Les dirigeants de la zone euro réunis mardi 7 juillet au soir en sommet extraordinaire ont détaillé leur calendrier : ils se donnent jusqu'à dimanche pour parvenir à un accord avec la Grèce ou bien ce sera le "scénario noir" du "Grexit", selon les mots du président du Conseil européen, Donald Tusk (photo à droite). La Grèce, venu à Bruxelles les mains vides, a jusqu'à jeudi 9 juillet "au plus tard" pour présenter de nouvelles propositions.
Il est présenté comme le dernier ultimatum de l'Union européenne à la Grèce. Mardi 7 juillet au soir lors d'une réunion à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro se sont donné jusqu'à dimanche pour parvenir à un accord avec Athènes. Sinon, ce sera la porte. Un nouveau sommet européen exceptionnel, cette fois avec les 28 membres de l’Union européenne, est prévu à cette échéance. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a précisé que la Grèce avait jusqu'à "jeudi au plus tard" pour présenter des réformes à ses créanciers afin de permettre une reprise des négociations. Le projet sera alors examiné par les ministres de finances des pays de la Zone euro.
"Nous ne pouvons exclure ce scénario noir"
Plusieurs dirigeants ont en effet rapporté que le gouvernement grec, à commencer par son nouveau ministre des Finances Euclide Tsakalotos, était venu peu avant les mains vides lors d'une réunion de l'Eurogroupe, sans propositions concrètes de réformes. Cela a provoqué un sentiment de "consternation" autour de la table, a relaté son homologue belge, Johan van Overtveldt.
Les autorités européennes ont donc lancé un dernier avertissement. "L'heure est vraiment grave et nous ne pouvons exclure ce scénario noir, si nous n'avons pas d'accord d'ici dimanche", a ainsi déclaré mardi Donald Tusk lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Ce soir, je dois dire haut et fort que l'ultime délai expire cette semaine", a affirmé d'un air solennel le dirigeant polonais, évoquant "la période la plus difficile de notre histoire". Même le patron de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a longtemps refusé de parler de "Grexit", a avoué qu'il n'excluait plus "aucune hypothèse". Les dirigeants européens ont même préparé "un scénario détaillé" pour ce scénario qui aura des conséquences sur les pays voisins, a-t-il concédé.
"Il faut un programme à deux ans", pour Hollande
De son côté, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s'est dit déterminé à "poursuivre l'effort" pour obtenir un accord avec les créanciers, "qui garantisse une sortie de crise" et "mette fin" à la perspective d'un Grexit. Il doit s'exprimer mercredi 8 juillet en début de matinée devant le Parlement européen à Strasbourg, aux côtés de Donald Tusk et Jean-Claude Juncker.
Un grand nombre de pays sont plus que réticents à venir en aide à la Grèce, après deux plans d'aide d'un montant total de 240 milliards d'euros et des mois de négociations houleuses avec le gouvernement d'Alexis Tsipras. Mais dans l'idéal, la Grèce a besoin d'un "programme d'aide sur plusieurs années, qui aille bien au-delà de ce que nous discutions il y a encore dix jours", a estimé la chancelière allemande Angela Merkel. "Il faut un programme à deux ans qui donne de la visibilité", a renchéri le président français François Hollande, même si des solutions urgentes et à court terme seront nécessaires pour qu'Athènes puisse rembourser le 20 juillet la Banque centrale européenne, la dernière institution qui maintient en vie son économie par un goutte-à-goutte financier aux banques hellènes.
On s’interrogeait il n’y a pas une semaine sur les conséquences de la crise grecque sur les autres pays de l’Union. Il en est une qui ne pourra être évitée : la divergence des points de vue entre la France et l’Allemagne qui tentent pourtant de faire bonne figure. François Hollande est, lui, dans un vrai numéro d’équilibriste essayant, comme d’habitude de ménager la chèvre et le chou. Mais il parait que c’est dans ces circonstances qu’il est le meilleur ?....