Vendredi 16 novembre dernier, en Pologne (photo), François Hollande a rappelé que les industriels français pouvaient investir dans les gaz de schiste... à l'étranger. Cependant la position de l’exécutif a un peu évoluée : trois organismes publics vont se pencher sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique. Les travaux des britanniques seront observés de près. De quoi énerver un peu plus les écologistes !...
Le débat sur le gaz de schiste se relance. Mardi 13 novembre dernier, François Hollande a ouvert la porte à des "recherches possibles sur d’autres techniques" que la fracturation hydraulique, aujourd’hui interdite. Vendredi 16, en voyage en Pologne, ses nuances étaient encore perceptibles. Tout en insistant sur l’interdiction faite en France, il a laissé une liberté totale aux industriels - le PDG de Total, Christophe de Margerie, était présent - pour investir dans le gaz de schistes à l’étranger. La Pologne s’est massivement lancée dans l’exploration pour échapper à la dépendance du gaz russe. Il n’en a pas fallu davantage de signaux pour que trois organismes publics se lancent dans la bataille. Jeudi 15 novembre, la commission des affaires économiques du Sénat, par la voix de son président socialiste Daniel Raoul, a demandé à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques d’étudier des solutions alternatives.
Coopération avec les britanniques
Ils ne seront pas les seuls. L’institut français du pétrole (IFP), co-dirigé par l’Etat et les industriels va aussi se pencher sur le sujet. "Nous allons prendre contact avec les autorités britanniques pour comprendre comment ils abordent le sujet, commencent à explorer les gisements et vers quoi ils orientent leurs propres recherches" explique son directeur des ressources François Kalaydjian. L’académie des sciences britannique a notamment réalisé plusieurs travaux sur les gaz de schistes. La voie empruntée par l’IFP fait écho au rapport de Louis Gallois qui préconisait des coopérations avec d’autres pays, en proposant toutefois l’Allemagne. "La voie britannique est intéressante. Ils se sont interrogés et ont décidé de poursuivre leur exploration. On va essayer de comprendre leur démarche d’un point de vue scientifique", ajoute-t-il le chercheur.
N’en déplaise aux écologistes, le commissariat à l’énergie atomique (CEA) s’associera aussi à ces recherches. En dehors de ces compétences nucléaires, le CEA s’intéresse aux énergies nouvelles à travers l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre). "Oui ça bouge!", se réjouit Jean-Louis Schilansky, le président de l’union française des industries pétrolières. "Nous avions dit que le débat n’était pas clos. La France n’a pas dit non au gaz de schiste."
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)