François Hollande et Angela Merkel ont une conférence téléphonique ce dimanche 8 février avec le président ukrainien et Vladimir Poutine, lequel nie toujours l'implication des forces russes dans la rébellion de l'est du pays. «Deux ou trois jours décisifs» pour tenter de régler la crise ukrainienne.
Évoqueront-ils cette scène, si théâtrale, du président ukrainien Petro Porochenko brandissant en éventail deux liasses de passeports russes pour démontrer «l'agression et la présence de troupes russes» combattant aux côtés des rebelles dans l'est de l'Ukraine ?
De retour de Moscou, où ils ont vu Poutine pendant cinq heures de négociations, sans progrès notables, François Hollande et Angela Merkel veulent aller au bout de cette «dernière chance».
Ils ont rendez-vous ce dimanche pour une conférence téléphonique à quatre avec Vladimir Poutine et Petro Porochenko. Pour mettre un terme à ce conflit qui englue l'Ukraine dans la crise depuis près d'un an, la diplomatie feutrée n'est plus de mise. Le vice-président américain Joe Biden a appelé samedi 7 février le maître du Kremlin à montrer par «des actes, pas des paroles» qu'il était prêt à œuvrer pour un règlement politique de la crise.
«Trop souvent, le président Poutine a promis la paix et livré des chars, des troupes et des armes», a averti Joe Biden à la conférence sur la sécurité de Munich, en référence au soutien russe aux séparatistes ukrainiens, que Moscou dément. Sur le terrain, la situation semble se durcir. Au moins cinq soldats ukrainiens et sept civils ont péri au cours des dernières 24 heures dans l'est du pays. Les tirs de roquettes ont aussi repris sur Debaltseve, l'un des points chauds du front, au lendemain d'une courte trêve. L'armée ukrainienne a par ailleurs affirmé que les troupes séparatistes et «russes» étaient en train de «masser des forces pour une offensive vers Debaltseve et Marioupol», deux villes stratégiques sous contrôle de l'armée ukrainienne.
«Si nous ne parvenons pas à trouver un accord durable de paix, nous connaissons parfaitement le scénario: il a un nom, il s'appelle la guerre», a mis en garde le président Hollande de retour en France.
Le plan franco-allemand prévoirait une plus large autonomie des régions de l'Est de l'Ukraine. Il se base sur la ligne de front actuelle, et prévoit une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne. En septembre, un accord de cessez-le-feu entre gouvernement régulier et rebelles prévoyait déjà l'élaboration d'une zone-tampon de 30 km, qui n'a jamais été respectée. «On peut discuter du nombre de kilomètres sur lequel on peut se retirer» pour instaurer un cessez-le-feu. «C'est une question négociable. Mais nous devons nous rencontrer immédiatement, lancer le processus et arrêter les combats», a insisté le président ukrainien avant de rentrer à Kiev.
Vladimir Poutine a affirmé pour sa part que la Russie «ne comptait faire la guerre à personne». «Mais il y a, c'est certain, une tentative de freiner notre développement par différents moyens», a-t-il plaidé en allusion aux sanctions occidentales qui étranglent son économie.
En 10 mois de conflit, 5 300 personnes ont été tuées dans l'est de l'Ukraine.
Source : LeParisien.fr 08-02-2015
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