Créée en 1902, la firme Cadillac célèbre son cinquantenaire en 1952, anniversaire que les américains appellent « golden jubilee » (le jubilé d'or). Les modèles de l'année arborent d'ailleurs sur leurs capots des motifs dorés au lieu de leurs motifs chromés habituels (une caractéristique reprise pour les modèles de 1954 à 1958).
Pour l'occasion, Cadillac expose au Motorama de 1952 un « dream car » qui présente la somme des compétences techniques et stylistiques de ses ingénieurs. Ce prototype rencontre un tel succès que les responsables de la marque décident de le produire en série l'année suivante. L'Eldorado apparaît alors comme un cabriolet ultra luxueux établi sur la base d'un cabriolet Series 62. Cadillac en profite pour réaliser une belle opération publicitaire en prêtant le deuxième exemplaire de cette Eldorado à la Maison Blanche pour la cérémonie d'inauguration du Président Eisenhower en janvier 1953.
Vaisseau amiral de la gamme Cadillac, l'Eldorado sera commercialisée pendant 50 ans à travers plusieurs générations de modèles et sous différentes carrosseries : cabriolets, coupés, berlines. Le modèle Eldorado sert souvent de prototype roulant pour des nouveautés stylistiques (pare-brise panoramique, ailerons « requin » …) ainsi que de vitrine technologique à la marque (en 1957, l'Eldorado Brougham reçoit une suspension pneumatique, en 1967, la Fleetwood Eldorado devient la première traction avant de Cadillac). Mais au cours des années 1990, le marché du grand coupé personnel ultra luxueux périclite. Cadillac maintient en vie l'Eldorado jusqu'en 2002, et en 2003, c'est le coupé/cabriolet 2 places XLR qui prend la relève.
Le luxueux cabriolet 4/6 places que la marque désigne comme un Sport Convertible Coupe, long de 5,61 m, est établi sur la base d'un cabriolet de la Series 62, avec un empattement de 3,20 m. L'Eldorado est la première Cadillac à recevoir un pare-brise panoramique. Sa capote est entièrement dissimulée sous un couvre-tonneau en métal ; fabriquée en orlon, elle peut être blanche ou noire. L'équipement comprend une sellerie en cuir, une radio à présélecteur automatique, des roues à rayons et des pneus à flanc blanc, des feux anti-brouillard et un rétroviseur côté conducteur. Le moteur est un V8 de 5,4 litres de cylindrée qui développe une puissance maxi de 210 ch à 4150 tr/min, la boîte de vitesses est automatique. Vendue à 7 750 $, soit deux fois plus cher que la moins chère des Cadillac (le coupé 2 portes est à 3 571 $), l'Eldorado est, l’année du lancement, produite à 532 exemplaires.
Pour le millésime 1954, l'Eldorado reprend intégralement la carrosserie du cabriolet avec toutefois un peu plus de chrome, et un équipement plus luxueux. L'empattement est augmenté à 3,28 m, et le moteur atteint maintenant 230 ch. Le prix est abaissé à 5 738 $. La production atteint 2 150 unités.
Pour 1955, l'Eldorado retrouve une apparence distincte des autres Cadillac, en raison d'un traitement différent des ailes arrière qui reçoivent des ailerons trapézoïdaux et non plus bulbeux. Le moteur, encore un peu musclé, développe maintenant 270 ch à 4 800 tr/min. La production de l’année modèle 1955 atteint 3 950 exemplaires.
En 1956, l'Eldorado est déclinée en deux carrosseries : le cabriolet, qui est baptisé Eldorado Biarritz, et le coupé, qui est baptisé Eldorado Seville. La désignation « Biarritz » fait référence à la célèbre station balnéaire française, et la désignation « Séville » à la non moins célèbre ville andalouse, dont la prononciation américaine est proche de la désignation « DeVille » utilisée pour un autre modèle de Cadillac. Le coupé n'est rien d'autre qu'un cabriolet dont la capote est remplacée par un hard top ; un toit rigide sans montant central (un trait de style utilisé la première fois sur la première Cadillac Coupe de Ville en 1949).
Esthétiquement, la carrosserie subit quelques retouches cosmétiques, dont une nouvelle calandre au maillage plus serré. Les feux de position passent en bas du pare-chocs. La puissance maxi du moteur est poussée à 305 ch à 4 700 tr/min. Le tarif est de 6 501 $, quelle que soit la carrosserie. L'Eldorado Biarritz est vendue à 2 150 exemplaires, et l'Eldorado Séville à 3 900 exemplaires.
La voiture présentée ici est un modèle Eldorado Biarritz année modèle 1956.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)