Vendredi 28 Octobre 2022 – Macron salue les acteurs de la lutte contre les incendies et annonce des moyens supplémentaires
Vendredi à l'Elysée, Emmanuel Macron a annoncé une "stratégie nouvelle" de lutte et de prévention contre les incendies alors que l'été 2022 a été marqué par des feux de forêt gigantesques.
De nouveaux Canadair, des moyens financiers, un milliard d'arbres plantés d'ici dix ans : Emmanuel Macron a annoncé vendredi une "stratégie nouvelle" de lutte et de prévention contre les incendies après les feux de forêt gigantesques qui ont marqué l'été.
Le chef de l'État a prévenu que cet "été exceptionnel" ne le serait "peut-être pas autant" à l'avenir en raison du changement climatique, lors d'une cérémonie d'hommage aux acteurs de la lutte contre les incendies, dans la salle des fêtes du palais de l'Élysée. Plus de 300 pompiers, maires, pilotes d'hélicoptères, bénévoles et acteurs de la société civile étaient reçus au siège de la présidence, comme l'avait souhaité en août le président quand il s'était rendu en Gironde, théâtre de feux de forêt très intenses.
"Pour beaucoup d’entre vous, cet été fut une saison en enfer", "l'enfer des flammes, de la fatigue, de la désolation", a-t-il affirmé. Il a dit sa "reconnaissance" aux "familles évacuées" comme à tout le personnel engagé, à commencer par les pompiers, dont le commandant Pascal Allaire en Loire-Atlantique et le lieutenant Martial Morin dans les Bouches-du-Rhône qui "ont payé de leur vie" la lutte contre le feu.
Rappelant que durant l'été, 72.000 hectares ont été incendiés, "soit six fois plus que la moyenne des dix dernières années", et ce presque dans un département sur deux, il a dévoilé un plan qui prévoit notamment un renforcement des moyens des départements et de la protection civile.
Emmanuel Macron a ainsi annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt par de nouveaux moyens humains et matériels.
L'annonce a été saluée par les élus départementaux, qui financent en grande partie les Sdis et réclamaient un soutien plus important de l'Etat. "C'est une première étape. Les Départements ne pourront pas faire face seuls aux investissements nécessaires. Il était temps que l'Etat prenne toute sa part", a réagi auprès de l'AFP François Sauvadet, président de l'Assemblée des départements de France (ADF).
Emmanuel Macron a évoqué un "plan de soutien au volontariat" dans les Sdis pour "allonger la durée pendant laquelle les entreprises pourront libérer leurs sapeurs-pompiers volontaires", en indemnisant "mieux les entreprises citoyennes".
Concernant le "réarmement aérien d'urgence", il a annoncé un investissement de 250 millions d'euros, en particulier pour une "commande inédite" de Canadair. "Nous allons investir massivement pour que d'ici la fin du quinquennat" en 2027, les 12 Canadair déjà en service "soient remplacés et que leur nombre soit porté jusqu'à 16", a déclaré le chef de l'État, tandis que deux hélicoptères lourds seront prochainement acquis.
Recenser "les zones particulièrement vulnérables"
Le renouvellement de la flotte aérienne de lutte contre les incendies était attendu notamment par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNPSF), qui plaidait pour le doublement des moyens. "C’est plutôt positif, il y a des choses très intéressantes, comme le travail avec l’Europe ou la volonté de reconstruire nos forêts", a déclaré à l'AFP son président Grégory Allione.
Cette "stratégie nouvelle" prévoit aussi que soit dressée "une carte nationale à la maille la plus fine" pour recenser "les zones particulièrement vulnérables", a détaillé Emmanuel Macron, et verra l'Office national des forêts jouer un "rôle de vigie".
L'ancien ministre délégué Hubert Falco, maire ex-LR de Toulon, doit en outre conduire des travaux pour "moderniser la Sécurité civile".
Un milliard d'arbres plantés "d'ici dix ans"
Ancien président du Sdis du Var, "département particulièrement exposé aux risques naturels, notamment aux incendies et aux inondations", M. Falco souhaite "en faire un des territoires pilotes face aux risques", selon son communiqué.
Enfin, le président de la République a promis "la plantation d'un milliard d'arbres" sur le territoire français "d'ici dix ans" - "ça veut dire renouveler 10 % de notre forêt", a-t-il dit - pour compenser notamment les incendies mais aussi pour fixer le carbone et préserver la biodiversité.
"C'est faisable", a estimé Emmanuel Macron en évoquant "un formidable chantier écologique et d'aménagement" du territoire. Il a indiqué que serait mis en place "un dispositif de financement public" pour y parvenir souhaitant en parallèle une "large mobilisation".
Vendredi 28 Octobre 2022 – Darmanin veut rendre "impossible" la vie des étrangers soumis à OQTF
Alors que la mort de la petite Lola a ravivé la polémique autour des obligations de quitter le territoire français (OQTF), le patron de la place Beauvau a indiqué, jeudi, vouloir rendre "impossible" la vie des étrangers faisant l'objet d'une telle obligation.
Le gouvernement entend rendre "impossible" la vie des étrangers faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), dans son futur projet de loi sur l'immigration, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sur France Inter.
"Aujourd'hui quelqu'un qui fait l'objet d'une OQTF peut encore avoir un logement social"
"Nous avons un travail à faire pour rendre impossible la vie des OQTF en France", a dit le ministre en soulignant comme exemple le fait qu'"aujourd'hui quelqu'un qui fait l'objet d'une OQTF peut encore avoir un logement social".
La mesure d'expulsion fait l'objet de polémiques récurrentes, notamment sur son taux d'application réel que le gouvernement veut augmenter à l'aide de la loi. Cette polémique a été ravivée après le meurtre sauvage d'une jeune fille de 12 ans, Lola, dont la suspecte est une ressortissante algérienne sous le coup d'une OQTF.
"Jusqu'à douze recours administratifs et judiciaires"
Sur ce sujet le ministre de l'Intérieur a déploré un "droit trop complexe pour expulser un étranger en situation irrégulière, avec jusqu'à douze recours administratifs et judiciaires".
Selon lui, "plus de la moitié" des 120.000 OQTF prises ne sont pas exécutoires à cause de recours administratifs. Le projet de loi à venir prévoit de diviser par trois ce nombre possible de recours, de douze à quatre, a expliqué Gérald Darmanin, en prévoyant sur ce sujet "un grand débat parlementaire très compliqué".
Le projet envisage par ailleurs de "lever les protections pour un certain nombre d'étrangers", a dit le ministre en citant la nécessité de mettre fin au système de double peine, qui voit un étranger condamné devoir purger sa peine sur le territoire avant son expulsion. La suppression de cette mesure permettrait selon Gérald Darmanin "d'expulser 4.000 étrangers délinquants supplémentaires par année".
Jeudi soir, le président Emmanuel Macron a dit vouloir "réformer en profondeur les règles, nos lois, pour simplifier les procédures" d'expulsion, à l'occasion d'une nouvelle loi sur l'asile et l'immigration qui doit être présentée "au premier semestre de l'année prochaine". "On va durcir les règles" pour "aller à ces 100%" d'application des obligations de quitter le territoire français (OQTF), des procédures d'expulsion dont moins de 10% seulement sont exécutées.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Nouvelle attaque de tableau : «La Jeune Fille à la Perle» ciblée par des militants écologistes
Après Van Gogh et Monet, c'est désormais à Johannes Vermeer de voir l'une de ses plus célèbres oeuvres souillée. Jeudi, des militants portant des t-shirts Just Stop Oil s'en sont pris à «La Jeune Fille à la Perle».
Trois personnes ont été arrêtées jeudi par la police néerlandaise après que des militants écolos avaient pris pour cible le tableau «La Jeune Fille à la Perle» de Johannes Vermeer, a appris l'AFP auprès du musée Mauritshuis de La Haye et de la police.
Le tableau n'a pas été endommagé
Deux personnes se sont rapprochées du tableau et une troisième a jeté dessus une substance inconnue, mais l'oeuvre, protégée sous verre, n'a pas été endommagée, a précisé le Mauritshuis dans un communiqué à l'AFP. Des images sur les réseaux sociaux montraient des militants portant des t-shirts Just Stop Oil.
Cette action survient dans la foulée d'autres actes de vandalisme ces dernières semaines. Des militants écologistes ont ainsi projeté de la soupe de tomate sur les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery de Londres et ont enduit de purée de pommes de terre un tableau de Claude Monet en Allemagne.
"Une personne a collé sa tête au tableau"
«Vers 14 heures, deux personnes se sont collées à la boucle d'oreille de la Jeune Fille à La Perle de Johannes Vermeer», a indiqué le Mauritshuis dans un communiqué à l'AFP.
«Une personne a collé sa tête au tableau, qui était protégé par une vitre, et l'autre personne a collé sa main au mur où est accroché le tableau. Une troisième personne a jeté une substance inconnue sur le tableau», a poursuivi le musée. «Nos experts ont immédiatement inspecté le tableau. Heureusement, il n'a pas été endommagé». Le tableau sera exposé à nouveau «dès que possible».
«L'art ne peut pas se défendre et tenter de l'endommager pour quelque cause que ce soit, est quelque chose que nous condamnons fermement», a ajouté le Mauritshuis.
Arrestation pour "violence publique contre des biens"
La police de La Haye a indiqué sur Twitter avoir arrêté trois personnes dans un musée pour "violence publique contre des biens". Des dizaines de personnes étaient rassemblées à l'intérieur du musée dans l'attente d'informations sur cet incident, tandis que des agents de sécurité les empêchaient d'approcher de trop près des autres tableaux, a constaté un journaliste de l'AFP.
L'entrée de la pièce où se trouve normalement la "Jeune Fille à La Perle" était bloquée par une grande reproduction de peinture à l'huile et un garde a déclaré qu'elle serait probablement fermée pour le reste de la journée. Deux fourgons de police étaient garés devant le musée pendant que l'enquête se poursuivait.
Vendredi 28 Octobre 2022 – La Corée du Nord tire un missile balistique «non identifié», annonce l'armée sud-coréenne
La Corée du Nord a tiré un missile balistique "non identifié", a annoncé vendredi l'armée sud-coréenne, sur fond de craintes d'un nouvel essai nucléaire de Pyongyang. "La Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié" vers la mer du Japon, a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen sans donner plus de détails.
Ce tir intervient tout juste après une rencontre entre les vice-ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, du Japon et de la Corée du Sud qui se sont engagés à renforcer leur dissuasion dans la région. "Nous sommes convenus de renforcer encore la coopération (...) afin que la Corée du Nord mette immédiatement fin à ses activités illégales et reprenne les pourparlers de dénucléarisation", a déclaré lors de cette rencontre le Sud-Coréen Cho Hyun-dong.
Les avertissements de Séoul et Washington
"Les trois pays se sont accordés sur la nécessité d'une réponse d'une force sans précédent si la Corée du Nord procède à son septième essai nucléaire", a-t-il dit à la presse. Séoul et Washington ont averti à plusieurs reprises que Pyongyang pourrait être sur le point de réaliser un nouvel essai nucléaire, pour la première fois depuis 2017, après une série de tirs de missiles balistiques ces dernières semaines.
Un missile a survolé le Japon le mois dernier et la Corée du Nord a affirmé séparément avoir effectué des exercices nucléaires tactiques. "Tous ces comportements sont dangereux et profondément déstabilisants", avait averti la secrétaire d'Etat adjointe américaine Wendy Sherman, exhortant la Corée du Nord à "s'abstenir de nouvelles provocations". Mardi, le Nord a procédé à environ 250 tirs, selon l'état-major interarmées sud-coréen (JCS), qui a qualifié ce geste de "violation manifeste" de l'accord de 2018, selon Yonhap. Cet accord a établi cette année-là une "zone tampon" maritime destiné à prevenir les tensions.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Le «New York Post» dit avoir été «piraté» après des tweets appelant à l'assassinat de Joe Biden
Le tabloïd «New York Post» a affirmé jeudi avoir été «piraté» par un de ses employés après la publication d'articles et de tweets appelant notamment à l'assassinat de personnalités politiques, dont le président américain Joe Biden. «Le New York Post a été piraté», a tweeté le tabloïd après avoir visiblement repris le contrôle de son compte Twitter.
«L'enquête du New York Post indique que les actions non-autorisées ont été commises par un employé, et nous prenons les mesures appropriées», a déclaré le quotidien à l'orientation conservatrice, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Des tweets appelant à l'assassinat de Joe Biden ou de l'élue démocrate de New York Alexandria Ocasio-Cortez, avaient été publiés dans la matinée, adoptant le format habituel des tweets de cette filiale de News Corp, l'empire médiatique du milliardaire d'origine australienne Rupert Murdoch.
Un tweet utilisant des injures racistes à l'encontre du maire afro-américain de New York Eric Adams incluait un lien vers un article du site ayant le même titre que le tweet, a relevé le journaliste de BuzzfeedNews David Mack. «L'employé a été limogé», a affirmé le «Post» dans son communiqué, précisant avoir «retiré immédiatement ce matin le contenu ignoble et condamnable de notre site web et de nos comptes sur les réseaux sociaux».
Vendredi 28 Octobre 2022 – Pour Poutine, le monde entre dans sa décennie «la plus dangereuse»
Le monde entre dans sa décennie «la plus dangereuse» depuis la Deuxième Guerre mondiale, a prévenu jeudi le président russe Vladimir Poutine, estimant que le conflit en Ukraine était l'illustration de la lutte contre la domination occidentale. «Nous sommes à un moment historique. Nous sommes sans doute face à la décennie la plus dangereuse, la plus importante, la plus imprévisible» depuis 1945, a déclaré le dirigeant russe, devant le forum de discussion de Valdaï à Moscou.
"La Russie défend juste son droit à exister"
«L'Occident, sans unité claire, n'est pas en mesure de diriger le monde, mais il essaye désespérément, et la plupart des peuples du monde ne peuvent l'accepter», a-t-il affirmé, jugeant dès lors la planète en «situation révolutionnaire». Selon lui, l'assaut contre l'Ukraine s'inscrit dans ce «changement tectonique de tout l'ordre mondial». «La Russie ne supportera jamais le diktat de l'Occident agressif, néocolonial», a-t-il ajouté, évoquant des changements «inévitables» dans «l'ordre mondial».
Peu avant, il avait décrit sa confrontation avec les Occidentaux, notamment dans le contexte de l'offensive contre l'Ukraine, comme un combat pour la survie même de la Russie. «La Russie ne défie pas l'Occident, la Russie défend juste son droit à exister», a-t-il encore affirmé, accusant Américains et autres Occidentaux de vouloir «détruire, effacer (la Russie) de la carte» dans un nouveau réquisitoire contre ses rivaux géopolitiques qui soutiennent et arment l'Ukraine face aux soldats russes.
Appel à l'AIEA
Concernant les accusations russes selon lesquelles Kiev est en train de mettre au point une «bombe sale», le maître du Kremlin a demandé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de se rendre «au plus vite» en Ukraine. «L'AIEA veut venir (...). Nous sommes pour, au plus vite et de la manière la plus large possible, car nous savons que les autorités à Kiev font tout pour brouiller les traces de ces préparatifs», a-t-il affirmé. «Nous savons même où cela se fait approximativement (en Ukraine)», a ajouté le dirigeant russe.
Selon lui, Kiev veut utiliser une telle arme radioactive «pour pouvoir dire plus tard que c'était la Russie qui avait effectué une frappe nucléaire», a encore dit M. Poutine, soulignant qu'il avait lui-même demandé à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, d'«en informer» ses homologues occidentaux.
Ce dernier s'est en effet entretenu ces derniers jours avec les ministres américain, chinois, français, turc et britannique de la Défense, des échanges d'une intensité inédite -sur quelques heures- depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. L'Ukraine et ses alliés occidentaux ont tous depuis largement condamné les allégations «à l'évidence fausses» de la Russie.
Vladimir Poutine a en outre relativisé ses propos passés quant à la possibilité d'utiliser l'arme atomique, estimant qu'il n'avait fait que répondre aux menaces de ses adversaires. «Nous n'avons jamais parlé de la possibilité d'utiliser des armes nucléaires. Nous avons seulement fait des allusions en réponse aux déclarations d'autres pays», a assuré le président russe.
Selon lui, l'Ukraine et les Occidentaux affirment que Moscou joue l'escalade nucléaire afin d' «influencer les pays neutres pour leur dire : "Regardez la Russie ! Ne coopérez pas avec elle !"». «Le seul pays au monde qui a utilisé des armes nucléaires contre un État non nucléaire, ce sont les États-Unis», a accusé M. Poutine.
Parlant de la situation économique de son pays, il a jugé que «le pic des difficultés» économiques était «passé». Selon lui, «l'économie russe s'est adaptée (...) Ce qui se passe est en fin de compte bénéfique pour la Russie et son avenir (...) y compris dans la sphère économique»
Vendredi 28 Octobre 2022 – Iran : les forces de sécurité tirent sur des manifestants dans la ville natale de Mahsa Amini
La répression en Iran, encore et toujours. Les forces de sécurité iraniennes ont ouvert le feu mercredi lors d'une cérémonie d'hommage à Mahsa Amini marquant la fin du deuil de 40 jours.
Les forces de sécurité iraniennes ont ouvert le feu mercredi, selon une ONG, sur des manifestants rassemblés dans la ville d'origine de Mahsa Amini, où des milliers de personnes avaient assisté à une cérémonie d'hommage à la fin du deuil traditionnel de 40 jours.
"Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et ouvert le feu sur les gens sur la place Zindan à Saghez", dans la province du Kurdistan (ouest), a indiqué sur Twitter Hengaw, un groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran, basé en Norvège.
Défiant un dispositif de sécurité renforcé, criant "Femme, vie, liberté" ou "Mort au dictateur", une foule d'hommes et de femmes s'était réunie autour de la tombe de la jeune femme dans le cimetière Aichi de Saghez, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant notamment le port du voile pour les femmes.
Sa mort a déclenché une vague de contestation sans précédent depuis trois ans, qui se poursuit à travers l'Iran. Jeunes femmes et écolières sont montées en première ligne, beaucoup tête nue, brûlant leur voile et bravant les forces de sécurité.
La justice iranienne a annoncé mercredi avoir inculpé plus de 300 personnes, portant à plus de mille le nombre officiel des inculpations liées à ces manifestations.
Dès mardi soir, les autorités avaient renforcé leur dispositif à Saghez. Les accès à la ville auraient également été bloqués.
Environ 2.000 personnes se sont rassemblées au cimetière
L'agence de presse Isna a indiqué qu'Internet avait été coupé à Saghez, "pour des raisons de sécurité, "à la suite des tensions et affrontements dispersés après la cérémonie".
Selon des militants des droits humains, les forces de sécurité avaient mis en garde les parents de la jeune femme contre l'organisation d'une cérémonie d'hommage sur sa tombe, allant jusqu'à menacer "la vie de leur fils".
Selon l'agence iranienne Fars, environ 2.000 personnes se sont rassemblées au cimetière.
Des images mises en ligne par des militants et des défenseurs des droits humains montraient une foule dense, en voiture et à moto, à pied à travers champs et le long des routes, ou même traversant une rivière.
Frappant des mains, criant, klaxonnant, la foule a envahi la route reliant Saghez au cimetière, distant de huit kilomètres, selon des images mises en ligne par Hengaw, que cette ONG a déclaré à l'AFP avoir vérifiées.
"Cette année est l'année du sang, Seyed Ali sera renversé", criait un groupe sur une vidéo authentifiée par l'AFP, en référence au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans plusieurs villes du Kurdistan, "Sanandaj, Saghez, Divandarreh, Marivan et Kamyaran, des grèves sont largement suivies", selon Hengaw. De même à Javanrud et Ravansar, dans la province du Kermanshah (ouest).
Selon Hengaw, deux figures du football iranien, le légendaire buteur Ali Daei et le gardien Hamed Lak, se sont rendus à Saghez pour la cérémonie d'hommage à Mahsa Amini.
La répression a fait au moins 141 morts
Selon le quotidien Hammihan, le gouverneur du Kurdistan Esmail Zarei Koosha a assuré qu'Ali Daei et d'autres célébrités se trouvaient à Téhéran et que "tout était calme à Saghez".
"L'ennemi et ses médias (...) tentent d'utiliser le 40e jour de la mort de Mahsa Amini comme prétexte pour provoquer à nouveau des tensions", a accusé le gouverneur, cité par l'agence officielle Irna.
Selon Hengaw, la plus grande partie de Saghez était "vide" mercredi, de nombreux habitants ayant rejoint le cimetière.
De nouvelles manifestations ont eu lieu, notamment dans des universités à Téhéran, Mashhad (nord-est) et Ahvaz (sud-ouest), selon le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains imputées aux forces de sécurité.
La répression des protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini a fait au moins 141 morts, dont des enfants, selon un nouveau bilan révélé mardi par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Elon Musk rachète officiellement Twitter et licencie plusieurs dirigeants
"L'oiseau est libéré", a tweeté Elon Musk jeudi soir, après avoir acheté le réseau social à l'oiseau bleu pour 44 milliards de dollars, ouvrant un nouveau chapitre incertain pour la plateforme au coeur de la vie politique et médiatique des Etats-Unis et de nombreux pays. Après des mois d'une saga à rebondissements, le nouveau patron a immédiatement licencié le patron Parag Agrawal et deux autres dirigeants, le directeur financier Ned Segal et la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde, selon des sources anonymes de la chaîne CNBC et du Washington Post.
Twitter n'a pas répondu à une sollicitation de l'AFP dans l'immédiat. Elon Musk avait jusqu'à vendredi pour conclure l'acquisition du réseau social, faute de quoi un procès aurait eu lieu en novembre. L'opération traînait en effet depuis l'annonce fin avril d'une offre d'acquisition à 44 milliards de dollars, acceptée à contrecoeur par Twitter. L'entrepreneur a cherché à s'en extraire unilatéralement début juillet, accusant l'entreprise de lui avoir menti mais le conseil d'administration de la société a saisi la justice.
Au début du mois, à quelques jours de l'ouverture d'un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.
Mercredi, il s'est rendu au siège de Twitter à San Francisco et s'est rebaptisé "Chief Twit" sur son profil --"twit" voulant dire "crétin" en anglais. Il a ensuite retweeté une photo de lui entouré d'employés de Twitter, dans un café du bureau.
Jeudi soir, plusieurs salariés du groupe californien ont affiché leur soutien à l'ancienne direction. "Merci à Parag Agrawal, à Vijaya Gadde et Ned Segal pour leur contribution collective à Twitter", a ainsi écrit Biz Stone, cofondateur du réseau, saluant leur "talent immense" et leur "humanité".
"Avenir de la civilisation"
Fin avril, peu après avoir signé l'accord initial de rachat, Elon Musk avait critiqué publiquement des cadres de Twitter et s'était moqué de Vijaya Gadde. Sa prise de contrôle inquiète une grande partie des salariés de Twitter, de nombreux utilisateurs et des ONG qui appellent les réseaux sociaux à mieux lutter contre les abus, du harcèlement à la désinformation.
Car le multimilliardaire, se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d'expression, veut assouplir la modération des contenus. Il a ouvert la porte à un retour de Donald Trump, évincé de Twitter peu après avoir soutenu ses partisans qui ont pris part à l'assaut du Capitole en janvier 2021. Des élus républicains et soutiens de Donald Trump ont d'ailleurs salué le changement potentiel d'orientation de Twitter. "LIBERTE D'EXPRESSION!!!", a par exemple tweeté jeudi soir Marjorie Taylor Greene, une élue d'extrême droite.
Mais les annonceurs, eux, préfèrent généralement adosser leurs pubs à des contenus consensuels. Jeudi, Elon Musk a tenté de les rassurer en affirmant vouloir permettre à toutes les opinions de s'exprimer sur le réseau social, sans pour autant en faire une plateforme "infernale" où tout serait permis.
Il est "important pour l'avenir de la civilisation d'avoir une place publique en ligne où une grande variété d'opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence", a-t-il écrit dans un message spécifiquement adressé aux marques, qui rapportent l'essentiel des revenus de Twitter. Il assure aussi qu'il n'a pas engagé le rachat parce que c'était "facile" ou "pour se faire de l'argent", mais pour "essayer d'aider l'humanité".
"Départs volontaires"
Elon Musk veut par ailleurs renforcer la lutte contre les spams. Il a aussi fait des allusions cryptiques à "X", sa vision d'une application à tout faire (messagerie, réseau social, services financiers...), comme WeChat en Chine. Un employé, qui a parlé à l'AFP sous couvert d'anonymat, a calculé que plus de 700 salariés avaient quitté le groupe californien depuis juin, d'après les chiffres en interne.
"Ce sont plutôt des départs volontaires, soit pour des raisons éthiques, soit pour des raisons bassement financières, parce qu'une entreprise non cotée, c’est moins intéressant", estime-t-il. Le dirigeant a, en effet, prévu de sortir Twitter de la Bourse. Au début du mois, il avait pourtant déclaré lors d'une conférence qu'il était "essentiel" que Tesla soit coté à Wall Street, "parce que si le public n'aime pas ce que fait Tesla, le public peut acheter des actions et voter différemment". "C'est très important que je ne puisse pas juste faire ce que je veux", avait-il ajouté, hilare.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Laïcité à l'école : une nouvelle note de l'État confirme la «multiplication» des atteintes
Une nouvelle note des services de l'État pointe la «multiplication» des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires en France, et critique une «évaluation au cas par cas» sur le terrain, laissant les chefs d'établissements «désemparés».
Cette note complète une alerte déjà émise fin août par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), qui accusait la «mouvance islamiste» de remettre «en cause le principe de laïcité à l'école» en s'appuyant sur les réseaux sociaux.
«Les premières tendances observées depuis la rentrée de septembre s'inscrivent dans la continuité de la précédente année scolaire et ne semblent pas prendre la voie de l'apaisement», écrit cette note du Service central des renseignements territoriaux (SCRT) sur les atteintes à la laïcité en milieu scolaire, datée du 13 octobre et dont l'AFP a eu connaissance. Selon cette note, révélée vendredi par le journal l'Opinion, «la multiplication des atteintes à la laïcité en milieu scolaire est également le signe de la banalisation de l'islam fondamentaliste par les jeunes générations de fidèles».
Stratégies coordonnées
Se basant sur des «constats provisoires, plusieurs services de renseignements territoriaux font état d'une augmentation des incidents, notamment dans la Drôme, la Haute-Garonne et le Var», poursuit-on. Mi-octobre, l'Éducation nationale avait annoncé avoir recensé 313 signalements en septembre pour des atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées, avec une hausse de la part des incidents liés au port de tenues religieuses. Le ministère publie désormais un bilan mensuel des atteintes à la laïcité.
«La plupart des atteintes concernent le port de vêtements islamiques (voile islamique, jupes longues dites abayas) par des adolescentes», note aussi le SCRT. «Les situations relèvent majoritairement de comportements individuels et isolés. Toutefois, de plus en plus d'établissements scolaires sont confrontés à des groupes d'adolescentes qui semblent suivre des stratégies coordonnées», relève le SCRT.
La note met en avant différents exemples, dont une vingtaine de jeunes filles qui font pression sur leurs enseignants à Montauban pour le «droit au port du voile». D'autres incidents sont aussi répertoriés à Agen, Noyon ou Joué-les-Tours. Elle met aussi en exergue «les personnels éducatifs souvent désemparés». La note pointe ainsi une «doctrine d'évaluation individuelle, au cas par cas et mal acceptée par les enseignants et les chefs d'établissements».
Interrogé mercredi au Sénat sur le «manque de cadre précis pour les chefs d'établissements face aux violations de la loi» en termes de laïcité, Pap Ndiaye a affirmé que l'Éducation allait «vérifier, relancer et préciser les choses en matière de sanctions, qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion définitive de l'élève».
Vendredi 28 Octobre 2022 – Motion de censure : Olivier Faure refuse de signer «des motions à répétition»
Le premier secrétaire du PS estime qu'il ne faut pas «banaliser» cet outil, qui doit rester, selon lui, «un acte solennel».
Ce ne sera pas sans cesse la même histoire. En une semaine, le gouvernement a déjà activé à trois reprises l'article 49 alinéa trois, lui permettant de mettre fin aux débats sur les différents volets du projet de loi de finances. En une semaine, les parlementaires ont aussi été amenés à se prononcer sur trois différentes motions de censure. Mais alors que le recours à cet outil devrait se poursuivre, tous les groupes ne veulent pas reproduire sans cesse la même chorégraphie. C'est notamment le cas du Parti socialiste, qui fait savoir par la voix d'Olivier Faure, dans une interview accordée à Libération , que ses troupes «ne signeront pas des motions à répétition».
C'est là «une divergence» avec les Insoumis, lesquels ont déjà annoncé déposer une nouvelle motion cette fois-ci propre à leur groupe et non à la Nupes, et souhaitent reproduire l'exercice autant que nécessaire. «Le gouvernement cherche à banaliser le 49.3 pour en faire un instrument de gestion ordinaire. Nous ne voulons pas, parallèlement, banaliser la motion de censure qui doit demeurer un acte solennel», a justifié le premier secrétaire du PS. Avant de proposer le dépôt d'une motion «ensemble», avec la Nupes, «sur les lectures définitives des budgets».
«Une coalition, ce n'est pas un parti unique»
Selon le député, ces motions sont «la réponse à la violence d'un gouvernement qui ne cherche aucun compromis. Ou, plutôt, qui ne recherche jamais aucun compromis avec la gauche.» Il convient donc, selon lui, de les utiliser avec parcimonie, pour ne pas en amoindrir la valeur.
Mais Olivier Faure se veut aussi rassurant. Ce n'est pas une différence de point de vue sur ce sujet qui pourrait «signer la fin de la Nupes». «Bien sûr que non», a-t-il assuré. Car «chaque groupe a toujours conservé sa liberté d'appréciation», et «une coalition, ce n'est pas un parti unique. Chacun conserve son identité.»
Il n'empêche que cette semaine, l'activité parlementaire a donné lieu à quelques tensions au sein de l'union de la gauche. Le soutien du Rassemblement national à la motion de censure votée lundi dernier a notamment été accueilli avec plus ou moins d'enthousiasme dans les rangs de la Nupes. Sur la nouvelle à venir, les Insoumis ont également assuré que le vote serait ouvert à tout le monde, tandis qu'écologistes, socialistes et communistes ne cessent d'exprimer leurs réticences.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Brésil: Lula en tête, Bolsonaro prêt à contester le résultat
Le second tour de l’élection présidentielle aura lieu dimanche dans la première économie d’Amérique latine, après une campagne électrique marquée par la désinformation.
Après des mois d’une campagne électorale qui a laissé le pays fracturé comme jamais, les Brésiliens votent dimanche pour élire leur prochain président, avec une certitude et une interrogation. La certitude, c’est que le duel entre Luiz Inacio Lula da Silva, 77 ans, et Jair Bolsonaro, 67 ans, sera indécis jusqu’à la fin, malgré les sondages qui donnent toujours favori le leader de la gauche. L’interrogation, incongrue en démocratie, porte sur l’attitude du président populiste sortant: va-t-il accepter le verdict des urnes en cas de défaite?
Dans les derniers jours d’une interminable campagne, l’ex-président Lula, qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2010, a légèrement creusé l’écart sur son rival si l’on en croit un sondage de l’institut DataFolha paru jeudi soir qui le crédite d’une avance de 6 points (53 % contre 47 % des votes exprimés). Mais toutes les enquêtes montrent une remarquable stabilité des intentions de vote depuis le premier tour. «On dirait deux clubs de supporteurs de football. Que le club aille bien ou mal, vous ne changez pas de club», a relevé un commentateur sur la chaîne Globo News.
«L’heure décisive»
Lula était arrivé en tête du premier tour, le 2 octobre, avec quelque six millions de voix d’avance sur l’actuel locataire du palais du Planalto, un score beaucoup plus serré que les prévisions des instituts de sondage. Dans une campagne à couteaux tirés, où la désinformation a été reine et les coups bas répétés, le président n’a apparemment pas réussi à inverser la tendance. Le second débat de l’entre-deux-tours était prévu hier soir, mais ne devait pas changer la décision des électeurs, dont plus de 90 % ont arrêté leur choix depuis longtemps.
Les deux candidats ont multiplié leurs déplacements ces derniers jours dans le sud-est du pays, qui concentre le tiers des 156 millions d’électeurs, et en particulier au Minas Gerais, un État clé considéré comme faiseur de roi. La tradition électorale veut que celui qui gagne dans le Minas Gerais remporte la présidence. L’enjeu de l’élection dans la première économie d’Amérique latine dépasse largement un duel droite-gauche habituel. Pour le camp Bolsonaro, c’est la lutte du «bien contre le mal», pour celui de Lula, c’est le combat de «la démocratie contre l’autoritarisme».
«Cette élection est la plus importante de l’histoire du Brésil depuis le retour de la démocratie (à la fin de la dictature militaire en 1985, NDLR). Ce qui est en jeu, c’est trente-cinq ans de lutte, d’implantation de politiques publiques, sociales, et d’approfondissement de la démocratie. (…) Maintenant, c’est l’heure décisive. Le peuple brésilien tournera cette triste page et enterrera le bolsonarisme et tout ce que représente l’extrême droite au Brésil», a déclaré au Figaro l’ex-candidate centriste Simone Tebet. Arrivée troisième le 2 octobre, elle fut la seule révélation de la campagne. Elle a rallié Lula et a joué un rôle essentiel pour amener vers le candidat de gauche des électeurs anti-Bolsonaro mais rebutés par le Parti des travailleurs (PT).
Signe de fébrilité face à une possible défaite? Jair Bolsonaro a tenté cette semaine de disqualifier l’élection en affirmant qu’il y avait «un énorme déséquilibre» en sa défaveur dans la diffusion de sa campagne à la radio ; une allégation réfutée par la justice, qui a dénoncé une tentative de «déstabilisation du second tour». L’ancien capitaine de l’armée, qui a repris sa rhétorique contre le système électoral, aurait aussi envisagé, selon la presse locale, de demander un report de l’élection, mais en aurait été dissuadé par ses conseillers.
Une campagne harassante
«Bolsonaro va essayer de réagir à une éventuelle défaite en disant qu’elle a été illégitime», prévoit Joao Feres, professeur de sciences politiques à l’université d’État de Rio de Janeiro. «Mais je pense qu’il va être de plus en plus isolé et n’aura pas de soutien pour délégitimer l’élection. Les bolsonaristes les plus radicaux peuvent créer du désordre, mais rien qui se transformerait en une guerre civile ou une rébellion. Y compris parce que les militaires et la police ont déjà fait savoir qu’ils ne s’embarqueraient pas dans une aventure de ce genre», souligne l’analyste.
Alors que beaucoup craignent une réplique de l’assaut contre le Capitole, en janvier 2021, par des partisans de Donald Trump, l’ancien président américain a envoyé vendredi un message de soutien à Jair Bolsonaro, «un grand et respecté leader, un super type au grand cœur».
Lors d’un moment de répit dans sa campagne harassante, Lula a soufflé jeudi ses 77 bougies dans l’intimité. Cette élection sera, sans doute, son dernier combat politique… Il a déjà averti qu’il ne serait pas candidat une septième fois, qu’il perde ou qu’il remporte ce scrutin.
Vendredi 28 Octobre 2022 – Le président chinois en Arabie saoudite
Le président chinois est attendu en Arabie saoudite, a annoncé le ministre des Affaires étrangères de la monarchie du Golfe quelques jours après la reconduction de Xi Jinping au pouvoir. Sa dernière visite dans ce pays du Moyen Orient remonte à 2016.
Le ministre Fayçal ben Farhane s'exprimait lors d'une allocution retransmise par la chaîne de télévision d'État Al-Ekhbariya, après une réunion sino-saoudienne co-présidée avec son homologue chinois Wang Yi à Ryad. «Cette réunion intervient à un moment important puisqu'elle précède la visite attendue du président chinois dans le royaume», a-t-il déclaré jeudi 27 octobre au soir.
Aucune autre information sur cette éventuelle visite n'a pu être obtenue à Ryad. Interrogé par l'AFP, le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé qu'il n'avait «pas d'information à donner» à propos d'une éventuelle visite.
«La relation historique et solide»
Cette annonce intervient au moment où l'Arabie saoudite et son partenaire américain s'écharpent sur les prix du pétrole, les États-Unis reprochant à Ryad une connivence politique avec la Russie, un autre rival géopolitique. Le ministre saoudien a également évoqué la tenue en Arabie saoudite de plusieurs sommets entre Pékin et Ryad, un autre avec les États du Golfe et un dernier avec tous les pays arabes.
Fayçal ben Farhane a salué «la relation historique et solide» entre l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole brut au monde, et la Chine, deuxième économie mondiale.
L'agence de presse chinoise officielle, Xinhua, s'est contentée de citer Wang Yi, soulignant l'importance des relations entre les deux pays, et «la priorité» accordée par Pékin à l'Arabie saoudite.
Partenaires clé
L'annonce de la visite de Xi Jinping en Arabie saoudite risque d'irriter encore davantage les États-Unis, partenaires clé des pays pétroliers du Golfe, qui voient d'un mauvais œil ce rapprochement avec leur grand rival chinois.
Washington accuse déjà Ryad de soutenir la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, en maintenant les prix de l'or noir à un niveau élevé, ce que les Saoudiens démentent.