Boko Haram s’est livrée à une nouvelle attaque sanglante vendredi 16 janvier dernier au soir, dans la ville de Gombe, au nord-est du Nigeria. Un nouveau carnage, alors que le bilan des ravages perpétrés par la secte, lors du massacre de Baga début janvier se monterait à 2.000 morts.
Où se situe le seuil de l’intolérable avec Boko Haram? La secte islamiste Boko Haram ne relâche pas la pression. Après les massacres de la semaine dernière, et à un mois des élections présidentielle et législative du 14 février, elle s’est livrée à une nouvelle attaque sanglante vendredi 16 janvier au soir, dans la ville de Gombe, au nord-est du pays. Un kamikaze a déclenché ses explosifs un peu avant 20 heures dans le quartier du grand marché de Kasuwar Arawa, faisant 6 morts et 11 blessés.
Un nouveau carnage, alors que les organisations des droits de l’homme « Amnesty International » et « Human Rights Watch » viennent de diffuser, grâce à des images satellite d’une extrême précision, l’étendue des ravages perpétrés par la secte, lors du massacre de Baga entre le 3 et le 7 janvier. Compte tenu des difficultés d’accès à la zone, il sera très difficile d’établir le nombre exact de victimes. Le bilan le plus élevé se monterait à 2.000 morts. Mais les images satellite montrent néanmoins qu’une ville a pratiquement été rayée de la carte en l’espace de quatre jours seulement.
Crimes contre l’humanité
La prise de la garnison de Baga, ville frontière avec le Cameroun et le Tchad, reste stratégique. Le symbole est important, surtout si la secte réussit à la contrôler plus d’une semaine, ce qui n’avait pas été le cas l’an dernier. Toujours selon « Amnesty International », qui s’appuie sur le témoignage local d’une femme, les hommes de Boko Haram auraient kidnappé au moins 300 femmes et les auraient retenues dans une école de Baga. Ils n’auraient libéré les plus âgées et les mères de famille avec enfants qu’au bout de quatre jours mais garderaient encore les jeunes filles. Jeudi 15 janvier dernier, le secrétaire d’État américain, John Kerry, ainsi que le président François Hollande ont accusé la secte de "crimes contre l’humanité".
Le Tchad en renfort
De son côté, le Tchad, qui a déclaré "son soutien actif" au Cameroun, pays également touché par les attaques de Boko Haram depuis plus d’un an, a fait partir vendredi après-midi une colonne de blindés de N’Djamena en direction du nord, en appui aux forces camerounaises et nigérianes engagées dans la lutte contre les terroristes. Dans un message lu à l’Assemblée nationale, le président tchadien, Idriss Deby Itno, a affirmé vouloir "reconquérir Baga, base principale de la force multinationale. Baga, qui constitue l’épicentre de nos échanges économiques, est indispensable à la relance du trafic et à la circulation des biens et des personnes en toute sécurité". Le Cameroun, quant à lui, reproche la passivité des autorités nigérianes face aux multiples agressions de Boko Haram.
La sous-secrétaire générale de l’ONU, Leila Zerrougui, a appelé vendredi à une "riposte régionale". Mais la réputation de brutalité des forces tchadiennes, constatée notamment en Centrafrique, laisse néanmoins craindre que la "régionalisation de la riposte" se révèle plus dramatique pour les populations civiles locales qui, depuis le début, sont prises entre deux feux : celui des terroristes de Boko Haram et celui des soldats de l’armée nigériane.
Source : leJDD.fr 18-01-2015
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