Resté sourd aux appels de l'ONU lui demandant de quitter le pouvoir et de laisser la place à Alassane Ouattara élu nouveau président, Laurent Gbagbo, président autoproclamé de la Côte d'Ivoire, est plus que jamais sous la pression de la communauté internationale. Mais ni l’ultimatum lancé par Nicolas Sarkozy, ni les sanctions décidées par l’Union européenne ne font réagir Laurent Gbagbo. La situation dans le pays est de plus en plus tendue et personne ne voit très bien comment la situation pourrait se débloquer. On craint, plus que jamais, une issue violente.
Le 20 décembre, dans l'après-midi, le Conseil de sécurité des Nations unies a brandi la menace de nouvelles «sanctions ciblées» contre ceux qui menacent la paix et le processus électoral en Côte d'Ivoire. Il a renouvelé pour six mois le mandat des 10 000 Casques bleus de l'Onuci, la force menant son opération sur place, qui expire le 31 décembre et dont Laurent Gbagbo demande le retrait. L'ONU envisage aussi d'envoyer davantage de troupes, où son personnel est sous pression face à la grave crise politique née de la présidentielle. Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, a en effet estimé que l'Onuci risquait une confrontation «dangereuse» avec les forces de Gbagbo, qui ont selon lui recours à «quelques dizaines» de «mercenaires».
La Maison-Blanche accentue la pression
Les Etats-Unis ont appelé à leur tour Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. «L'élection a été claire et nette, son résultat a été clair et net, et il est temps pour lui de partir», a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs. «Nous sommes prêts à imposer immédiatement des sanctions ciblées unilatérales et en coopération avec nos partenaires internationaux», a indiqué M. Gibbs lors de son point de presse quotidien.
Un peu plus tôt dans la journée, l'Union européenne avait décidé de priver Laurent Gbagbo de visas d'entrée sur son territoire. La sanction vise aussi plusieurs personnes de son entourage. Pour entrer en vigueur, elle doit encore être validée formellement par écrit d'ici à mercredi en milieu de journée. «Dans un premier temps, il a été décidé d'imposer les seules interdictions de visas car c'est plus simple à mettre en place. Les gels d'avoirs viendront mais la procédure est plus lourde» à mettre en place, a affirmé un diplomate européen. Il semble que ces « sanctions » aient plutôt fait sourire Gbagbo et ses amis !..
L’Union Européenne condamne à l’unanimité
Vendredi 17 décembre dernier, lors de leur sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne avaient publié une déclaration commune appelant l'armée ivoirienne à se placer sous l'autorité du «président démocratiquement élu» Alassane Ouattara. Ils avaient aussi réaffirmé «la détermination de l'UE à prendre des mesures ciblées contre qui voudraient continuer à empêcher le respect de la volonté exprimée par le peuple ivoirien».
Exactions : le clan Gbagbo rejette les accusations de l'ONU
Dimanche, la Haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay, avait affirmé dans un communiqué que les violences contre des partisans du rival de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, avaient fait «ces trois derniers jours plus de 50 morts». Elle a aussi dénoncé des «violations massives des droits de l'Homme», évoquant en particulier des enlèvements commis de nuit par des «individus armés non identifiés en tenue militaire», accompagnés par des soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS) et miliciens fidèles à Laurent Gbagbo.
Des accusations rejetées lundi par le clan Gbagbo. «C'est un rapport partisan», a déclaré le ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo, Emile Guiriéoulou. «Les violences de ces derniers jours ont fait près de 14 tués par balles dans le rang des Forces de défense et de sécurité» fidèles à M. Gbagbo, a-t-il affirmé. «Et ceci on ne le dit pas assez.»
Source : leParisien.fr 20-12-2010
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