Jeudi 22 janvier dernier la négociation entre les syndicats salariés et les représentants du patronat sur le dialogue social a définitivement échouée. Certains s’en félicitent en pensant qu’ils ont évité le pire, mais tous pourraient bien regretter, très rapidement, de ne pas avoir été un peu plus conciliants alors qu’une belle occasion leur était donnée.
Un échec pour le Gouvernement
Il n’y a pas de vainqueur, mais il y a de nombreux vaincus. L’échec de la négociation sociale, jeudi 22 janvier dernier, est une mauvaise nouvelle d’abord pour le gouvernement. En tête le Président de la République car il s’agit de l’une de ses initiatives, ensuite de son Ministre du Travail qui apparait comme bien malhabile dans l’arbitrage les négociations. La méthode Hollande - la réforme par le compromis social - subit un coup d’arrêt. Du coup, l’exécutif va devoir fâcher du monde. S’il fait une loi qui supprime les seuils sociaux, il braquera sa gauche. Si son texte introduit les syndicats dans les PME, il offusquera le patronat. S’il ne fait rien, on l’accusera d’immobilisme…Pris encore une fois à son propre piège !..Mais ce sont encore les salariés qui subiront les conséquences de cet échec : l’immobilisme des intervenants bloque encore un peu plus le système.
Un échec pour le Patronat
Mais cet échec est aussi une mauvaise nouvelle pour le patronat. Il était à deux doigts d’obtenir ce que le gouvernement ne lui accordera sans doute pas : une représentation virtuelle des syndicats dans les PME et une simplification radicale des instances du personnel : regroupement du Comité d’Entreprise, délégués du Personnel et Comité d’Hygiène et Sécurité. Une simplification, assez justifiée, que la plupart des grandes entreprises réclament depuis des lustres…Pierre Gattaz et ses négociateurs ont œuvré à un accord, mais une partie de la base patronale et les plus radicaux des dirigeants du Medef n’en voulaient pas.
Deux rendez-vous cruciaux avant 2017
L’affaire n’est pas meilleure pour les syndicats. Ils vont devoir se positionner, les uns et les autres, par rapport à un gouvernement de gauche au risque de relativiser leur indépendance et d’étaler leurs déchirements.
La poursuite des réformes et de leur acceptation est en jeu. Mais aussi une conception du pays, ou la façon d’accorder des intérêts divergents pour un intérêt supérieur. Il reste deux rendez-vous cruciaux avant 2017 au patronat et aux syndicats pour prouver qu’ils servent à quelque chose : la négociation sur les retraites complémentaires et celle sur l’assurance-chômage, deux régimes en lourd déficit. Sinon, l’exécutif, quel qu’il soit, aura tous les arguments pour gérer le champ social, avec sa majorité et à sa façon.
Source : leJDD.fr 23-01-2015
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