Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 11:00
LA CHINE FACE A SES ECHECS ECONOMIQUES

 

Confronté à une situation économique délicate et à l'inquiétude des investisseurs internationaux, le gouvernement de Xi Jinping tente de colmater les faiblesses de son économie. Sans grand succès. L'inquiétude générale sur l'état de santé de la deuxième économie mondiale grandit alors que les Bourses dévissent. Malgré les nouvelles assurances des autorités, la Bourse de Shanghaï a encore plongé de 8,5%, lundi 24 août, entraînant dans la spirale baissière l'ensemble des places financières mondiales.

Le diagnostic n'est pas bon. Entre l'essoufflement de l'activité économique, la débâcle boursière et la dévaluation du yuan, le cocktail est explosif et les réponses apportées par Pékin n'ont pas suffit à endiguer la secousse.

 

«Rééquilibrage»

Depuis la fin du mois de juin, Shangaï a perdu 30 % de sa valeur et près de 3000 milliards de dollars (2600 milliards d'euros) de capitalisation. La panique a poussé le politburo chinois à prendre des mesures d'urgence. Une centaine de grands groupes publics ont reçu l'interdiction de vendre des actions de leurs filiales, des gels de procédures d'introduction en bourse ont été décidés, les échanges de 1 300 entreprises cotées ont été interrompus et un rachat massif d'actions engagé pour 144 milliards de dollars (125 milliards d'euros).

De l'avis général, la crédibilité même du gouvernement chinois se trouve désormais écornée. Pékin vante depuis deux ans un «rééquilibrage» vers un modèle de croissance ralentie mais plus durable. Annoncé en 2008, le plan vise à doper la consommation intérieure en augmentant les salaires des travailleurs chinois et en améliorant les politiques sociales. Ce qui permettrait au marché chinois de compenser les exportations déclinantes et d'éponger les surcapacités du secteur industriel.

Une politique largement approuvée au niveau mondial mais qui s'avère plus douloureuse que prévu. Les autorités se sont vues contraintes de multiplier les mesures de relance et les assouplissements monétaires (quatre baisses des taux d'intérêt depuis novembre) pour stimuler l'activité. Sans grand succès : les indicateurs moroses continuent de se succéder.

 

«Le gouvernement a l'esprit ailleurs»

Depuis 2011, la croissance du PIB n'a pas cessé de ralentir, avec une prévision de 7% en 2015. Une prévision contestée par beaucoup d'experts. Ce que ne révèle pas cette croissance qui reste élevée, c'est que tous les secteurs de l'appareil productif sont en difficulté. Ainsi, par exemple, l'automobile a enregistré une chute des ventes de 11% entre mars et avril 2015 et une baisse de production de 8,9% en avril. De plus, une part importante de l'augmentation du PIB repose sur l'essor de secteurs spéculatifs comme l'immobilier ou la finance.

Ce nouvel effondrement de la Bourse chinoise risque de renforcer l'inquiétude des investisseurs et d'accélérer la fuite des capitaux. «Ils n'ont plus le choix, il faut qu'ils affichent une meilleure gestion et une plus grande cohérence» pour retrouver la confiance perdue, souligne Christopher Balding, économiste de la HSBC Business School à l'université de Pékin. Pour cela, des baisses de taux d'intérêts «plus volontaristes» s'imposent, notamment pour enrayer la déflation persistante des prix à la production, juge-t-il.

Pour Andy Xie, économiste indépendant basé à Shanghai, la Chine devrait idéalement adopter des réductions d'impôts équivalant à 2.000 milliards de yuans (274 milliards d'euros) sur plusieurs années. «Ce serait un moyen extrêmement puissant de stimuler la consommation (...) En ce moment, c'est insensé, le gouvernement ne se concentre pas sur l'économie, on a l'impression qu'il a l'esprit ailleurs», déplore-t-il.

 

«Une bande d'inexpérimentés»

Dans ce contexte, la soudaine dévaluation du yuan, largement perçue comme un effort désespéré de Pékin pour soutenir la compétitivité de ses exportations, n'a fait qu'inquiéter davantage. «Il ne faut pas voir les chaotiques Bourses chinoises comme un bon baromètre pour toute l'économie», avertit cependant Brian Jackson, du cabinet IHS Economics.

Selon lui, les autorités peuvent se féliciter de quelques succès, comme le sursaut de la demande immobilière et la stabilisation du secteur de la construction. Mais pour la plupart des experts, Pékin est condamné à revoir sa copie. «Ils mènent une politique monétaire plaquée sur les manuels d'économie» et qui reste inefficace, commentait Liu Li-Gang, économiste de la banque ANZ.

Les assouplissements monétaires répétés (baisses des taux d'intérêts, réductions des ratios de réserves obligatoires des banques pour les inciter à prêter davantage) étaient censés doper l'activité. En fait, «les liquidités se sont accumulées dans l'économie virtuelle (alimentant en particulier les marchés boursiers) plutôt que dans l'économie réelle», ce n'est «vraiment pas judicieux», a-t-il expliqué. D'où cette impression que «la politique actuelle est menée par une bande de gens inexpérimentés» poursuit Liu Li-Gang : «Si le gouvernement veut vraiment se servir de la Bourse pour soutenir l'économie, il faudrait un système de marché qui fonctionne correctement... et c'est ce qui fait cruellement défaut en Chine.»

 

 

 

Source : LeParisien.fr 25-08-2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : VICTOR ASSOCIATION
  • : Chaque jour l'actualité politique, économique et sociale de France et du monde commentée et en images. Mais aussi les voitures de légende.
  • Contact

Texte Libre

L'objet de ce blog est d'apporter aux habitants de Montesquieu-Volvestre une information régulière sur la vie de la cité, et de décrypter l'essentiel de l'actualité. Mais il a aussi pour but d'ouvrir un dialogue,  de discuter, de contester, ou de râler au besoin. Il faut que nous retrouvions dans notre village une convivialité, une solidarité qui sont en train de se perdre.

Rechercher

Pages

Liens