Un accord a été trouvé vendredi 20 février au soir entre la zone euro et Athènes sur l'extension du programme de financement de la Grèce, après d'intenses tractations avec le FMI, la Commission et l'Allemagne.
Au prix de nouvelles concessions d'Athènes, un compromis a été enfin trouvé sur le prolongement du financement de la Grèce. "Sur la base de la demande" grecque, "des engagements des autorités grecques, de l'avis des institutions" créancières d'Athènes, et de l'accord trouvé entre les pays membres de la zone euro, "nous lancerons les procédures en vue d'atteindre une décision finale sur l'extension" du plan de financement actuel "pour une durée allant jusqu'à quatre mois", détaille le communiqué final de l'Eurogroupe.
"Un travail qui peut continuer"
Car tout n'est pas encore fait pour assurer la survie financière et le maintien dans la zone euro de la Grèce. Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovkis a précisé qu'Athènes devait présenter lundi 23 février prochain la liste complète des réformes auxquelles elle s'engage en contrepartie de l'aide financière.
"Quatre mois, c'est le délai approprié en terme de financement et compte tenu des défis à relever" par la Grèce, a indiqué Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe, lors d'une conférence de presse. "Il y a de la flexibilité dans ce programme et nous en ferons le meilleur usage", a-t-il promis. C'est cette flexibilité qui était la principale revendication d'Athènes. Le gouvernement grec a assuré qu'il allait donner la priorité aux réformes qui font consensus avec l'Europe: la lutte contre la fraude fiscale, contre la corruption, la reconstruction de l'administration publique et la réponse à la crise humanitaire
Varoufakis et Schaüble en froid
Les réformes proposées par la Grèce lundi seront détaillées par des experts, avant d'être examinées à l'Eurogroupe, a indiqué une autre source européenne. "Nous avons franchi une étape importante. Il en reste d'autres jusqu'au 28 février. Il en restera beaucoup d'autres", a ajouté Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques.
Pour aboutir au document qui a été accepté, d'intenses tractations ont eu lieu en amont de la réunion de l'Eurogroupe, qui a été débutée avec plus de trois heures de retard. Une médiation a été menée par la zone euro, le FMI et la Commission européenne avec les ministres allemand et grec des Finances, Wolfgang Schäuble et Yanis Varoufakis, dont l'inimitié est palpable. Selon « Les Echos », les deux ministres n'ont même pas accepté de se trouver dans la même pièce pour négocier, condamnant leurs interlocuteurs à faire la navette.
Source : L’Express.fr 21-02-2015