Le taux de chômage devrait entamer une "légère" décrue durant la seconde moitié de 2015, après un pic en milieu d'année, à en croire les perspectives publiées mercredi 3 juin par l'OCDE, qui préconise, une fois encore, des "réformes structurelles du marché du travail".
L'OCDE, l'organisme de coopération et de développement économiques, se trompe rarement dans ses prévisions de croissance. Plus prudente que les Etats eux-mêmes, l’institution a publié mercredi 3 juin ses perspectives pour l'année en cours et à venir. Et c'est une bonne surprise concernant la France : à en croire les chiffres de l'OCDE, l'inversion de la courbe du chômage pourrait (enfin) arriver d'ici à fin 2015 ou début 2016.
Des prévisions qui confortent celles du Ministre du Travail
En effet, le taux de chômage devrait entamer une "légère" décrue durant la seconde moitié de 2015, après un pic en milieu d'année, selon l'OCDE. Le chômage atteindrait 10,1% de la population active métropolitaine au premier trimestre (+0,1 point par rapport à fin 2014) puis 10,2% au deuxième, avant de redescendre à 10,1% fin 2015 avant de descendre à 10,0% fin 2016, assure l'organisation. En incluant l'Outre-mer, le chômage s'élèverait à 10,5% fin 2015 et à 10,4% fin 2016.
Ces prévisions confortent celles du ministre du Travail François Rebsamen, qui attend "une baisse du nombre de demandeurs d'emploi en fin d'année". L'Insee dévoilera jeudi 4 juin son taux de chômage au premier trimestre, trois jours après la publication d'un nouveau record de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi fin avril (3,53 millions en métropole).
Un bon point pour le CICE
"La faible confiance des entreprises pèse toujours sur les investissements, ce qui implique une reprise retardée des embauches et une baisse seulement légère du chômage" ces prochains trimestres, écrit l'OCDE dans son rapport, qui se base sur une prévision de croissance de 1,1% en 2015 et de 1,7% l'année suivante.
Pour accélérer la marche, l'organisation internationale recommande, en "priorité", de mener des "réformes structurelles du marché du travail". Elle adresse un satisfecit au Pacte de responsabilité et au Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) qui vont "abaisser le coût du travail d'environ 1,4 point de Produit intérieur brut (PIB) lorsqu'ils auront atteint leur pleine mesure en 2016". Mais ces politiques en faveur de la compétitivité des entreprises risquent d'être "contrebalancées par une hausse dynamique des salaires", met en garde l'OCDE.
"Restaurer la compétitivité et améliorer la productivité nécessitent des réformes structurelles plus ambitieuses", martèle-t-elle, appelant à "amplifier significativement" les efforts "pour alléger la charge réglementaire et accroître la concurrence". Enfin, l'OCDE conseille au gouvernement de favoriser la montée en "compétences", notamment par une augmentation "significative" de l'apprentissage dans le secondaire, pour "alimenter la croissance sur le long terme".