L’histoire de la voiture de sport BMW la plus célèbre d’avant-guerre commence avec la 315 et le modeste moteur à six cylindres en ligne de 1934. Surtout dans sa version sportive de 1,5 litre de cylindrée qui, alimenté par trois carburateurs, développe 40 ch,. Afin de rendre la voiture compétitive dans la classe des 2 litres, BMW entreprend de développer une version plus dimensionnée du moteur, dont la puissance maxi atteint 55 ch. Surnommée la 319, la voiture à moteur deux litres ressemble beaucoup à la précédente et est encore une fois tout à fait compétitive sur la piste.
Le nouveau moteur est également choisi par BMW pour équiper un plus grand modèle présenté en 1936, le modèle 326. Il s’agit de la première « grande » BMW et le moteur de 55 ch ne donne à la voiture qu’une augmentation modérée de la performance par rapport aux modèle 315. Le cabriolet 327 biplace, qui apparait un an plus tard, ne peut pas égaler la performance des 319 beaucoup plus agiles. Déjà à cette époque, les clients sportifs de BMW semblent préférer la performance à l’élégance et les ventes de la 327 ne démarrent que très lentement.
Entre-temps, BMW qui a anticipé quelques problèmes, a développé une toute nouvelle culasse pour le moteur 6 cylindres. Cette culasse comporte un train de soupapes semblable aux moteurs Riley et Talbot de l’époque, où un arbre à cames latéral actionne, à l’aide de tiges de poussée et de culbuteurs, les soupapes d’admission et d’échappement. Celles-ci sont installées de chaque côté du moteur. Ces modifications augmentent considérablement la puissance du moteur qui, alimenté par trois carburateurs Solex 30JE, atteint maintenant la valeur respectable de 80 ch à 4 500 t/mn.
La première voiture équipée de ce nouveau moteur est la 328 qui apparait, à la surprise de tout le monde, lors du Grand Prix à la Eiffel Rennen en 1936. Dans les mains compétentes d’Ernst Henne la voiture remporte la classe des deux litres dès sa première course. Il est immédiatement évident que BMW a produit une voiture exceptionnelle. Quand elle arrive sur le marché en 1937, le succès est instantané et les équipes qui engagent des 328 en compétition remportent de nombreuses victoires. La carrosserie du roadster standard est construite à Eisenach, et est commercialisée avec une petite capote textile. Cependant d’autres carrossiers comme Glaeser, Wendler et Drauz, s’empressent de réaliser des cabriolets plus luxueux. Aujourd’hui la 328 est considérée comme l’une des voitures d’avant-guerre les plus modernes. Son châssis très élaboré et son poids léger de 830 kg seulement rendent la voiture encore très compétitive même par rapport à des machines beaucoup plus modernes. La conception du châssis était unique à ce modèle. Il est constitué d’un cadre tubulaire, renforcé par des traverses, tandis que la suspension se compose d’un ressort transversal à l’avant en combinaison avec des triangles inférieurs simples. À l’arrière est implanté un essieu rigide, tendu avec deux barres de torsion longitudinales, qui devaient devenir l’image de marque de BMW.
La 328 est devenu mondialement célèbre après qu’un coupé Touring « Superleggera »' ait terminé cinquième au général lors des « 24 Heures du Mans » de 1939, remportant la classe des deux litres. Pour les Mille Miglia 1940, BMW engage cinq voitures, celle qui a remporté l’épreuve du Mans et qui va à nouveau gagner de façon très convaincante, trois roadsters (terminant 3ème, 5ème et 6ème), équipé de moteurs 120 BHP, et déjà très similaire au successeur prévu du modèle 328 actuel. La cinquième voiture était une limousine de course, avec une carrosserie conçue selon les principes aérodynamiques du professeur Wunibald Kamm. Pilotée par le comte Lurani, elle a échoué.
Le nombre des BMW 328 produits jusqu’au début de la guerre est estimé à 426. Plus de 200 voitures existent encore aujourd’hui ; un exploit remarquable pour un pays où de nombreuses voitures ont été confisquées par les autorités. Ce qui, apparemment, a contribué à la survie de ce modèle, c’est que les moteurs de la 328 exigeaient de l’essence de très haute qualité, qui était à peine disponible, rendant la voiture inutilisable pendant la guerre et peu attrayante pour le parti au pouvoir.
Non seulement BMW a produit la voiture, mais la société britannique Frazer Nash a fabriqué également de nombreux exemplaires de la 328, mais le châssis roulant venait de chez BMW, de sorte que les chiffres sont inclus dans les chiffres de production globale. Fait intéressant, les prix au Royaume-Uni des produits Frazer Nash étaient plus bas que les voitures de l’usine BMW. L’Allemagne avait grandement besoin de devises étrangères.
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ultimatecarpage.com
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autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)