En finale de l’épée par équipe, la France rencontrait l’Italie, première nation mondiale. Duel au sommet entre deux pays qui adorent se détester.
Nouvelle nuit magique au Grand Palais. L’équipe de France d’épée féminine a remporté la médaille d’argent au terme d’une finale plus que tendue contre l’Italie. La conclusion d’une journée qui avait parfaitement débuté pour les Bleues toujours en osmose avec leurs supporters. À chacune des arrivées de l’équipe de France d’escrime dans le Grand Palais, les journalistes étrangers ne peuvent s’empêcher de réagir. « This is so fun », lançait un voisin de table en début de compétition. Alors, lorsque la Marseillaise éclate à 15 heures 55 précises à l’entrée des Bleues de l’épée, l’émotion saisit tous le public.
Depuis samedi 27 juillet, les escrimeurs tricolores rendent parfaitement à leur public le soutien qu’ils reçoivent. Une médaille d’or, trois d’argent, chaque soirée a été le théâtre de moments magiques. Ce mardi 30 juillet, le public rêve de vivre à nouveau de telles émotions. Et l’épreuve par équipe démarre bien pour les Françaises qualifiées en demi-finale après leur victoire face à la Corée du Sud en début d’après-midi et qui se retrouvent en duel contre la Pologne. L’espoir d’une nouvelle médaille n’est pas vain. Et pour cause, le trio français compte la nouvelle vice-championne olympique dans ses rangs. Auriane Mallo-Breton qui, samedi, a offert un spectacle hors norme en remontant au score dans deux matchs très serrés, filant en finale où elle s’est finalement inclinée. À ses côtés, Marie-Florence Candassamy et Coraline Vitalis rêvent d’inscrire leur nom dans la longue histoire de l’escrime française, pourvoyeuse historique de médailles.
Sur le papier, la Pologne est tête de série numéro 3, et la France tête de série numéro 8. Dans les faits, le match tourne à l’avantage des Bleues. A 10-10, Auriane Mallo-Breton pousse un hurlement de rage et réveille le public qui n’attendait que ça. Mais rappelons qu’il faut marquer 45 touches en 9 assauts de 3 minutes dans l’épreuve par équipe pour remporter le match. Le plan se déroule parfaitement jusqu’aux derniers assauts, où la Pologne donne des frayeurs aux Françaises en remontant au score. Mais la finale est promise aux tricolores qui s’assurent une nouvelle médaille, la cinquième pour l’escrime… en 4 jours. Et quelle finale ! Rendez-vous au sommet entre deux nations meilleures ennemies, historiquement rivales à l’escrime, la France et l’Italie, tête de série numéro 1. De quoi chauffer le public à blanc.
Comme tous les soirs depuis 4 jours, la descente du grand escalier du Grand Palais marque le début d’une soirée qui s’annonce épique. Lorsque Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Auriane Mallo-Breton arrivent en bas des marches, leurs visages trahissent leur émotion. Elles le savent, pour monter sur la plus haute marche du podium, elles vont devoir réaliser un exploit. Les Italiennes, médaillées de bronze à Tokyo en 2021, n’ont fait qu’une bouchée de l’équipe chinoise en demi-finale et comptent bien faire de même avec leurs rivales du soir.
Au début du combat, les athlètes se jaugent, bondissent et attaquent. Ni la France, ni l’Italie, ne lâchent. Les Bleues finissent par s’envoler au score, 9 touches à 5. À 19-15, on se prend à rêver de l’or. Il ne reste plus que trois assauts et la victoire est au bout. Oui mais voilà, les Italiennes ne sont pas numéro 1 pour rien. Lorsqu’elles réussissent à recoller au score, l’air devient irrespirable. Au terme d’une finale qui a joué avec les nerfs du public, les Bleues finissent par s’incliner à la mort subite. Cruel dénouement pour des Françaises qui fondent en larmes malgré une sublime médaille d’argent.
Source : ParisMatch.fr 30-07-2024
Photo : Albert Gea/REUTERS
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