A la tête d'une coalition réunissant communistes, radicaux, écologistes et socialistes, la maire de Paris, Anne Hidalgo, fait face à l'opposition d'une partie de sa majorité suite à l'organisation d'une journée "Tel Aviv sur Seine" jeudi 13 août prochain dans le cadre de Paris Plages.

C'est le grain de sable de la discorde. La mairie de Paris a décidé d'organiser une journée "Tel Aviv sur Seine" dans le cadre de Paris Plages le 13 août, jeudi. L'initiative - qui prévoit « foodtrucks, DJ set, animations ludiques et gratuites »- était jusqu'alors passé inaperçu jusqu'à ce que des opposants à la politique israélienne s'indignent sur les réseaux sociaux avec le mot clé #TelAvivsurSeine. Depuis vendredi, environ 20.000 tweets ont été publiés avec ce mot clé dont une grande partie défavorable à l'initiative parisienne.

Parti Communiste et Front de Gauche s’offusquent

Après cette "tempête de tweets", la première élue parisienne à réagir est Danielle Simonnet (Front de gauche) qui dénonce "le cynisme de l'organisation d'une telle journée dans le cadre de Paris Plages" et parle de "sommet de l'indécence".

Lundi 10 août, c'est tout le groupe communiste et Front de gauche, pourtant allié à Anne Hidalgo, qui s'empare de l'histoire et s'offusque de l'organisation d'une "opération de communication alors que nous gardons tous en mémoire les massacres survenus à Gaza lors de l’été 2014 et que les tensions restent extrêmement vives comme en atteste les attentats commis ces derniers jours par des terroristes israéliens." Les communistes et le Front de gauche regrettent également de "ne pas avoir été associé ou informé" de la tenue de cette initiative. Contacté par le JDD.fr, l'adjoint au maire communiste à la mairie de Paris, Ian Brossat, n'a pas souhaité faire de commentaire supplémentaire nous renvoyant au communiqué de son groupe.

Pas d'annulation prévue

Du côté d'Europe-Ecologie les Verts, également membre de la majorité à Paris, on avait pas encore réagi officiellement publiquement mais un conseiller EELV parisien s'est exaspéré de l'initiative sur les réseaux sociaux. Jérôme Gleizes sur Twitter : « Au-delà de la question palestinienne, il y a le problème de la décence et du respect des morts. »

A la mairie de Paris, pour l'instant, on encaisse mais on ne plie pas, alors que la question de la sécurisation du site en plein mois d'août avec un plan Vigipirate déjà au maximum va forcément se poser. "Nous n'annulerons pas cette manifestation, car ce serait donner raison aux plus radicaux", a expliqué Bruno Julliard, adjoint au maire chargé de la Culture, du patrimoine, des métiers d’art, des relations avec les arrondissements et de la nuit. "Ceux qui prétendent défendre le peuple palestinien et qui en même temps voudraient nous empêcher de discuter avec une ville israélienne qui, dans ses valeurs (...), défend la paix et la tolérance, c'est une erreur de leur part", a-t-il expliqué sur RMC.

Risques de débordements ?..

"Je crains beaucoup que ça se passe très mal et puis je pense que c'est un très mauvais message qui est envoyé", avait prévenu lundi matin, Danielle Simonnet. Un avertissement moyennement apprécié par Bruno Julliard. "Mme Simonnet, (...) elle se réveille ce matin en disant attention, il va y avoir des débordements jeudi, la sécurité ne sera pas assurée, alors que ça fait tout de même 3 jours que, tant sur les réseaux sociaux que dans les médias, elle attise une partie de la contestation la plus radicale contre cette manifestation", l'a rabroué l'adjoint au maire PS. Dans la majorité municipale parisienne, l'été n'est décidément pas de tout repos.

Source :  leJDD.fr  10-08-2015