du contrat". Un remboursement qui a déjà eu lieu, a affirmé la Russie, qui a indiqué considérer l'affaire comme "totalement réglée".
En outre, "les équipements russes qui ont été installés sur les bâtiments seront restitués". François Hollande et Vladimir Poutine "se sont félicités du climat de partenariat amical et ouvert qui a marqué les négociations" et "se sont accordés sur le fait que, désormais, ce dossier était clos", conclut le communiqué.
Un accord difficile
Le contentieux entre la France et la Russie avait placé la présidence française dans une situation inconfortable, tiraillée entre les intérêts économiques en jeu et sa volonté de pousser la Russie à infléchir sa position dans la crise ukrainienne.
Cet accord clôt huit mois d'intenses négociations entre Paris et Moscou. Elles avaient commencé après la décision prise par Paris fin novembre de reporter "jusqu'à nouvel ordre" la livraison du Vladivostok, alors que les Occidentaux multipliaient les sanctions contre la Russie, qu'ils accusent de soutenir les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine, ce que Moscou dément.
Le communiqué de l’Elysée ne précise pas le montant du remboursement mais on se souvient que Moscou avait, dès la semaine dernière, annoncé cet accord en évoquant la somme de 1,2 Milliards d’Euros. Par ailleurs il semble que l’accord laisse la liberté à la France de revendre les deux bateaux ce qui était contesté par les Russes. Il ne reste plus qu’à trouver un client ?....
Annulation de la livraison à cause de la guerre en Ukraine
Le premier des deux navires de guerre, le Vladivostok, devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre 2014, tandis que le second, le Sébastopol, devait théoriquement être livré à la Russie à l'automne 2015. Mais Paris avait annoncé fin novembre le report "jusqu'à nouvel ordre" de la livraison du Vladivostok, en invoquant le rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine.
Les deux pays ont ensuite entamé de longues négociations qui portaient notamment sur le montant du dédommagement financier que Moscou exige de recevoir de Paris. La France et la Russie avaient conclu en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy un contrat évalué à près de 1,2 milliard d'euros portant sur la livraison de deux porte-hélicoptères de classe Mistral.
Ces navires de guerre polyvalents peuvent transporter des hélicoptères, des chars ou des chalands de débarquement et accueillir un état-major embarqué ou un hôpital.
Source : leJDD.fr 05-08-2015