Au plus bas dans les sondages et en pleine campagne pour les primaires, Barack Obama s’est courageusement lancé dans une nouvelle « croisade » : la réduction du déficit. Lundi 19 septembre dernier, le président américain a estimé que les plus riches et les grandes entreprises devaient payer leur "juste part" d'impôts afin de permettre une réduction du déficit. "Cela doit faire partie de la formule", a affirmé Barack Obama lors d'une allocution à la Maison-Blanche. Il doit s’apprêter à batailler ferme avec son opposition républicaine qui ne veut pas entendre parler de la moindre augmentation des impôts !..
Tous devront payer leur "juste part" d'impôts. Lundi, Barack Obama a annoncé un plan de réduction supplémentaire du déficit de 3.000 milliards de dollars sur dix ans, qui prévoit notamment un alourdissement de la fiscalité pour les plus aisés et les grandes entreprises. "Nous ne pouvons pas sortir de ce gouffre en réduisant seulement les dépenses", a déclaré le président américain, lors d'une allocution dans la roseraie de la Maison-Blanche. "Nous ne pouvons pas nous permettre ces taux d'imposition plus bas pour les riches. Nous ne pouvons pas nous les permettre alors que nous subissons de gros déficits", a-t-il poursuivi, en allusion aux cadeaux fiscaux consentis aux plus riches par l'administration de son prédécesseur républicain George W. Bush. "Ce n'est pas de la lutte des classes, c'est mathématique", a précisé Barack Obama, devançant les critiques de l'opposition, qui l'accuse de vouloir punir ceux qui ont réussi et de décourager les "créateurs d'emplois". "Tout plan de réforme devra faire augmenter les recettes pour aider à réduire notre déficit. Cela doit faire partie de la formule", a affirmé le locataire de la Maison-Blanche, qui ne veut pas que les contribuables de la classe moyenne paient "davantage d'impôts que les millionnaires et les milliardaires". "C'est clair et net, et difficile à contredire", a-t-il conclu.
Pas de baisse des prestations sans un effort des américains les plus riches
Les propositions dévoilées lundi par Barack Obama porteraient à 4.400 milliards de dollars les réductions du déficit dans les dix prochaines années, en prenant en compte les 1.200 milliards de coupes sur lesquelles la Maison-Blanche et les républicains du Congrès se sont mis d'accord en août dernier à l'issue d'un long affrontement sur le plafond de la dette. Elles seront transmises à une commission parlementaire bipartisane, créée cet été, qui doit rendre ses conclusions en novembre. Parmi ces coupes figure une baisse de 580 milliards de dollars des dépenses obligatoires sur les programmes sociaux, notamment Medicare (assurance santé pour les personnes âgées) et Medicaid (programme fédéral destiné aux pauvres). Mais Barack Obama a prévenu qu'il mettrait son veto à toute proposition qui réduirait ces prestations sans exiger en contrepartie un effort accru des Américains les plus aisés et des grandes entreprises.
Le président s'est dit prêt à baisser les taxes sur les entreprises à condition de lancer une refonte du code des impôts pour éliminer certaines niches fiscales, comme celle qui offre des exonérations aux entreprises faisant l'acquisition d'avions d'affaires (gain total de 700 milliards). Il table également sur une économie de 1100 milliards de dollars sur dix ans du fait des retraits d'Afghanistan et d'Irak
Bras de fer engagé avec les Républicains
Les mesures annoncées par le président américain ont aussitôt été commentées, et décriées, par les républicains. "Des menaces de veto, une hausse massive des impôts, des économies en trompe-l'œil et un renvoi de la balle sur la question des programmes sociaux, ce n'est pas une recette pour une croissance de l'économie ou de l'emploi, ou même une réduction significative des déficits", a dénoncé le chef de la minorité au Sénat, Mitch McConnell.
Cet affrontement devrait être au centre des discussions jusqu'en novembre 2012, date de l'élection présidentielle américaine. Mitt Rommey, qui fait partie des candidats à l'investiture républicaine les mieux placés, y est également allé de sa critique lundi : "Le plan de hausse des impôts du président Obama aura un effet dévastateur sur la croissance économique."
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