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9 mars 2018 5 09 /03 /mars /2018 09:00

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LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (36/50)

 

Les sans-culotte menacent les députés girondins – 31 mai 1793

 

 

 

 

 

ELIMINATION DES GIRONDINS :

31 MAI - 2 JUIN 1793

LA CONSTITUTION MONTAGNARDE : JUIN 1793

 

 

 

 

   

    Paris est tenu par la Commune, un bastion Montagnard. Après avoir remporté quelques succès dans ses actions contre-révolutionnaires en province, la Gironde tente le tout pour le tout et décide de donner l'assaut aux autorités parisiennes. C’est Guadet qui déclenche les hostilités le 18 Mai, en dénonçant à l'Assemblée les autorités de la capitale « autorités anarchiques, avides à la fois d'argent et de domination ». Il propose leur dissolution immédiate, le remplacement de la Municipalité par les présidents de sections et la réunion à Bourges des députés suppléants pour remplacer la Convention au cas où elle serait menacée. Une commission de douze membres est immédiatement formée. Cette commission, chargée de faire une enquête sur les activités de la Commune ne comprend, et ce n'est pas le fruit du hasard,  que des Girondins !..

    La « Commission des douze », c'est ainsi qu'on l'appelle maintenant, se met aussitôt au travail et, sur son ordre, Hébert est arrêté le 24 Mai pour son numéro 239 du « Père Duchesne » qui a violemment attaqué les Girondins (1). Varlet (2) qui, lui aussi, depuis plusieurs mois, excite le peuple contre la Gironde est incarcéré le même soir.

    Dès le lendemain, la Commune réplique : elle dépêche à la Convention une délégation qui demande la libération d'Hébert. Le président de l'Assemblée, le girondin Isnard (3), répond aux pétitionnaires sur un ton à la fois violent et insolent : « En cas d’insurrection » déclare-t-il, « Paris serait anéanti ». Et sous les huées il ajoute «  Bientôt, on chercherait sur les rives de la Seine si Paris a existé ».  La sortie d'Isnard, extrêmement maladroite, a un effet immédiat : elle fait redoubler l'agitation dans la capitale.

 

    Absent depuis quelques jours de l'Assemblée, Robespierre réapparaît le 26 Mai et mêle aussitôt sa voix au concert des protestations. Il déclare qu'une « ligue forcenée » (les Girondins) est en train de s'armer contre le patriotisme :

 

«  C'est quand toutes les lois sont violées, c'est quand le despotisme est à son comble, c'est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur que le peuple doit s'insurger. Ce moment est arrivé (...) »

«  J'invite le peuple à se mettre dans la Convention nationale en insurrection contre les députés corrompus. Je déclare, qu'ayant reçu du peuple le droit de défendre ses droits, je regarde comme mon oppresseur celui qui m'interrompt ou qui me refuse la parole, et je déclare que moi seul je me mets en insurrection contre le président et contre tous les membres qui siègent dans la Convention. »

«  Lorsque l'on affectera un mépris coupable pour les sans-culottes, je déclare que je me mets en insurrection contre les députés corrompus. J'invite tous les députés Montagnards à se rallier et à combattre l'aristocratie, et je dis qu'il n'y a pour eux qu'une alternative : ou de résister de toutes leurs forces, de tous leurs pouvoirs eux efforts de l'intrigue, ou de donner leur démission... » (4)

 

    Le soir même, aux Jacobins, il renouvelle, avec encore un peu plus de véhémence, son appel à l'insurrection :

 

« Que le triomphe momentané de l’aristocratie ne vous effraie pas plus que le succès des intrigants dans quelques sections corrompues ! (..)  Vous devez vous prémunir contre les tours du brissotisme. Les brissotins sont adroits; mais le peuple est encore plus adroit qu’eux. Je vous dirais que le peuple doit se reposer sur sa force; mais, quand le peuple est opprimé, quand il ne lui reste plus que lui-même, celui-là serait un lâche qui ne lui dirait pas de se lever ! C’est quand toutes les lois sont violées, c’est quand le despotisme est à son comble, c’est quand on foule aux pieds la bonne foi et la pudeur, que le peuple doit s’insurger ! »

« Ce moment est arrivé: nos ennemis oppriment ouvertement les patriotes; ils veulent, au nom de la loi, replonger le peuple dans la misère et dans l’esclavage. Je ne serai jamais l’ami de ces hommes corrompus, quelques trésors qu’ils m’offrent. J’aime mieux mourir avec les républicains que de triompher avec ces scélérats. »

« Je ne connais pour un peuple que deux, manières d’exister: ou bien qu’il se gouverne lui-même, ou bien qu’il confie ce soin à des mandataires. Nous, députés républicains, nous voulons établir le gouvernement du peuple par ses mandataires, avec la responsabilité; c’est à ces principes que nous rapportons nos opinions, mais le plus souvent on ne veut pas nous entendre. Un signal rapide, donné par le président, nous dépouille du droit de suffrage. Je crois que la souveraineté du peuple est violée, lorsque ses mandataires donnent à leurs créatures les places qui appartiennent au peuple. D’après ces principes, je suis douloureusement affecté…. » (L’orateur est interrompu par l’annonce d’une députation Tumulte).

« Je vais (s’écrie Robespierre) continuer de parler, non pas pour ceux qui m’interrompent, mais pour les républicains. »

« J’exhorte chaque citoyen à conserver le sentiment de ses droits; je l’invite à compter sur sa force et sur celle de toute la nation; j’invite le peuple à se mettre, dans la Convention nationale, en insurrection contre tous les députés corrompus ».

« Je déclare qu’ayant reçu du peuple le droit de défendre ses droits, je regarde comme mon oppresseur celui qui m’interrompt ou qui me refuse la parole, et je déclare que, moi seul, je me mets en insurrection contre le président et contre tous les membres qui siègent dans la Convention. Lorsqu’on affectera un mépris coupable pour les sans-culottes, je déclare que je me mets en insurrection contre les députés corrompus. J’invite tous les députés montagnards à se rallier et à combattre l’aristocratie, et je dis qu’il n’y a pour eux qu’une alternative: ou de résister de toutes leurs forces, de tout leur pouvoir aux efforts de l’intrigue, ou de donner leur démission. Il faut en même temps que le peuple français connaisse ses droits, car les députés fidèles ne peuvent rien sans le peuple. »

« Si la trahison appelle les ennemis étrangers dans le sein de la France; si, lorsque nos canonniers tiennent dans leurs mains la foudre qui doit exterminer les tyrans et leurs satellites, nous voyons l’ennemi approcher de nos murs, alors je déclare que je punirai moi-même les traîtres, et je promets de regarder tout conspirateur comme mon ennemi, et de le traiter comme tel. » (5)

 

    A peine le discours de l’Incorruptible est-il terminé que les Jacobins, dans un énorme tumulte, se déclarent en état d'insurrection contre les députés corrompus. Les événements vont alors s'enchaîner, très vite, selon un processus qui n'est pas sans rappeler celui du 10 Août. Le lendemain matin, Marat* réclame la dissolution de la Commission des douze « comme ennemis de la liberté et comme tendant à provoquer l'insurrection du peuple qui n'est que trop prochaine par la négligence avec laquelle vous avez laissé porter les denrées à un prix excessif ». Isnard, comme à son habitude, fait une réponse hautaine et refuse même la parole à Robespierre qui tente de lui répliquer. Il s'ensuit un violent tumulte dans l'Assemblée, tumulte qui va durer jusqu'au soir très tard. A une heure avancée, alors que les députés, un à un, désertent les travées, la Plaine s'allie à la Montagne pour voter un décret cassant la Commission des douze et libérant les patriotes incarcérés dont Hébert et Varlet. La Gironde vient de commettre une nouvelle faute. Par son insouciance et surtout par son manque de clairvoyance, elle vient de perdre sa dernière arme : la Commission des douze représentait son ultime bouclier.

 

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (36/50)

 

Les sans-culotte menacent les députés girondins – 31 mai 1793

 

 

    Le lendemain, 28 Mai, nouveau tumulte à la Convention : le Girondin Lanjuinais conteste le vote de la veille qui cassait la Commission des douze. A l'appel nominal cette commission est rétablie par 279 voix contre 238.  C'est le désordre le plus complet  ! Robespierre qui pourtant a la voix cassée, monte à la tribune :

 

« Je réclame votre attention et votre indulgence, parce que je suis dans l’impossibilité physique de dire tout ce que m’inspire ma sensibilité pour les dangers de la patrie, indignement trahie. »

« Pour sonder toute la profondeur de l’abîme, il suffit de parcourir cette enceinte, de se rappeler ce qui s’est fait hier, alors on concevra qu’il est à craindre que le triomphe de la vertu soit passager, et le triomphe du vice éternel. J’ai promis de ne dire que deux mots. »

« Voici mon opinion. Vous êtes menacés d’une conspiration que des hommes stupides ont pu seuls ne pas apercevoir. Vous avez vu depuis quelques jours une ligue forcenée s’armer contre le patriotisme. Se présentait-on à l’assemblée avec les livrées de l’aristocratie, on était accueilli, embrassé. Les malheureux patriotes paraissaient-ils à leur tour, on les écrasait. On ne respectait pas même les bienséances dont les tyrans s’environnaient. On n’a pas rougi de nommer une commission inquisitoriale; on l’a composée des hommes évidemment connus pour les ennemis des patriotes. La conspiration a été déjouée hier; mais la perfidie a renoué ses trames cette nuit. »

« Voulez-vous en saisir les fils? rapprochez la conjuration de Dumouriez; rappelez-vous qu’il mettait pour première base de ses propositions la perte des vrais républicains, la perte des patriotes, la perte de Paris. Eh bien! tout ce que vous avez vu depuis quelques jours n’est que la suite de cet infernal système. »

« Puisqu’il ne m’est pas possible de m’étendre davantage, permettez-moi de vous montrer la véritable cause de nos dangers. Tout ce qui se passe n’a d’autre objet que de rétablir le despotisme. (Il lit.) “On nous parle d’une troisième faction, d’une faction de régicides, qui veut créer un dictateur et établir une république. Si ce parti du régicide existe, s’il existe des hommes qui tendent à établir actuellement la république sur les débris de la constitution, le glaive de la loi doit frapper sur eux comme sur les partisans des deux chambres et sur les rebelles de Coblentz.”

 

PLUSIEURS VOIX : « La date! »

 

ROBESPIERRE :  « Ne m’interrompez pas !...»!

 

BIROTEAU : « Tu défendais la constitution…... »

 

ROBESPIERRE : « Voulez-vous comprendre le véritable sens de cette doctrine? Il suffit de rapprocher l’époque où le discours dont je viens de lire un passage a été tenu. C’était le 21 juillet, à la tribune de l’assemblée Législative, à l’époque où les fédérés étaient rassemblés à Paris pour punir un tyran parjure et conspirateur, et demandaient à grands cris la république.

 

BARBAROUX : « A cette époque, ne faisais-tu pas le « Défenseur de la Constitution ? » 

 

ROBESPIERRE :  « Vous voyez qu’on profite de la faiblesse de mon organe pour m’empêcher de faire entendre des vérités. Vous voyez par ce passage d’un ouvrage d’un homme dont ceux qui veulent nous subjuguer proclament l’ardent civisme, le républicanisme imperturbable, et qui cependant disait à la tribune que ceux qui pouvaient attaquer le roi étaient des ennemis de la patrie; vous voyez qu’on cherchait à déshonorer la sainte entreprise des fédérés, en les accusant de vouloir faire un dictateur. Vous voyez que l’orateur disait que ceux qui concevaient ces idées républicaines devaient être frappés du glaive de la loi, comme les contre-révolutionnaires de Coblentz et les partisans des deux chambres. D’après cette doctrine, ouvertement professée par Brissot, à cette époque critique de notre révolution, ne vous étonnez pas que depuis on ait poursuivi les républicains. Ne vous étonnez pas si, dans le moment où je vous parle, on nomme des commissaires perfides, on répand des libelles pour faire égorger les républicains échappés au glaive de ces ardents amis des rois; ne vous étonnez pas qu’au moment où nos troupes éprouvent quelques revers, où l’on apprend que Valenciennes était bloquée, on ait ourdi la conspiration qui s’est hier dévoilée à nos yeux d’une manière si éclatante, et que, tandis que par de subtiles chicanes on tient la Convention dans l’inaction, vous assuriez le triomphe des royalistes. Ils ne cessent de conspirer avec les ennemis intérieurs et extérieurs de la république.

Voilà la déclaration que je voulais faire avant de voir la faction détestable consommer la ruine de la patrie, si toutefois la patrie pouvait périr sous les coups des plus vils mortels. »

« Maintenant, je laisse ces hommes criminels finir leur odieuse carrière. Je leur abandonne cette tribune; qu’ils viennent y distiller leurs poisons; qu’ils viennent y secouer les brandons de la guerre civile; qu’ils entretiennent des correspondances avec les ennemis de la patrie; qu’ils finissent leur carrière: la nation les jugera. Que ce qu’il y a de plus lâche, de plus vil et de plus impur sur la terre triomphe et ramène à l’esclavage une nation de vingt-cinq millions d’hommes qui voulaient être libres! Je regrette que la faiblesse de mes organes ne me permette pas de développer toutes leurs trames. C’est aux républicains à les replonger dans l’abîme de la honte. »

   

    Le lendemain 29 Mai, les délégués de 33 sections parisiennes forment un comité de 9 membres animé par Varlet. Un Comité des Six, composé d'artisans et d'employés s'est par ailleurs mis en place et ces deux instances constituent le Comité Central réuni à l'Evêché. Robespierre, aux Jacobins, fait un appel au peuple et demande que tout soit mis en œuvre pour faire échec « au triomphe de la tyrannie ». L'état d'épuisement dans lequel il prétend se trouver, ce soir là, est-il une feinte destinée à rendre son discours encore plus pathétique ?

 

«  Si la Commune de Paris, en particulier, à qui est confié spécialement le soin de défendre les intérêts de cette grande cité, n'en appelle pas à l'univers entier de la persécution dirigée contre la liberté par les plus vils conspirateurs; si la Commune de Paris ne s'unit pas au peuple, ne forme pas avec lui une étroite alliance, elle viole le premier de ses devoirs; elle ne mérite plus la réputation de popularité dont elle a été investie jusqu'à ce jour. Dans ces derniers moments de crise, la municipalité doit résister à l'oppression et réclamer les droits de la justice contre la persécution des patriotes (..) »

«  Je suis incapable de prescrire au peuple les moyens de se sauver. Cela n'est pas donné à un seul homme; ce n'est pas donné à moi qui suis épuisé par quatre ans de révolutions, et par le spectacle déchirant du triomphe de la tyrannie, et de tout ce qu'il y a de plus vil et de plus corrompu. Ce n'est pas à moi d'indiquer ces mesures, à moi qui suis consumé par une fièvre lente et surtout par la fièvre du patriotisme. » (6)

 

    Ambiance dramatique.. que Robespierre, sans doute réellement malade ces derniers jours, a soigneusement entretenue. Ce que l'on redoute effectivement le plus, à cette heure, c’est bien un coup d'état Girondin.

 

     Dans la nuit du 30 au 31, les autorités du Département de Paris adhèrent au mouvement et, alors que vers les trois heures du matin le tocsin sonne, le Comité de l'Evêché se présente à la Commune. Celle-ci est destituée et aussitôt réinvestie provisoirement; Hanriot (7), commandant de la section des Sans-Culottes, est nommé Commandant Général provisoire de la force armée de Paris.

    Aux premières heures de la matinée, à la Convention, une centaine de députés sont prêts pour l’ouverture de la séance. Dehors, on entend tirer le canon d'alarme. C'est Hanriot qui tient à faire savoir qu'il a pris très rapidement ses nouvelles fonctions ! Et bientôt, la foule se presse à la barre de la Convention pour présenter une pétition demandant l'exclusion des chefs de la Gironde, l'arrestation de tous les suspects, la révocation de la Commission des douze, et de nombreuses mesures sociales en faveur des plus pauvres. Les Girondins répliquent en réclamant que le général Hanriot soit entendu à la barre de la Convention. Vergniaud prêche la conciliation et, sur sa proposition, tous les Conventionnels, debout, jurent de mourir à leur poste. La scène, très émouvante, traduit bien la confusion qui règne actuellement au sein de l'Assemblée. Puis, c'est Danton* qui intervient, réclamant, lui aussi, la dissolution de la Commission des Douze. Barère va même au-delà : à la mesure touchant la Commission des Douze, il en ajoute une deuxième, la réquisition par l'Assemblée de la force armée de Paris. La foule qui a envahi l'assemblée à fait monter un peu plus la tension; c'est alors que Robespierre monte à la tribune, sous les acclamations du public

 

« Citoyens, ne perdons pas ce jour en vaines clameurs et en mesures insignifiantes. Ce jour est peut-être le dernier où le patriotisme combattra la tyrannie. Que les fidèles représentants du peuple se réunissent pour assurer son bonheur! »

 

    C’est à cet instant que Vergniaud fait son entrée dans l’assemblée. Il s’élève quelques rumeurs.

 

ROBESPIERRE : « Je n’occuperai point l’assemblée de la fuite ou du retour de ceux qui ont déserté ses séances. »

 

VERGNIAUD : « Je demande la parole. »

 

ROBESPIERRE : « Je vous ai déjà dit que ce n’était pas par des mesures insignifiantes qu’on sauvait la patrie. Votre comité de salut public vous a fait plusieurs propositions. Il en est une que j’adopte, c’est celle de la suppression de la commission des Douze; mais croyez-vous que cette mesure ait assez d’importance pour contenter les amis inquiets de la patrie ? Non; déjà cette commission a été supprimée, et le cours des trahisons n’a pas été interrompu; car le lendemain on a osé faire rapporter ce décret salutaire, et l’oppression a pesé sur la tète des patriotes. Supprimez donc cette commission; mais prenez des mesures vigoureuses contre les membres qui la composent; et à cet égard, les pétitionnaires qui viennent d’être entendus vous ont indiqué la marche que vous devez suivre. »

« Quant à la force armée qu’on propose de mettre à la disposition de l’assemblée, en rendant justice aux motifs patriotiques qui ont dicté cette mesure au comité de salut public, je dois la combattre. »

 

    Et Robespierre expose ses raisons : il dit combien il lui semblerait invraisemblable de mettre cette force armée entre les mains d'une assemblée où la majorité est corrompue. Puis il propose de nouvelles mesures :

 

ROBESPIERRE : « En effet, qu’est-ce que la force armée qu’on veut mettre à la disposition de la Convention? Ce sont des citoyens armés pour défendre leur liberté contre les scélérats qui les trahissent, et il y en a dans l’assemblée. De quoi se composent les délibérations de la Convention ? N’est-ce pas des individus dénoncés par Paris ? et nous avons trop d’exemples que nos délibérations ont été dirigées par ces mêmes hommes; mais n’ai-je pas aujourd’hui même entendu faire la proposition de poursuivre les auteurs de l’insurrection qui vient d’éclater ? Il est donc ici des hommes qui voudraient punir cette insurrection ? Ce serait donc une absurdité de remettre entre leurs mains la force armée. »

« Mais les mesures proposées par le comité sont-elles les seules que vous deviez adopter ? Les pétitionnaires ne vous en ont-ils pas proposé de capables de sauver la chose publique? Les propositions que j’ai combattues peuvent-elles empêcher l’armée d’être trahie? Non. Il faut purger l’armée; il faut…. »

 

VERGNIAUD :  « Concluez donc !... »

 

ROBESPIERRE : « Oui, je vais conclure, et contre vous ! contre vous qui, après la révolution du 10 août, avez voulu conduire à l’échafaud ceux qui l’ont faite ! contre vous, qui n’avez cessé de provoquer la destruction de Paris ! contre vous, qui avez voulu sauver le tyran ! contre vous, qui avez conspiré avec Dumouriez !  contre vous, qui avez poursuivi avec acharnement les mêmes patriotes dont Dumouriez demandait la tête ! contre vous, dont les vengeances criminelles ont provoqué ces mêmes cris d’indignation dont vous voulez faire un crime à ceux qui sont vos victimes ! Eh bien ! ma conclusion, c’est le décret d’accusation contre tous les complices de Dumouriez et contre tous ceux qui ont été désignés par les pétitionnaires. » (8)

 

 

   

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (36/50)

 

Madame ROLAND Egérie des Girondins est arrêtée le 31 mai 1793

 

 

    La foule grandit dans l’enceinte de l’Assemblée. Les sections ont envoyé leur délégation. On se réjouit ; on saute de joie ; on s’embrasse !…

 

    A l'extérieur, l’effervescence est beaucoup moindre. L'insurrection semble donner des signes d'essoufflement. Jacques Roux et ses amis Enragés ont toutes les peines du monde à faire bouger les sectionnaires qui, malgré leur manque d'enthousiasme, parviennent tout de même à encercler la Convention vers la fin de l'après midi. Une nouvelle pétition est présentée à la barre de l'Assemblée. Elle fait la synthèse des revendications évoquées précédemment et des propositions de Robespierre.

    Les députés, dans leur majorité, prennent peur, hésitent, et finalement cèdent partiellement. Ils se décident à dissoudre la commission des douze mais refusent de voter toutes les autres mesures réclamées par les pétitionnaires, malgré la pression exercée par la Montagne. Au dehors, les insurgés les plus virulents semblent avoir capitulé. On pressent, au soir du 31 Mai, le retour au calme.

    Mais la pause n'est que de courte durée : le soir venu, c'est le Comité de l'Evêché qui relance le mouvement en ordonnant l'arrestation de plusieurs suspects dont madame Roland (9).

    Au matin du 1er Juin, ce même Comité rédige une proclamation dans laquelle il prône l'apaisement et rend hommage à la capitale. La proclamation est votée à la Convention, malgré l'opposition des Girondins, mais elle ne suffira pas à ramener le calme. Etait-ce d'ailleurs dans ce but qu'elle avait été présentée ? Le soir même, une nouvelle députation vient réclamer un décret d'accusation contre les ministres Clavière et Lebrun (10) et contre vingt-neuf députés Girondins. L'insurrection est  cette fois en train de s’organiser : ce sera pour le lendemain 2 Juin. Pendant toute la nuit, le Comité de Salut Public va essayer de trouver une solution de compromis. Mais il semble qu'il soit déjà trop tard; tout compromis semble maintenant impossible !

    

    Dès l’ouverture de la séance du 2 Juin, la Commune présente à nouveau une adresse à la Convention, au nom de l’ensemble du peuple parisien : « Sauvez-le ou bien il vous déclare qu'il va se sauver lui-même ». Mais les députés attendent les décisions du Comité de Salut Public que finalement Barère vient exposer : « pas d'arrestation pour les députés girondins, mais qu'ils démissionnent eux-mêmes de leurs fonctions. » Cette solution boiteuse déclenche toute une série de discussions. Les Girondins eux-mêmes sont partagés sur l'attitude à adopter. Isnard accepte avec Lanthénas (11) de présenter sa démission, tandis que Lanjuinais, Barbaroux et quelques autres refusent énergiquement la proposition qui leur est faite. Lanjuinais, très courageusement, tente même une dernière contre-attaque. Pendant ce temps, à l'extérieur, les 80 000 hommes de la garde nationale, commandés par Hanriot, cernent l'Assemblée, empêchant les députés d'en sortir avant qu'ils n'aient livré les « coupables ». Les conventionnels, d'une voix unanime, protestent contre cette atteinte à la représentation nationale et, derrière leur Président Hérault de Séchelles (12), tentent une sortie par les jardins. Vaine tentative : les canons sont braqués sur toutes les issues. Tout compromis avec la rue est également devenu impossible !

    Marat* intervient alors pour faire modifier quelques noms sur la liste des accusés. Il s'ensuit un long débat assez confus et la Convention, qui n'a plus d'autre choix, accepte de se soumettre. On décide, contre les deux ministres et les vingt-trois députés qui restent inculpés à la suite de l'intervention de Marat*, qu'ils seront mis en arrestation à leur domicile.

   

    Le combat qui, depuis de longs mois, oppose la Gironde aux Montagnards se termine ....

 

    Enfin, il se termine à l'Assemblée car l'élimination des chefs de la Gironde ne va qu'envenimer la guerre civile. Les Girondins, très peu surveillés, parviennent à fuir la capitale; ils s'éparpillent à travers la France et répandent la nouvelle que la Convention nationale est maintenant dirigée par les extrémistes de Paris. Déjà Lyon et Marseille sont entrées en rébellion contre la dictature jacobine en apprenant les nouvelles venant de la capitale. Quinze jours après, plus de soixante départements sont en état de rébellion : la violence effraie aussi bien les bourgeois que les paysans. Partout, les troubles de la ville inquiètent. Et ce n'est pas le discours rassurant des clubs et des sociétés populaires qui suffira à ramener le calme. Entre les Girondins et Robespierre, le ressort était cassé depuis bien longtemps. Il faut citer ici l'opinion de Condorcet pour comprendre la haine qu'éprouve la Gironde à l'égard de celui qu'ils ne considèrent même pas comme un dictateur ambitieux mais comme le chef d’une secte.

 

« On se demande quelque fois, pourquoi tant de femmes à la suite de Robespierre, chez lui, à la tribune des Jacobins, aux Cordeliers, à la Convention ? C'est que la Révolution française est une religion, et que Robespierre y fait une secte; c'est un prêtre qui a ses dévotes; mais il est évident que toute sa puissance est en quenouille. Robespierre prêche, Robespierre censure, il est grave, furieux, mélancolique, exalté à froid, suivi dans ses pensées et dans sa conduite; il tonne contre les riches et les grands; il vit de peu et ne connaît pas les besoins physiques, il n'a qu'une seule mission c'est de parler, et il parle presque toujours; il crée des disciples; il a ses gardes pour sa personne; il harangue les jacobins quand il peut s'y faire des sectateurs; il se tait quand il pourrait exposer son crédit; il refuse les places où il pourrait servir le peuple et choisit les postes où il croit pouvoir le gouverner; il paraît quand il peut faire sensation, il disparaît quand la scène est remplie par d'autres; il a tous les caractères non pas d'un chef de religion mais d'un chef de secte; il s'est fait une réputation d'austérité qui vise à la sainteté, il monte sur les bancs, il parle de Dieu et de la Providence, il se dit l'ami des pauvres et des faibles d'esprit, il reçoit gravement leurs adorations et leurs hommages, il disparaît avant le danger, et l'on ne voit que lui quand le danger est passé; Robespierre n'est qu'un prêtre et ne sera jamais qu'un prêtre. » (13)

 

    Robespierre pense qu'il est urgent, maintenant que l'épuration de la Convention est faite, de se montrer rassurant :

 

«  Le peuple est sublime, mais les individus sont faibles; cependant, dans une tourmente politique, dans une tempête révolutionnaire, il faut un point de ralliement. »

«  Le peuple en masse ne peut se gouverner; ce point de ralliement doit être dans Paris.. »  (14)

 

    Durant ces quelques jours de calme relatif naît ce qui va bientôt être la doctrine des Montagnards : « le peuple ne peut pas mal agir ». Quand il semble faire le mal c'est qu'il y est poussé par les ennemis du bien public, par les intrigants et les contre-révolutionnaires. Robespierre, durant les trois ou quatre jours d'insurrection, a acquis la certitude que plus rien ne peut se faire maintenant sans l'appui des sans-culottes. Il avait d'ailleurs consigné sa pensée dans ses carnets :

 

«  Il faut une volonté, une. Il faut qu'elle soit républicaine ou royaliste. Pour qu'elle soit républicaine, il faut des ministres républicains, des papiers (journaux) républicains, des députés républicains, un gouvernement républicain. Les dangers intérieurs viennent des bourgeois, pour vaincre les bourgeois, il faut rallier le peuple. Tout était disposé pour mettre le peuple sous le joug des bourgeois et faire périr les défenseurs de la République sur l'échafaud. Ils ont triomphé à Marseille, à Bordeaux, à Lyon. Ils auraient triomphé à Paris sans l'insurrection actuelle. Il faut que l'insurrection actuelle continue jusqu'à ce que les mesures nécessaires pour sauver la République aient été prises. Il faut que le peuple s'allie à la Convention et que la Convention se serve du peuple. Il faut que l'insurrection s'étende de proche en proche sur le même plan, que les sans-culottes soient payés et restent dans les villes. Il faut leur procurer des armes, les colèrer, les éclairer, il faut exalter l'enthousiasme républicain par tous les moyens possibles. » (15)

 

    Robespierre et les sans-culottes semblent être parvenus à leurs fins et pourtant, le chef de la Montagne considère que l'Assemblée n'est pas encore « purifiée ». Les factieux, même s'ils sont maintenant privés de leurs chefs, ne sont pas pour autant totalement désarmés.

    Les craintes de l'Incorruptible ne vont pas tarder à se vérifier. Le 6 Juin, Barère fait, au nom du Comité de Salut Public, créé deux mois plus tôt (6 Avril 1793), un rapport demandant que « maintenant que la bataille est gagnée, les combattants n'ont qu'à retourner dans leur foyer.. »  Or Robespierre ne considère pas que la bataille est gagnée. Il voit encore dans la Convention, mais il est vrai qu'il en verra jusqu'à la fin, bon nombre de députés prêts à organiser un complot à la première occasion. D'autre part, il ne participe pas au Comité de Salut Public où, en toute logique, il aurait dû entrer dès le 2 Juin. La victoire ne sera, pour lui, définitivement acquise que lorsqu'il aura renforcé, au sein de ce Comité, la position de ses partisans : Couthon, Saint-Just* et Jeanbon Saint-André (16). Il songe par ailleurs à écarter Danton* en qui il n'a plus guère confiance, depuis que l'état de sa fortune personnelle a été mis sur la place publique. Danton* qui a manifesté tant de complaisance vis à vis du traître Dumouriez va devenir, pour Robespierre, une de ses préoccupations majeures.

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (36/50)

 

François HANRIOT  nommé Commandant Général provisoire de la force armée de Paris le 31 mai 1793

 

 

 

    Mais, dans l'immédiat, la Convention se doit, elle aussi, de rassurer les provinces et de lever la crainte d'une dictature des sans-culottes parisiens. Elle va, pour cela, accélérer l'élaboration d'une Constitution démocratique. Cette nouvelle Constitution, mise en chantier par la création d'une commission de 5 membres le 31 Mai 1793, est présentée à la Convention le 10 Juin. Certains s'étonnent, à juste titre d'ailleurs, qu'un texte aussi important pour l'avenir du pays soit élaboré de façon aussi expéditive. On sent dans cette précipitation que les députés cèdent un peu à la panique, désemparés devant la multiplicité des urgences à traiter et la volonté de rassurer.

    Robespierre , le jour même, annonce aux Jacobins sa satisfaction :

 

«  Tandis que les destinées du peuple français flottaient dans l'incertitude, tous les intrigants tâchaient de s'emparer des débris du gouvernement et appelaient les despotes pour aider leurs projets criminels. Tous les bons citoyens demandaient une constitution et craignaient de la demander en vain. »

«  Elle a été enfin décrétée ce matin (17), et elle a rempli les vœux du peuple. »

«  Nous pouvons présenter à l'Univers un code constitutionnel infiniment supérieur à toutes les institutions morales et politiques, un ouvrage susceptible sans doute de perfection, mais qui présente les bases essentielles du bonheur public, qui offre le dessein sublime et majestueux de la régénération française. Aujourd'hui la calomnie peut lancer ses traits empoisonnés. La constitution, voilà la réponse des députés patriotes, car elle est l'ouvrage de la Montagne (...) . Il s'est trouvé dans la Convention des hommes purs, qui ont prouvé que les bonnes institutions n'étaient point puisées dans l'esprit subtil des intrigants, mais dans la sagesse du peuple. Cette Constitution est sortie dans huit jours du sein des orages et elle devient le centre où le peuple peut se rallier sans se donner de nouvelles chaînes. »  (18)

 

    Quoi qu'en dise l'Incorruptible, la Constitution est loin d’être vraiment conforme aux vœux du peuple tout entier. Les Enragés, entre autres, la trouvent un peu trop calquée sur la Constitution des Girondins et Jacques Roux remet aussitôt à la Convention une pétition de protestation. Il se rend même au Club des Cordeliers pour y dénoncer ceux qu'il appelle les ennemis du peuple. Ces interventions lui valent une réplique extrêmement vive de Robespierre qui prend la parole aux Jacobins :

 

« On calomnie les Jacobins, les Montagnards, les Cordeliers, les vieux athlètes de la Liberté. Un homme couvert du manteau du patriotisme mais dont il est permis de suspecter au moins les intentions, insulte à la Majesté de la Convention nationale; sous prétexte que la Constitution ne contient point de loi contre les accapareurs, il en fait conclure qu'elle n'est point propre au peuple pour qui elle est faite. »

«  Les hommes qui aiment le peuple sans le dire et qui travaillent sans relâche à son bien-être sans s'en targuer seront bien étonnés d'entendre dire que leur ouvrage est anti-populaire et que c'est d'une aristocratie déguisée. Roux est allé chez les Cordeliers pour y répéter les injures prétendues patriotiques qu'il avait vomies précédemment contre la Constitution. Il n'en est pas un de vous qui siégez dans cette enceinte qui n'ait été dénoncé comme l'ennemi le plus acharné du peuple auquel il sacrifie son existence entière. »

« Croyez-vous que tel prêtre qui, de concert avec les Autrichiens, dénonce les meilleurs patriotes, puisse avoir des vues bien pures, des intentions bien légitimes ? Si depuis quatre ans, placé à la Montagne, il lui en avait fallu soutenir tous les assauts, pensez-vous qu'il eût été plus ferme ? Gardez-vous de le croire et mettez-le du moins à une si longue épreuve. »  (19)

 

    La nouvelle ligne politique est maintenant tracée : le Comité ne tolérera plus les excès, d'où qu'ils viennent !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(1)   "La grande dénonciation du Père Duchesne, à tous les sans-culottes des Départements, au sujet des complots formés par les Brissotins, les Girondins, les Rolandins, les Buzotins, les Pétionistes et toute la foutue séquelle des complices de Dumouriez*, pour faire massacrer les braves Montagnards, les Jacobins, la Commune de Paris afin de donner le coup de grâce à la Liberté et de rétablir la royauté".

 

(2)   VARLET  (Jean) : Harangueur des faubourgs. Un des plus virulents propagandistes des idées de Jacques Roux.

 

(3)   ISNARD (Maximin) : Né à Grasse le 12 Mars 1755. Elu à la Législative, il est l'un des plus violents à la fois contre les émigrés et contre les prêtres réfractaires. Réélu à la Convention, il vote la mort du roi et se signale encore par la violence de ses propos mais cette fois dans le camp des Girondins.

Le 31 Mai 1792, lors de la proscription des Girondins, il échappe à l'emprisonnement en annonçant qu'il se suspend lui-même de ses fonctions et se met sous la sauvegarde du peuple.

Isnard devra se cacher jusqu'au 9 Thermidor. Il réintégrera l'Assemblée en Février 1795 et participera aux massacres des Jacobins.

Réélu aux Cinq Cents jusqu'en 1797, il sera fait baron d'Empire et mourra en 1825.

 

(4)   Gérard WALTER  "Robespierre"  op. cit. page 370

 

(5)   Discours de Maximilien Robespierre au Club des jacobins le 26 mai 1793.

 

(6)   Cité par André STIL  "Quand Robespierre et Danton..."  op. cit. page 328

        et Pierre GAXOTTE  "La Révolution française", Complexe, Paris, 1988, page 256

 

(7)   HANRIOT (François) : Né à Nanterre le 3 Décembre 1759. Fils du peuple, il est commis à l'octroi lorsque se déclenche l'émeute parisienne du 12 Juillet 1789. Il prend alors des responsabilités dans la section du Jardin des Plantes et joue un rôle important le 10 Août 1792.

Fidèle de Robespierre*, il est nommé en Mai 1793, Commandant provisoire de la Garde nationale de Paris et contribue à la chute des Girondins.

Le 9 Thermidor, il fera tout son possible pour délivrer ses amis. Il sera guillotiné le lendemain avec eux.

 

(8)   Discours de Maximilien Robespierre à la Convention Nationale le 31 mai 1793

 

(9)  Madame ROLAND (Manon  Jeanne PHILIPON, Mme) : Née en 1754, elle épouse Roland de la Platière et devient l'égérie du groupe Girondin en 1791. Elle raisonne davantage en fonction de ses antipathies personnelles qu'en fonction de son sens politique. La Gironde qui a toute confiance en elle, se trouve, de ce fait souvent mal conseillée.

Elle mourra avec courage le 18 Brumaire an II.

 

(10) Seront finalement décrétés d'accusation les deux ministres CLAVIERE et LEBRUN ainsi que VERGNIAUD*, BRISSOT*, GENSONNE, BUZOT, GUADET, ISNARD, BARBAROUX, GRANGENEUVE, BIROTEAU, PETION, LANJUINAIS, VALAZE, LOUVET, GORSAS, SALLES, CHAMBON, RABOT, LASOURCE, LESAGE, DOULCET, LINDON, LEHARDI.

ROLAND* a réussi à s'enfuir. Les 22 députés ne sont pas conduits en prison mais gardés à domicile.

cf Pierre GAXOTTE "La Révolution française", op. cit.  page 257

 

(11) LANTHENAS   (François Xavier) : Né au Puy le 19 Avril 1754, il exerce la médecine à Paris lorsque débute la Révolution. Protégé de Roland* qui l'a aidé à faire ses études, celui-ci le place comme Premier Commis à l'Administration de l'Instruction publique.

Elu à la Convention, Lanthénas votera de façon incohérente lors du procès du Roi. Son nom figurera sur la liste des Girondins proscrits le 31 Mai 1793 mais Marat* le fera rayer.

Il sera à nouveau élu au Conseil des Cinq Cents puis reprendra ses activités de médecin en 1798 jusqu'à sa mort en 1799.

 

(12)  HERAULT de SECHELLES (Marie Jean) : Né à Paris le 20 Octobre 1759. Il devient avocat au Châtelet de Paris alors qu'il a à peine 18 ans. Brillant esprit, beau et riche, ami de la Duchesse de Polignac, il sera même présenté à la Reine Marie-Antoinette*. Il n'en est pas moins séduit par les idées de la Révolution et prétend même avoir participé à la prise de la Bastille.

Elu à l'Assemblée Législative, puis à la Convention, il sera successivement Feuillant, Girondin puis Montagnard. Membre du Comité de Salut Public, il se fâche avec Saint-Just* qui le considère comme un homme léger et désinvolte. Président de la Convention au moment du 10 Août 1792, il s'attire la jalousie de Robespierre et est bientôt envoyé en mission à la frontière Suisse.

De retour le 29 Décembre 1793, il est accusé d'avoir livré des secrets à l'Autriche. Il est mêlé à Danton*, Desmoulins*,...et est guillotiné à Paris le 5 Avril 1794.

 

(13)  " Chronique de Paris" du 9 Novembre 1792

         cité par Ernest HAMEL  "Histoire de Robespierre"  op. cit. vol 2 page 522

 

(14) R. PALMER  "Le Gouvernement de la Terreur" 

         Armand Collin, Paris, 1989,  page 40

 

(15) Albert MATHIEZ  "La Révolution française"  op. cit.  pages 337-338

 

(16) JEANBON SAINT ANDRE ( André Jeanbon, dit ) : Né à Montauban le 25 Février 1749. Il manque de peu d'entrer chez les Jésuites à la fin de ses études et débute une carrière dans la marine marchande. Il devient cependant Pasteur en 1773.

Membre de la société des Amis de la Constitution de Montauban il échoue aux élections législatives. Elu du département du Lot à la Convention il siège d'abord avec les Girondins puis rejoint la Montagne en 1792 et vote la mort du Roi.
Il rentrera au Comité de Salut Public le 10 Juillet 1793 comme spécialiste de la Marine ce qui lui vaut d'être souvent en mission. Absent lors de la journée du 9 Thermidor, il sera, à la fin de sa vie nommé Baron d'Empire et mourra à Mayence en 1813.

 

(17)  Ce matin la Constitution n'a, en fait, qu'été soumis à la Convention. Elle ne sera adoptée définitivement que le 24 Juin.

 

(18)  R. PALMER  "Le Gouvernement de la Terreur"  op. cit. page 43

 

(19)  R. PALMER   idem   op. cit. page 44

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE :

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : ROBESPIERRE (37/50)

 

ROBESPIERRE ENTRE AU COMITE DE SALUT PUBLIC :

JUILLET 1793

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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