Beaucoup ne le savent même pas ou parfois l’ont oublié : ils bénéficient d’un dispositif public de solidarité et ceci coûte 47 milliards d’euros par an, révèle le service statistique du ministère de la Santé.
Les 16,2 millions de retraités n’en ont probablement pas conscience mais une immense majorité d’entre eux, exactement 93 %, bénéficie de dispositifs dits de solidarité que l’on suppose, à tort, réservés aux plus pauvres. Et ce pour un coût de 47 milliards d’euros par an, soit 16 % de la masse des pensions versées chaque année, révèle une étude de la Drees, le service statistique du ministère de la Santé. C’est, par exemple, le cas de tous ceux qui ont eu trois enfants ou plus - soit environ 40 % des retraités actuels - et qui bénéficient donc d’une majoration de pension. Un dispositif qui pèse 8 milliards.
C’est aussi le cas de ceux qui bénéficient de compensations pour les périodes où ils n’ont pas travaillé (chômage, maternité, maladie, invalidité, service militaire), pour un montant de 10,1 milliards. Entrent encore dans cette catégorie ceux qui ont pris leur retraite de manière anticipée : les mères de trois enfants dans la fonction publique et certains agents publics (policiers, militaires, sapeurs-pompiers, etc.). Un dispositif qui coûte 10,3 milliards.
«Ce dispositif bénéficie plutôt aux gens aisés car il concerne surtout des fonctionnaires en catégories actives avec des carrières complètes», observe Jean-Marc Aubert, le patron de la Drees. Au final, la solidarité constitue presque 50 % de la pension des plus modestes (pour un coût total de 7,7 milliards) et 10 % des plus aisés (pour un coût de 13,4 milliards). Des données que le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a, lui, bien en tête !
Source : LeFigaro.fr 08-06-2019