Les sanctions venant de l’Union Européenne, des Etats-Unis ou même de l’ONU n’ont pas beaucoup impressionné Laurent Gbagbo. Il a même avoué que cela ne l’empêcherai pas de dormir !.. Cette fois c’est plus sérieux puisque c’est l’Afrique elle-même qui demande le départ du Président sortant. La banque centrale de l'Afrique de l'Ouest a, en effet, décidé jeudi 23 décembre dernier de geler les fonds destinés à la Côte d'Ivoire. Objectif: forcer Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, alors que près de 200 personnes auraient trouvé la mort dans les émeutes en une semaine.
Et voilà un nouveau train de sanctions après celles, formulées lundi 20 décembre par l'Union européenne, contre les proches de Laurent Gbagbo. Cette fois-ci, c'est la banque centrale de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) qui a décidé jeudi de geler les fonds destinés à la Côte d'Ivoire afin de contraindre le président sortant à quitter le pouvoir. Le fonds de l'Union économique et monétaire de l'Ouest africain imite ainsi la banque mondiale qui a gelé mercredi environ 800 millions de dollars de soutiens financiers au pays.
"Le conseil des ministres a pris note des décisions des Nations unies, de l'Union africaine et de la Cedeao de reconnaître Alassane Ouattara comme le président légitimement élu de la Côte d'Ivoire", indique un communiqué de la banque centrale. Le texte précise que seuls les membres nommés par un "gouvernement légitime" seront autorisés à accéder aux fonds détenus sur les comptes de la banque centrale. En clair, les ministres de Laurent Gbagbo ne pourront utiliser les fonds de leurs partenaires pour alimenter le budget de l'Etat. Un budget largement tributaire des aides internationales puisque la Côte d'Ivoire est inscrite au rang des pays pauvres très endettés (PPTE). Cette décision pourrait inquiéter très fortement les investisseurs car le pays pourrait se révéler incapable de payer 30 millions de dollars de bons dus au 31 décembre.
Assécher le gouvernement Gbagbo
L'initiative de la Banque mondiale et de la Bceao vise surtout à assécher le gouvernement du président sortant: Laurent Gbagbo pourrait rapidement se retrouver dans une situation où il ne serait plus capable de payer les salaires des fonctionnaires et des militaires. Le camp Ouattara, reconnu par la quasi totalité de la communauté internationale, serait alors l'unique payeur des agents de l'Etat. Ces derniers se tourneraient alors logiquement vers lui et sa "République du Golf", laissant leurs adversaires exsangues et sans soutien. Pour trouver des fonds, Gbagbo ne peut plus compter que sur les impôts, mais le pays est à l'arrêt, et sur le commerce du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial. Mais les cours et la production s'effondrent.
Si les initiatives s'accélèrent, c'est que la situation presse. Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) affirme disposer d'accusations étayées faisant état de la mort d'au moins 173 personnes dans des violences et des arrestations pendant la période allant du 16 au 21 décembre. L'ambassadrice des Etats-Unis auprès du HCDH, Betty E. King, a parlé pour sa part de près de 200 personnes tuées dans les violences qui ont suivi le deuxième tour du scrutin. Et le retour de charniers -comme ce fut le cas en 2000, lors de l'accession au pouvoir de Laurent Gbagbo- est très fortement craint. Dans un communiqué, l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a indiqué que des partisans masqués de Laurent Gbagbo armés de lance-roquettes barraient une route menant à Anyama, aux abords de NDotre, un village situé à la périphérie d'Abidjan renfermant, selon certaines allégations, un charnier.
Source : lejdd.fr 25-12-2010
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