Cette Corvette C6 est la sixième édition d’une légendaire lignée née il y a près d’un demi-siècle. Malgré des performances considérablement accrues, la silhouette n’est pas plus agressive bien au contraire. L’avant en particulier est plus sage et les galbes sont plus nuancés que sur les dernières éditions. Beaucoup de nouveautés dont certaines ne vont pas plaire aux puristes de la marque : les phares escamotables, par exemple, disparaissent pour la première fois pour faire place à des optiques classiques étirées vers les ailes.
La voiture a été légèrement raccourcie pour gagner un peu en poids et surtout en agilité. Ce que l’on remarque surtout dans cette nouveauté c’est l’arrivée de systèmes électroniques inédits tels que l’optionnel « Magnetic Selective Ride Control » en fait un amortissement piloté basé sur deux modes : « tourisme » ou « sport ». Le premier mode est censé offrir un confort propice au tourisme tranquille, le deuxième permettant, lui, de gouter aux sensations que n’apportent aucune autre américaine..Les performances étant très améliorées il a bien sur été indispensable de redéfinir châssis, direction, freinage pour que la nouvelle Corvette délivre de nouvelles sensations.
Côté moteur on constate que les ingénieurs ont avant tout voulu rester fidèles au mythe. Pas question donc d’avoir recours à un V10 ou un V12 ni même d’augmenter la puissance à coups de béquilles faciles comme la suralimentation ou le compresseur. Cependant, on peut s’étonner de l’architecture dépassée du V8 toujours associé à une distribution simple à 2 soupapes par cylindres, culbuteurs et arbre à cames central. Pour sortir 404 chevaux à 6000 tours, les ingénieurs se sont contentés de faire grimper la cylindrée de 5.7l à 6l. Pas si mal après tout car les férus de la saga Corvette se souviennent que l’ancienne et fameuse ZR1 des années 90 avait eu recours à une culasse à 32 soupapes et 4 arbres à cames en tête pour atteindre déjà les 400 chevaux.
Reste que malgré l’adaptation de la boite (les 4 premiers rapports ont été rapprochés), l’exploitation sur routes ouvertes de ce V8 longue course apparaît bien aléatoire, les 200 km/h étant franchis avec une aisance stupéfiante alors qu’il reste encore une sacrée réserve sous le pied. Ce vieux V8 se permet sans rechigner de repartir de 1000 tours en 6ème (et 80 km/h) et de ne pas consommer plus de 14 litres aux allures soutenues. En revanche, il est dommage que son bruit si excitant d’habitude n’ait été sacrifié sur l’autel de la dépollution.
Coté design on constate que les stylistes de GM on avant tout cherché à assurer la continuité même si l’arrivée des phares au xénon nécessitait la reprise de la face avant. La voiture y a gagné en finesse mais également en aérodynamique. La face arrière avec un porte à faux légèrement réduit reste également dans la tradition Corvette avec les gros feux arrière ronds qui n’ont guère changé mais un ensemble plus agressif qui donne à la voiture un look sportif plus prononcé. Cet aspect général est renforcé par les roues dont le diamètre a été augmenté : 18 pouces à l’avant et 19 à l’arrière. Pour mieux isoler les occupants des bruits aérodynamiques, le toit amovible en magnésium a gagné en largeur et s’accorde mieux avec les nouvelles vitres latérales plus épaisses. Un vrai « plus »
L’habitacle est un peu décevant dans sa présentation et dans le choix des matériaux. Devant les yeux du conducteur ont été rassemblés 6 cadrans dont deux principaux dédiés au compte-tours (zone rouge 6 500 tours) et au compteur gradué de 20 en 20 jusqu’à 300 km/h. Pour ne pas quitter la route des yeux, le pilote peut faire appel au « Head-up Display », traduisez l’affichage tête haute. Ce procédé holographique intelligent monté cette fois en série projette les principales infos dans le champ de vision du conducteur. Un bouton permet d’accéder à des menus différents et la hauteur d’affichage se règle tout comme l’intensité lumineuse.
Etroits mais ergonomiques et recouverts d’un beau cuir, les sièges calent bien le dos grâce à un support lombaire gonflable et atténuent les effets d’une suspension raide. Malgré l’arrivée prévue d’une version cabriolet, la Corvette bénéficie d’un toit amovible. Il suffit de débloquer trois fixations (aux deux extrémités du haut du pare-brise et en partie centrale à l’arrière). La manœuvre réclame un peu d’énergie et de doigté surtout si on est seul. Fragile, ce toit trouve sa place dans le coffre sans trop perturber sa contenance. Peu de concurrentes possèdent cet avantage. Un mot encore sur l’habitacle pour regretter une finition à l’américaine toujours très standardisée.
Mais en face de ses « manques » il faut tout de même mettre le prix « canon » de la voiture qui explique sans doute la présence de matériaux bon marché dans l’habitacle et cette finition « à l’américaine ». La Corvette C6 est facturée 60 000 USD en boite mécanique comme en automatique à comparer aux 70 000 USD d’une Porsche Cayenne ou des 80 000 USD de la Jaguar Type F.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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