Le président de la Banque centrale européenne a annoncé jeudi 22 janvier un plan de rachat de bons du trésor de plus de 1.000 milliards d'euros, afin de relancer l'économie européenne. Une mesure inédite qui devrait soulager les états et relancer l’inflation qui menace toujours d’être négative. Les détracteurs du projet, en premier lieu l’Allemagne craignent de voir les dirigeants européens mettre de côté leurs programmes de réformes.
Jour J pour Mario Draghi. Le président de la Banque Centrale Européenne a annoncé jeudi 22 janvier un grand programme de rachat de dette publique européenne, aussi appelé "assouplissement quantitatif". 60 milliards d'euros par mois seront ainsi injectés à compter de mars prochain jusqu'en septembre 2016, soit un total d'un peu plus de 1.000 milliards d'euros. Avec un objectif en ligne de mire : relancer l'économie européenne, aujourd'hui au point mort.
1.000 milliards d'euros injectés
L'assouplissement quantitatif est en effet pour la BCE une nouvelle tentative de relancer la machine économique européenne. Concrètement, elle va "créer" des euros, avec lesquels elle rachètera auprès de banques et de fonds d'investissement des bons du trésor de différents pays de la zone euro. L'idée étant qu'avec ces nouvelles liquidités, ces même banques accordent ensuite plus de prêts aux entreprises et aux particuliers et relancent par là-même l'économie.
Mais alors que l'on pensait que Mario Draghi s'intéresserait à la dette de tous les membres de la zone euro, seuls les pays les mieux notés par les agences de notation devraient finalement être éligibles au programme annoncé jeudi. Résultat, la Grèce, qui devait être la première à bénéficier du coup de pouce de la BCE, risque bien de devoir se débrouiller seule. Conséquence immédiate : le CAC 40 a connu une hausse de plus de 1% sitôt l'annonce faite et le cours de l'euro face au dollar a fortement chuté :
L'Europe n'est pas la première à s'essayer à l'assouplissement quantitatif. Aux Etats-Unis, la Fed a injecté dans l'économie pas moins de 4.500 milliards de dollars entre novembre 2008 et octobre 2014. Un programme qui, pour beaucoup d'observateurs, a contribué à redresser l'économie outre-Atlantique. Au Royaume-Uni, le résultat est considéré comme moins probant : la Banque d'Angleterre a dépensé quelque 375 milliards de livres ente 2009 et 2011. Mais en dépit des effets positifs sur l'emploi et la croissance, la banque centrale elle-même reconnaît aujourd'hui que ces mesures ont contribué à creuser les inégalités dans le pays, et que ce sont surtout les familles les plus riches qui en ont profité.
Insuffisant pour relancer la machine?
Faut-il s'attendre à un succès en Europe? Les avis sont mitigés. "Le problème de la zone euro dans son ensemble, c'est que la croissance y est structurellement faible, ce qui ne peut être résolu simplement en créant plus de monnaie", explique au JDD.fr Clemente de Lucia, économiste chez BNP Paribas. Selon lui, il faudra donc en même temps que les gouvernements multiplient les réformes structurelles. Mais certains, les autorités allemandes en tête, craignent au contraire que les pays européens fassent relâche, ce qui neutraliserait les effets positifs des mesures de la BCE : "La décision de la BCE ne pourrait nous écarter du chemin" des réformes nécessaires pour les gouvernements européens, a déjà prévenu Angela Merkel. "Le risque, c'est que les efforts politiques sur les réformes structurelles et la compétitivité soient mis au second plan", a également estimé Douglas Flint, le patron de HSBC, lors du forum économique de Davos.
Source : leJDD.fr 22-01-2015
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