Mercredi 8 Mars 2023 - Le Sénat accélère les débats sur les retraites, la gauche vent debout
La majorité sénatoriale de droite a donné un gros coup d'accélérateur dans la nuit de mardi à mercredi à l'examen de l'article pivot de la réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans, malgré la levée de boucliers de la gauche qui a fini par quitter l'hémicycle. La droite a dans un premier temps utilisé un article du règlement interne pour couper court au débat, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de cet article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements de gauche.
La "clôture des débats", prévue par l'article 38 du règlement, a été proposée par le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau sur une première série d'amendements visant à la suppression de l'article 7 portés par la gauche. Elle a été votée à main levée. C'est la première fois que l'article 38 du règlement du Sénat est utilisé depuis sa révision en 2015. Il peut s’appliquer aux prises de parole sur article, aux explications de vote sur amendement ou sur un article, ou encore aux explications de vote sur l’ensemble d'un texte.
"Ce recours à cette procédure est un acte de faiblesse de la part de la droite sénatoriale", a réagi la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi, dénonçant "un coup de force", "une attaque contre la démocratie et les droits du Parlement". "Ce n'est pas digne du Sénat", a-t-elle affirmé. "Honte à vous", "C'est un scandale", a renchéri le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner. "Un jour historique de mobilisation, sur l'article 7, le plus important, vous décidez de bâillonner le Parlement, de censurer le Sénat", a encore accusé le président du groupe écologiste Guillaume Gontard.
"Bricolage"
"Ca fait 5 jours et 5 nuits que nous avons affaire à une obstruction", a plaidé pour sa part Bruno Retailleau, pour qui "l'obstruction est au Parlement ce qu'est la désertion à un soldat". "Nous avons eu sur cet article en l'état 124 interventions, je considère que les exigences de clarté et de sincérité ont été respectées", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (LR).
Le Sénat a dans la foulée rejeté les quelque 70 amendements déposés par la gauche demandant la suppression de l'article 7.
Après trois suspensions de séance, le Sénat a ensuite voté à 3H30 du matin, en l'absence des trois groupes de gauche, un amendement de "réécriture" de cet article proposé par le rapporteur LR René-Paul Savary, qui n'en modifie pas le fond. Mais son adoption a fait "tomber" plus de 1.100 amendements. "Il nous restera un débat riche sur cet article 7", a assuré M. Savary, 75 amendements restant à examiner.
La gauche a bien tenté de contre-attaquer en présentant une épaisse liasse de sous-amendements, qui ont été déclarés "irrecevables". "C'est moi qui préside!", a dû tonner M. Larcher pour interrompre la bronca de la gauche qui a crié au "bricolage". Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi. La majorité sénatoriale a pour objectif d'aller jusqu'au bout du texte et au vote final d'ici la date butoir de dimanche minuit.
Mercredi 8 Mars 2023 - Réforme des retraites : au Sénat, la gauche fait durer le plaisir
Les sénateurs de gauche ont obtenu gain de cause : l’article 7 de la réforme des retraites, sur le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans, a commencé à être examiné mardi soir. Et après ? Ils feront tout pour ne pas arriver au vote avant dimanche minuit…
« Faut pas raconter d’histoires. On a exigé auprès du président du Sénat d’étudier l’article 7 de la réforme des retraites après la mobilisation du 7 mars. On a obtenu gain de cause, parce qu’avec nous, il y a la rue… » Sourire aux lèvres, la présidente du groupe communiste au Sénat Éliane Assassi savoure. Minoritaire à la chambre haute, l’opposition de gauche mène la danse, au moins pour quelques heures, en écho à la Mobilisation massive contre la réforme, ce mardi. « Mais nous ne sommes pas que l’écho, corrige-t-elle. On est le prolongement politique, on fait des propositions. Je suis allée à la manif ce mardi après-midi et des gens nous ont remerciés, les vidéos de nos interventions font des millions de vues…» « Nous souhaitions être les ambassadeurs de la colère vis-à-vis du gouvernement et de la droite parlementaire » ajoute de son côté Patrick Kanner, président du groupe socialiste, le principal groupe d’opposition.
La gauche sénatoriale avait coché deux objectifs à atteindre, pour ces dix jours d’examen du texte, prévu jusqu’à ce dimanche, à minuit. Un débat et un vote sur l’article 7 « Pour que les gens voient qui est pour et qui est contre le décalage de l'âge de départ », selon Éliane Assassi. Et après ? C’est assumé un peu moins ouvertement, mais il s’agit de retarder les débats pour ne pas arriver au vote, afin de délégitimer une réforme qui n’aurait pas été votée par les deux assemblées parlementaires. Le vote étant quasi inéluctable en raison de l’alliance de la droite (le groupe majoritaire au Sénat) et du gouvernement. « On souhaite se donner le temps sur les autres articles qui sont importants, comme celui sur les ‘1 200 euros minimum’, rétorque Patrick Kanner… Nous ne porterons pas la responsabilité du gouvernement qui a choisi un véhicule législatif inadapté. Si le gong tombe le 12 mars à minuit, alors que le texte n’a pas été étudié, c’est leur problème. »
Mercredi 8 Mars 2023 - Grève contre la réforme des retraites : les expéditions de carburants toujours bloquées, selon la CGT
Au lendemain de la grande journée de mobilisation qui a rassemblé près d'1,3 million de personnes selon le ministère de l'Intérieur et 3,5 millions selon la CGT, de nombreux blocages étaient encore constatés ce mercredi, comme dans les Transports, mais aussi dans les raffineries.
Plus de 70 % de grévistes dans les gros sites
Selon Éric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, « les gros sites d'expédition de TotalEnergies sont à l'arrêt. La grève a été reconduite dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, avec des taux de grévistes entre 70 % et 100 % ». Éric Sellini fait également état auprès de l'AFP de 80 % de grévistes sur le site de Lavéra dans le Sud-Est.
Côté Esso-ExxonMobil, il indique que la raffinerie de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône comptait 86 % de grévistes parmi les équipes du matin. Dans celle de Port-Jérôme-Gravenchon près du Havre, la CGT annonce 20 % de grévistes et « aucune sortie de carburant ».
« On pose la question (de la reconduction de la grève) toutes les huit heures aux salariés qui arrivent, la prochaine échéance c'est entre midi et 14 heures. Les salariés sont toujours aussi motivés pour continuer le mouvement, la mobilisation d'hier renforce la motivation », a indiqué l'élu CGT.
Pas de risque de pénurie dans l'immédiat
Dans un communiqué, le syndicat Force ouvrière de TotalEnergies a estimé que « seul l’objectif de confisquer momentanément notre production sans expédition de produit permettra de mettre une pression supplémentaire sur ce gouvernement », soulignant que « les grévistes pourront s’appuyer sur nos caisses de grèves afin de limiter les pertes financières ».
Retraites : le retour en force des caisses de grève
Pour le moment, les raffineries continuent de produire du carburant, mais il devra jusqu'à nouvel ordre être stocké sur place, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocages. En attendant, les 10 000 stations de France sont aujourd'hui remplies et peuvent compter sur 200 dépôts de carburants.
La direction de TotalEnergies a assuré mardi qu'il n'y avait à ce stade « pas de manque de carburants » dans ses stations, ajoutant que « les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau élevé ».
En cas de pénurie, Clément Beaune a annoncé ce mercredi matin sur LCI que le gouvernement fera intervenir les forces de l'ordre en cas de « blocages réels » des raffineries. « On n'est pas dans cette situation, mais on ne peut pas imaginer que nos raffineries, durablement ne fonctionnent pas, donc on a tous les outils juridiques pour intervenir, si besoin », a-t-il ajouté.
Mercredi 8 Mars 2023 - Réforme des retraites : l'intersyndicale annonce deux nouvelles journées de mobilisation
La bataille de la réforme des retraites s'annonce loin d'être terminée. Après une mobilisation record, l'intersyndicale a annoncé ce mardi dans un communiqué deux nouvelles journées d'action. Ces manifestations auront lieu le samedi 11 et le mercredi 15 mars, jour où les députés et sénateurs se réuniront en commission mixte pour tenter de trouver un accord sur la réforme.
L'intersyndicale a également demandé à être « reçue en urgence » par Emmanuel Macron « pour qu'il retire sa réforme ».
Le silence de Macron, un « problème démocratique »
Les syndicats fustigent également le silence de l'Élysée sur le mouvement de protestation. « Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique », dénonce le communiqué.
La mobilisation de ce mardi contre la réforme des retraites a réuni 3,5 millions de personnes dans toute la France selon la CGT, contre 1,28 million selon le ministère de l'Intérieur. Des chiffres records depuis le début du mouvement social. A Paris, la CGT a comptabilisé 700 000 manifestants, contre 81 000 selon la police et 68 000 pour le cabinet de comptage Occurrence.
Mercredi 8 Mars 2023 - Turquie : qui est Kemal Kiliçdaroglu et peut-il l’emporter face à Erdogan ?
Le président du principal parti d'opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kilicdaroglu, s'exprime devant le parlement lors de son discours de groupe à Ankara, le 7 mars 2023. Il est soutenu par cinq partis et est le candida commun de l'alliance de l'opposition aux élections générales du 14 mai 2023.
Le président du principal parti d'opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kilicdaroglu, s'exprime devant le parlement lors de son discours de groupe à Ankara, le 7 mars 2023. Il est soutenu par cinq partis et est le candida commun de l'alliance de l'opposition aux élections générales du 14 mai 2023. © Adem Altan / AFP
Après vingt ans, l'heure du changement a-t-il sonné en Turquie ? Kemal Kiliçdaroglu a été désigné lundi 6 mars pour être le candidat commun de six partis de l'opposition turque, avec un but : battre l'actuel président Recep Tayyip Erdogan, le 14 mai 2023. Une tâche qui promet d'être compliquée.
Dix semaines pour convaincre les Turcs de changer un paysage politique vieux de vingt ans. Ce sera la tâche de l'économiste Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP), désigné lundi 6 mars pour être le candidat commun de six partis de l'opposition turque à l'élection présidentielle du 14 mai 2023. Face à lui, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003.
« Mon peuple bien-aimé, nous dirigerons la Turquie par la consultation et le consensus », a déclaré M. Kiliçdaroglu devant ses partisans à Ankara. Un consensus appréciable pour ceux qui l'ont choisi, car la sélection d'un candidat commun des oppositions n'a pas été un long fleuve tranquille. D'autres noms, comme celui du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, avaient même circulé. Pourtant, seul Kemal Kiliçdaroglu a été capable de rassembler, malgré les nombreux revirements d'autres partis et les critiques. La coalition, qui porte le nom d'Alliance de la Nation, rassemble en son sein des laïcs, des nationalistes de droite, des sociaux-démocrates et des islamistes politiques.
Qui est Kemal Kiliçdaroglu ?
Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, est né dans la région à majorité kurde et alévie de Tunceli. Ancien haut fonctionnaire, il est devenu le président du CHP, parti social-démocrate fondé par Mustafa Kemal Atatürk, en 2010. Père d'un changement de ligne dans le parti, il s'est ouvert aux groupes politiques kurdes et aux milieux plus conservateurs, nouant des alliances avec des partis de droite.
S'il se surnomme « la force tranquille », c'est justement son caractère mesuré que critiquent ses détracteurs. Selon eux, l'économiste manque de charisme et possède une image d'intellectuel, peu à même de convaincre les soutiens d'Erdogan, plus populiste.
En 2019, son parti s'est néanmoins imposé dans plusieurs grandes villes de Turquie, d'Istanbul à Ankara, où le parti d'Erdogan l'AKP s'était établi depuis près de 25 ans. Le CHP a promis un retour à un système parlementaire, faisant alors disparaître le rôle « d'homme fort » incarné par le président Erdogan.
Un Erdogan affaibli ou fort ?
Les élections, à la fois présidentielles et législatives, sont une occasion en or pour l'opposition de renverser l'actuel président Erdogan. Les conséquences politiques des tremblements de terre meurtriers du mois dernier, qui ont tué plus de 45 000 personnes en Turquie, se font peu à peu ressentir. Critiques quant au manque de réaction et de préparation de l'exécutif, légère baisse de popularité de l'AKP, le parti d'Erdogan, d'après les sondages… Pour les observateurs, c'est surtout la promesse d'une union durable entre les six partis d'opposition qui peut convaincre les Turcs.
Cette élection est d'autant plus importante que s'y joue l'avenir économique d'une des vingt plus grandes économies mondiale. Alliée des Etats-Unis au sein de l'Otan, la Turquie a aussi joué un rôle diplomatique important dans la guerre en Ukraine. Le président Erdogan rencontre régulièrement le président russe Vladimir Poutine et des chefs d'Etat de l'Otan.
Le futur président turc aura cependant comme première grande tâche de relever l'économie. L'inflation a atteint 85 % en 2022, et la situation ne sera pas aidée par les destructions entraînées par les séismes, qui ont fait près de trois millions de déplacés.
Mercredi 8 Mars 2023 - Après la tragédie ferroviaire en Grèce, les citoyens font éclater leur colère dans la rue
Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans la rue mercredi en Grèce, alors que la colère s'étend, certains réclamant désormais la démission du gouvernement après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts. Le pays est également quasiment à l'arrêt en raison d'un appel à cesser le travail dans une grande partie des secteurs public et privé.
A Athènes, au moins 40.000 personnes ont défilé en milieu de journée, selon une porte-parole de la police tandis qu'ils étaient 15.000 à Thessalonique, la deuxième ville du pays. Dans le cortège athénien fleurissaient des pancartes appelant à la démission le gouvernement du conservateur Kyriakos Mitsotakis, dont la gestion de cet accident est jugée calamiteuse.
"Ce gouvernement doit partir"
"Ce gouvernement doit partir", assure Niki Siouta, une ingénieure civile de 54 ans, rencontrée par l'AFP dans l'une des manifestations dans la capitale. "Je suis ici pour rendre hommage aux morts mais aussi pour exprimer ma colère et mon ras-le-bol", a-t-elle ajouté alors que la vétusté du réseau ferré, propriété de l'Etat, et les lacunes dans le système de sécurité ont été notamment montrés du doigt pour expliquer ce drame qui bouleverse tout le pays.
"Ce n'est pas un accident, c'est la politique", proclamait aussi un tract de l'Union des élèves d'Athènes. "C'est ce même gouvernement qui ne donne pas d'argent pour l'éducation et pour les hôpitaux", s'indignait aussi Thanassis Oikonomou, un représentant syndical de la compagnie des bus d'Athènes.
De nombreux Grecs expriment leur amertume face à ce qu'ils considèrent comme une déliquescence des services publics depuis les plans d'austérité imposés par les créanciers de la Grèce pour sortir le pays du marasme.
A Athènes où plusieurs défilés, dont certains marqués par des violences, ont déjà eu lieu depuis l'accident de train, des banderoles indiquaient également: "Appelle-moi quand tu arrives". Ce slogan, qui fait référence au message que les parents grecs envoient généralement à leurs enfants, s'est répandu dans les rassemblements et les cours d'école. La Grèce est en outre quasiment à l'arrêt. Aucune liaison maritime n'est assurée entre le continent et les îles et les trains sont restés en gare pour le huitième jour d'affilée.
Les employés du service public ont également débrayé pour 24 heures à l'appel de la confédération du secteur, tout comme les enseignants du primaire, les médecins et les conducteurs de bus et de métro, rejoints dans les cortèges par les étudiants.
Violents heurts
A Athènes et à Thessalonique, de violents heurts ont opposé dimanche des policiers et des manifestants en marge d'un rassemblement de 12.000 personnes.
De nombreuses victimes étaient des jeunes et des étudiants. Ces derniers jours, les images de parents effondrés enterrant leur enfant, retranmises souvent en direct par des chaînes de télévision, ont contribué à bouleverser un peu plus encore le pays.
Sans qu'aucune alerte ne soit déclenchée, deux trains, l'un de voyageurs, l'autre de marchandises, ont circulé sur plusieurs kilomètres sur la même voie avant de se percuter frontalement le 28 février vers 23h30 (21h30 GMT), à Tempé, près de la ville de Larissa, à 350 km au nord de la capitale.
Depuis ce que les autorités ont qualifié de "tragédie nationale", les Grecs demandent des comptes à leurs dirigeants. Le chef du gouvernement, qui doit affronter des élections générales au printemps, est étrillé pour avoir quelques heures après la catastrophe assuré qu'il s'agissait d'"une tragique erreur humaine".
Or les syndicats de cheminots ont rappelé avec colère qu'ils avaient tiré la sonnette d'alarme sur les graves défaillances techniques sur cette ligne bien avant le drame, sans avoir été entendus. Tout en promettant des indemnisations aux familles des victimes, le ministre des Transports, Giorgos Gerepetridis, a admis que l'accident aurait pu être évité si l'installation du "système global de gestion à distance avait été achevé".
Le chef de gare de Larissa, qui a reconnu sa responsabilité dans l'accident, a été placé en détention provisoire. Selon des médias grecs, des poursuites devraient être engagées dans les prochains jours contre d'autres responsables du réseau ferré.
Contrit, le Premier ministre a demandé dimanche pardon aux familles des victimes, un mea culpa jugé bien tardif pour beaucoup. Il a aussi sollicité l'aide de l'Union européenne qui a dépêché mercredi à Athènes le directeur exécutif de l'Agence européenne pour les chemins de fer ERA Josef Doppelbauer et d'autres experts. La colère est également dirigée contre la société des chemins de fer Hellenic Train, qui a riposté aux accusations en rappelant que la responsabilité de l'entretien du réseau incombait à la compagnie publique grecque OSE.
Mercredi 8 Mars 2023 - Guerre en Ukraine : la milice Wagner dit avoir conquis toute « la partie orientale » de Bakhmout
C'est une prise qui va peut-être changer le cours de la guerre en Ukraine, comme l'avait confié le président ukrainien Volodymyr Zelenksy quelques heures plus tôt. Tôt ce mercredi matin, le chef de la milice russe Wagner a affirmé mercredi que ses troupes avaient pris « toute la partie orientale » de la ville de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.
« Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka », a indiqué Evguéni Prigojine, dans un message audio publié par son service de presse.
Zelensky craint la prise de tout l'est de l'Ukraine
Ces derniers jours, la pression s'est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d'un encerclement. Dans son dernier compte-rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Étude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a indiqué que les troupes du Kremlin avaient « vraisemblablement » capturé la partie orientale de la ville après un « retrait contrôlé » des forces ukrainiennes de cette zone.
Dans une interview à CNN, Volodymyr Zelensky a toutefois assuré que ses troupes étaient résolues à tenir la ville. Après Bakhmout, les Russes « pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre » pour eux « vers d'autres villes d'Ukraine », a-t-il déclaré.
Si la valeur stratégique de Bakhmout est contestée, la ville a gagné une importance symbolique et tactique, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps. Il s'agit de la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022.
Mercredi 8 Mars 2023 - Un groupe pro-Ukraine serait à l'origine du sabotage de Nord Stream, selon le renseignement américain
Révélation explosive, ou intox ? Le New York Times a affirmé ce mardi que les services de renseignement américains détiendraient des informations selon lesquelles « un groupe pro-ukrainien » serait à l'origine du sabotage de Nord-Stream.
Kiev dément
Ce gazoduc, qui permettait à la Russie d'acheminer son gaz vers l'Europe via l'Allemagne, avait été endommagé par des explosions survenues en mer Baltique le 26 septembre 2022.
Les informations du New York Times demeurent relativement vagues. Ainsi, elles ne précisent pas la nature des données récoltées par les renseignements, ni l'identité du groupe de saboteurs ukrainiens. Ces derniers sont simplement désignés comme des « adversaires du président russe Vladimir Poutine », ce que Kiev a démenti dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon des responsables américains, rien n'indique cependant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait été impliqué dans ce sabotage.
Sabotage de Nord Stream : plusieurs pistes et aucune réponse
Aussi étranges qu'elles puissent paraître, les informations du New York Times ne sont pas les premières, ni les seules du genre. Le média allemand Die Zeit indique ainsi qu'un bateau basé en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens » aurait été utilisé pour le sabotage. L'équipage aurait comporté cinq hommes et une femme, parmi lesquels des plongeurs, qui auraient placé des explosifs sur le gazoduc.
« Même si des pistes mènent à l'Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté l'opération », souligne l'hebdomadaire.
Les pays occidentaux avaient auparavant accusé la Russie d'être responsable de ces explosions. Le Kremlin avait alors pointé du doigt les « Anglo-Saxons ».
Dans un article récent, le journaliste américain controversé Seymour Hersh avait écrit que des plongeurs de l'US Navy, aidés par la Norvège, auraient posé en juin des explosifs sur ces gazoducs, à la faveur d'un exercice militaire mené par l'OTAN en mer Baltique. Des informations qualifiées de « totalement fausses » par les États-Unis.
Mercredi 8 Mars 2023 - Afghanistan : les hommes de retour à l'université, les femmes toujours exclues
Les hommes ont retrouvé les bancs des universités afghanes ce lundi après une coupure hivernale. Les femmes, elles, sont toujours exclues en raison des innombrables restrictions imposées par les Talibans.
L’hiver afghan prend fin, mais uniquement pour les hommes. Ces derniers retournent sur les bancs des universités ce lundi, après une longue pause durant la période hivernale. Mais pour les femmes afghanes et leurs désirs de liberté, l’hiver va encore durer.
Celles-ci ne sont toujours pas autorisées à étudier par le régime des talibans. Une restriction parmi tant d’autres dans un pays qui, depuis le retour au pouvoir des fondamentalistes, voit se multiplier les interdits en tout genre.
« J’ai le cœur déchiré de voir les garçons aller à l’université, alors que nous, nous restons à la maison », a confié à l’AFP Rahela, 22 ans, de la province centrale de Ghor.
« Si les filles et les femmes afghanes sont éduquées, elles n’accepteront jamais un gouvernement qui exploite l’islam et le Coran. Elles défendront leurs droits… c’est ce que craint le gouvernement », a pointé de son côté Waheeda Durrani, qui a dû stopper ses études de journalisme à Herat, dans l’Ouest du pays.
« Elles ont le droit d’être éduquées »
« Ça fait mal de voir que des milliers de filles sont privées d’éducation de nos jours », déplore Mohammad Haseeb Habibzadah, un étudiant en Informatique à Hérat.
« Elles ont le droit d’être éduquées et ce droit devrait leur être accordé », estime Ejatullah Nejati, étudiant ingénieur à la prestigieuse université de Kaboul.
Après la prise de la capitale afghane en août 2021, les talibans avaient pourtant assuré au monde entier qu’ils étaient prêts à se moderniser et à se normaliser, en faisant notamment un effort sur l’éducation des femmes.
Mais leurs promesses sont restées lettre morte. Dans l’université talibane, filles et garçons sont séparés dans des classes différentes. Puis, les femmes ne sont plus autorisées à assister à des cours dispensés par des hommes. Enfin, en décembre 2022, le ministre de l’Enseignement supérieur annonce que les universités seront désormais fermées aux femmes, au motif que les étudiantes ne respectent pas l’obligation de se voiler entièrement le corps et le visage, et qu’elles ne sont pas toujours accompagnées comme requis d’un « mahram », un accompagnateur masculin de leur famille.
Un choc pour les Afghanes qui, moins de trois mois auparavant, avaient passé les examens d’entrée aux universités. Depuis, les interdictions les concernant se multiplient, faisant d’elles des citoyennes de seconde zone.
Celles-ci ont été exclues de nombreux emplois publics, ou sont payées une misère pour rester à la maison. Elles n’ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d’un parent masculin et doivent se couvrir intégralement lorsqu’elles sortent de chez elles.
En novembre, les talibans leur ont également interdit d’entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics.
La communauté internationale a lié la reconnaissance du régime taliban, ainsi que l’aide humanitaire et financière dont l’Afghanistan a absolument besoin, au respect par les talibans des droits humains, en particulier celui des femmes à être éduquées et à travailler.
Mercredi 8 Mars 2023 - Un violoncelliste suspecté d'être l'homme de paille de Vladimir Poutine
En Suisse, un procès explore la provenance douteuse de dizaine de millions d'euros qui transitaient sur le compte de Sergueï Roldouguine, musicien très proche du Kremlin.
Quatre employés de la banque Gazprombank Suisse, dont son directeur général, comparaissent mercredi devant la justice suisse pour avoir accepté de gérer des actifs douteux du violoncelliste russe Sergueï Roldouguine, un proche de Vladimir Poutine. Les quatre prévenus sont accusés de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour s'assurer que le violoncelliste et chef d'orchestre russe était l'ayant droit légitime des sommes confiées à la banque entre 2014 et 2016, malgré les «doutes objectifs» que les millions de francs suisses transitant sur son compte auraient dû susciter.
Au regard de la loi suisse, le musicien, qui est aussi le parrain d'une des filles du président russe, aurait également dû faire l'objet de vérifications plus strictes en tant que personne dite politiquement exposée.
Depuis l'annonce de ce procès, la presse suisse s'interroge quant à savoir si le violoncelliste n'a pas agi avec ces comptes comme un «homme de paille» au profit du président russe et de son entourage.
Costumes sombres et cravates, les quatre prévenus - trois Russes et un Suisse dont l'identité ne peut être dévoilée en raison du droit local - se sont présentés mercredi au tribunal de district de Zurich, la capitale financière de la Suisse. Les prévenus, qui rejettent les accusations, risquent sept ans de prison avec sursis.
Au moment où les comptes ont été ouverts, des doutes entouraient déjà la provenance des sommes perçues par le chef d'orchestre, une des questions étant notamment de savoir comment un artiste pouvait disposer d'une telle fortune, a souligné le juge qui a demandé aux accusés pourquoi ils n'avaient pas procédé à des vérifications.
«Je rejette les accusations», a déclaré le directeur général de la banque. «Pour moi, personnellement, c'est une situation extraordinaire», a-t-il ajouté, expliquant qu'une condamnation marquerait «vraiment la fin de (sa) carrière».
Mercredi 8 Mars 2023 - Élisabeth Borne renvoie l'intersyndicale chez Olivier Dussopt
La Première ministre Élisabeth Borne a renvoyé mercredi les syndicats, qui demandent à être reçus par Emmanuel Macron sur la réforme contestée des retraites, chez le ministre du Travail Olivier Dussopt. «Si les organisations syndicales souhaitent évoquer certains points particuliers, la porte du ministre du Travail Olivier Dussopt reste toujours ouverte», a affirmé la Première ministre devant le Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement.
Élisabeth Borne répondait au président du groupe socialiste, Patrick Kanner, qui déplorait que «là-haut, à l'Élysée, on n'écoute pas» l'intersyndicale. L'exécutif a opposé une fin de non-recevoir à la demande des syndicats d'être reçus à l'Élysée. «Le président de la République, il respecte les institutions et aujourd'hui c'est le temps parlementaire qui a cours», a martelé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran après le Conseil des ministres.