Vendredi 6 Janvier 2023 – «Crise sans fin» du système de santé : les engagements de Macron
A l'occasion de ses voeux aux acteurs de la santé, présenté pour la première fois depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces.
Du "temps médical" libéré, un hôpital où le travail est réorganisé pour le rendre plus attractif, des médecins mieux rémunérés pour les gardes: voici les principaux engagements pris vendredi par le président Emmanuel Macron pour sortir le système de santé d'une "crise sans fin".
Libérer du temps de soin
Recrutement accéléré d'assistants médicaux. Emmanuel Macron a promis d'accélérer le recrutement de ces professionnels institués en 2018, pour porter leur nombre de "près de 4.000" subventionnés par l'Assurance maladie actuellement à "10.000 d'ici la fin de l'année prochaine". Un moyen de libérer "du temps médical" pour le suivi des patients par les médecins.
Plus d'infirmières à l'hôpital. Soulignant que les places ouvertes aux concours d'infirmiers avaient augmenté de "plus de 20% en trois ans", le chef de l'Etat s'est engagé à "aller encore plus loin". Mais il a exprimé la nécessité de travailler sur l'organisation des études, que trop d'élèves quittent en cours de route, et prôné "un système plus responsabilisant" en sortie de cursus, pour que les infirmières restent à l'hôpital.
Retrouver un hôpital plus "humain"
Réorganiser le travail hospitalier. Emmanuel Macron a exigé une meilleure organisation du temps de travail dans les hôpitaux "d'ici au 1er juin", en donnant plus d'autonomie à chaque service, pour leur permettre de garder les soignants qui les quittent et de les rendre plus attractifs. Il a déploré une "hyper-rigidité" dans l'application des 35 heures et un système qui "ne marche qu'avec des heures supplémentaires".
Un tandem administratif-médical aux manettes. Un tandem "administratif et médical", constitué sur la base d'un "projet", va être instauré à la tête des hôpitaux. Une manière de conférer une place plus importante aux médecins, dont beaucoup critiquent la dérive bureaucratique de la gestion hospitalière.
Sortir de la tarification à l'activité. Dès le prochain budget de la Sécurité sociale, le président de la République souhaite la "sortie" de la fameuse T2A, le mode de tarification de l'hôpital public, souvent accusé de pousser à la suractivité avec des effectifs moindres.
"Il faut qu'il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu'on négocie à l'échelle d'un territoire", a-t-il estimé.
Des médecins revalorisés pour mieux assurer les soins
Des gardes mieux rémunérées. Emmanuel Macron veut "mieux rémunérer" les praticiens de ville qui assurent la permanence des soins et "prennent en charge des nouveaux patients", afin que les Français "trouvent facilement un médecin de garde". Une mesure qui devrait être confirmée dans le cadre de la convention liant les libéraux à l'Assurance maladie pour les cinq prochaines années, en cours de renégociation jusqu'à fin février.
Un médecin traitant pour tous les malades chroniques. Tous les patients souffrant d'une maladie chronique et ne disposant pas, à l'heure actuelle, d'un médecin traitant s'en verront proposer un "avant la fin de l'année", a assuré Emmanuel Macron. Leur nombre est estimé à 600.000.
A défaut de "médecin traitant", ils auront accès à "une équipe traitante" de soignants de diverses disciplines.
Au-delà des seuls malades chroniques, le ministre de la Santé, François Braun, avait déjà promis que, parmi les 6 millions de patients sans médecin traitant, tous ceux qui le souhaitent en auraient un "d'ici la fin du quinquennat".
"Libérer" la médecine à distance. Répondant à une demande répétée des médecins généralistes, Emmanuel Macron a dit vouloir "continuer à supprimer toutes les tâches inutiles, comme certains certificats". Il a aussi plaidé pour la libéralisation de la "télé-expertise", en critiquant le seuil de 20% existant. Actuellement, un médecin ne peut réaliser, sur une année civile, plus de 20% de son volume d'activité à distance (téléconsultations et télé-expertises cumulées).
Vendredi 6 Janvier 2023 – Véran sur les retraites : «ce n'est pas parce qu'une réforme est impopulaire qu'il ne faut pas la faire»
Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a assuré vendredi que "l'esprit de responsabilité" commande de procéder à la réforme des retraites qui sera présentée le 10 janvier, insistant sur le fait que "ce n'est pas parce qu'une réforme est impopulaire qu'il ne faut pas la faire".
"Quand on est au pouvoir, surtout lorsqu'on a averti, expliqué pourquoi on allait faire cette réforme, l'esprit de responsabilité, c'est de la faire", a-t-il ajouté sur BFMTV et RMC.
Selon lui, le "diagnostic est partagé car il est factuel": "Il nous faut aujourd'hui, en responsabilité, préparer le système de retraite des Français de demain, c'est-à-dire équilibrer les recettes et les dépenses".
Reconnaissant en revanche des désaccords sur les "solutions", il a une nouvelle fois défendu celle du gouvernement: "il faut être capable de travailler un peu plus longtemps", mais, précise-t-il, "on ne dit pas, on va le faire de façon aveugle, on va demander une juste répartition de l'effort".
Interrogé sur la possibilité d'opter pour une réforme proche de celle prônée depuis plusieurs années par les sénateurs LR avec notamment un passage progressif de 62 à 64 ans, le porte-parole a répondu: "On y ajoute quelques éléments importants, la fin des régimes spéciaux et un plan d'emploi pour les seniors".
Confiant pour trouver un accord entre députés et sénateurs LR
"Vous aurez noté aussi qu'il y a la droite au Sénat et la droite à l'Assemblée nationale et qu'il nous faut travailler pour mettre d'accord les deux droites aussi pour pouvoir trouver les conditions d'une majorité", a-t-il ironisé, en soulignant les désaccords affichés ces derniers jours entre les sénateurs et les députés LR.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est dit jeudi confiant pour trouver un accord entre députés et sénateurs LR pour soutenir le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Le président des Républicains Eric Ciotti s'est entretenu jeudi avec la cheffe du gouvernement, a-t-on appris dans son entourage, mais il n'a pas souhaité s'exprimer avant que le projet soit dévoilé, ce qui est prévu le 10 janvier. Le patron des députés LR Olivier Marleix doit lui être reçu vendredi par la Première ministre.
Les Républicains joueront un rôle crucial dans l'adoption ou non de la réforme car ils représentent assez de voix à l'Assemblée pour atteindre la majorité absolue.
Vendredi 6 Janvier 2023 – «Il n'y a pas de roi à l'Elysée», Emmanuel et Brigitte Macron à la traditionnelle cérémonie de la galette
Pas de couronne mais des annonces. Comme chaque année depuis 1975, la traditionnelle cérémonie de la galette s’est déroulée à l’Elysée jeudi, veille de l’Epiphanie. Devant de nombreux boulangers réunis dans la salle des Fêtes, Emmanuel Macron s’est félicité de l'inscription de la baguette au patrimoine immatériel de l'Unesco, qu'il défendait personnellement depuis 2018. «On a eu une grande victoire avec la baguette, mais cette grande victoire nous la célébrons au milieu de grandes difficultés», a-t-il toutefois reconnu, alors que de nombreux artisans voient leur facture d’électricité et de gaz augmenter de façon exponentielle.
Une galette d’1,15 mètre de diamètre
Le chef de l’Etat a alors annoncé que tous les artisans et très petites entreprises frappés par la hausse des prix de l'énergie allaient pouvoir «renégocier» en janvier d'éventuels «contrats excessifs» avec leur fournisseur d'électricité. Cela concernera toutes les TPE, c'est-à-dire les entreprises de moins de dix salariés, alors que le gouvernement avait annoncé ces derniers jours des dispositifs ciblés sur les boulangers.
Au côté de son épouse Brigitte, le chef de l’Etat a découpé la galette d’1,15 m de diamètre. Comme en 2021 et 2022, elle a été réalisée par la boulangerie Le Moulin de la Croix Nivert dans le XVe arrondissement de Paris. D’une valeur de 350 euros hors taxe, elle a été préparée avec de la pâte feuilletée pur beurre faite maison et de la frangipane fabriquée avec de la crème pâtissière, a détaillé auprès du « Parisien » le patron Jean-Yves Boullier.
Si la recette est la même que celle proposée à la clientèle, la galette de l’Elysée a une particularité : elle n’a pas de fève. Une «superstition républicaine» a souligné Emmanuel Macron, car «il n'y a pas de roi à l'Elysée».
Vendredi 6 Janvier 2023 – La RATP signe un accord avec les syndicats pour augmenter le temps de travail des conducteurs de bus
La RATP a annoncé vendredi avoir signé un accord avec les syndicats FO et Unsa, majoritaires à eux deux, prévoyant "une augmentation du temps de travail des conducteurs de 120 heures en moyenne par an". En contrepartie, les conducteurs de bus et tramways verront leurs salaires augmenter de 372 euros brut par mois.
Avec cet accord, la RATP, dirigée par l'ancien Premier ministre Jean Castex, espère "retrouver le plus rapidement possible" un niveau de service de qualité alors qu'un quart des bus ne roule pas depuis septembre en raison de difficultés de recrutement, d'une hausse de l'absentéisme et de grèves sporadiques.
Cet accord "témoigne d'un dialogue social renouvelé", a salué la RATP. Il vient mettre un terme à plusieurs mois de conflit au réseau de surface (RDS) qui opère 354 lignes de bus à Paris et en petite couronne.
La direction précédente avait déjà tenté de trouver un accord pour augmenter le temps de travail des machinistes en échange de hausses de salaires afin de se préparer à l'ouverture à la concurrence prévue le 1er janvier 2025, mais aucun syndicat n'avait accepté de le signer. L'ancienne PDG, Catherine Guillouard, avait donc décidé de modifier unilatéralement les conditions de travail des conducteurs en les faisant travailler une vingtaine d'heures de plus par an en échange d'une augmentation annuelle de 460 euros brut.
Le dialogue social en priorité
Arrivé à la tête de la RATP fin novembre, Jean Castex a aussitôt érigé le dialogue social en priorité de son mandat pour ramener de la sérénité au sein de l'entreprise, confrontée à un bouleversement majeur avec la fin de son monopole à Paris.
L'accord signé par deux syndicats sur quatre (mais pas la CGT ni la CFE-CGC), prévoit donc le passage de 121 à 115 jours de repos par an d'ici 2024 pour 18.000 conducteurs de bus et tramways.
L'amplitude journalière de travail va également passer de 11 heures à 13 heures, et plus de service "en deux fois" - c'est-à-dire deux services dans la même journée - seront possibles. Enfin, le temps de travail quotidien moyen va être augmenté de 40 minutes, passant de 6h42 à 7h22. Outre l'augmentation de salaire de 372 euros brut par mois qui interviendra dès janvier, les conducteurs de bus et tramways vont bénéficier d'une hausse de 20% d'une prime de qualification-pénibilité, "la portant à 70 euros brut par mois".
Grâce à cet accord, la RATP espère aussi améliorer son attractivité pour favoriser les recrutements de conducteurs "dont le métier est de plus en plus exigeant dans la zone urbaine dense francilienne".
En 2022, le groupe public a quasiment atteint son objectif de 1.500 recrutements et prévoit des volumes de recrutement équivalents pour 2023.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Huit ans après les attentats, Charlie Hebdo cible de la colère de l'Iran
Huit ans après les attentats qui ont décimé sa rédaction, Charlie Hebdo se retrouve au coeur d'une crise diplomatique après la publication mercredi de caricatures sur le régime iranien jugées insultantes par Téhéran.
Ces dizaines de caricatures ont été publiées à l'issue d'un concours organisé en décembre par le journal satirique français. Son objectif était de réaliser "la caricature la plus drôle et méchante d'Ali Khamenei, Guide suprême de la République islamique d'Iran", secouée depuis plusieurs mois par des manifestations inédites.
Elles ont débuté pour protester contre la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays.
Sur les 300 dessins reçus, réalisés notamment par des iraniens exilés, ont été sélectionnés "les plus aboutis, les plus originaux et les plus efficaces", explique Riss, directeur du journal, dans l'édito du numéro polémique. Un numéro qui marque les huit ans des attentats commis dans la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
"Le prolongement de ce que les dessinateurs assassinés de 'Charlie' ont toujours dénoncé"
"Qu'est-ce que Charb, Cabu, Bernard Maris, Wolinski, Tignous, Mustapha Ourrad, Honoré et Elsa Cayat auraient pensé aujourd'hui en voyant ce qui se passe en Iran?", interroge Riss, citant les noms de ses collègues assassinés par des islamistes. Ces caricatures "sont un peu le prolongement de ce que les dessinateurs assassinés de 'Charlie' ont toujours dénoncé", estime-t-il.
Avec ce concours, Charlie Hebdo a marqué son "soutien aux Iraniennes et aux Iraniens qui mettent en jeu leur vie pour défendre leur liberté face à la théocratie qui les opprime depuis 1979", poursuit le caricaturiste.
Plusieurs dessins d'ordre sexuel montrent l'ayatollah Khamenei et d'autres religieux iraniens. D'autres dénoncent le recours en Iran à la peine capitale comme tactique pour intimider les manifestants.
Le site internet de Charlie Hebdo piraté
A Téhéran, la publication de ces dessins a provoqué la colère des autorités, qui ont annoncé jeudi la fermeture de l'Institut Français de Recherche en Iran (IFRI), affilié au ministère français des Affaires étrangères.
Une enquête a par ailleurs été ouverte le même jour en France suite à une plainte de l'hebdomadaire Charlie Hebdo concernant un piratage dont son site a fait l'objet, a appris l'AFP auprès du parquet de Paris, confirmant une information d'Europe 1.
"Faire des dessins sur les mollahs, ce n'est pas interdit par le droit international" ni le droit français, a rappelé Christophe Deloire, secrétaire-général de Reporters sans frontières (RSF), interrogé par l'AFP.
La réaction du pouvoir iranien "démontre qu'il n'est que dans une logique de contrôle de tout ce qui est écrit dans les journaux" et "fait mine de considérer qu'en France" la presse fonctionne avec "l'approbation du gouvernement, ce qui n'est heureusement pas le cas", a-t-il poursuivi.
Avec ces caricatures, Charlie Hebdo est fidèle à la tradition d'irrévérence qui le caractérise depuis sa création en 1970. Symbole d'une presse libre et frondeuse, l'hebdomadaire satirique n'a jamais hésité à publier des dessins provocateurs, se moquant des dirigeants et des stars comme des religions.
En février 2006, le titre, comme plusieurs journaux européens, avait repris 12 caricatures du prophète de l'islam, Mahomet, publiées par le quotidien danois Jyllands-Posten, au nom de la liberté de la presse. Ces dessins avaient suscité des manifestations violentes dans le monde musulman et valu à Charlie Hebdo de devenir l'objet de menaces récurrentes de groupes islamistes.
"Charlie Hebdo est toujours une cible, Charlie Hebdo sera toujours une cible tant qu'on existera", estimait Riss en septembre lors du procès en appel des attentats de janvier 2015. Avant cette tuerie, les locaux de l'hebdomadaire avaient été détruits en novembre 2011 par un incendie criminel, avant la publication d'un numéro spécial intitulé "Charia hebdo".
"Pour nous, ce n'était pas dangereux de faire des dessins sur la religion. Ça faisait depuis le milieu du XIXe siècle qu'on n'avait pas mis des dessinateurs en prison, donc les tuer encore moins", exposait le directeur de la publication lors du procès. "L'accusation de blasphème, d'islamophobie" est devenue une "arme de censure massive (...) pour interdire toute critique de la religion au prétexte d'un hypocrite respect dont le vrai nom est peur", plaidait pour sa part en octobre Me Richard Malka, l'avocat de Charlie, lors du même procès.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Des militants aspergent de peinture la façade du ministère de la Transition écologique
Nouvelle action de désobéissance civile à Paris. Vendredi 6 janvier, des militants du mouvement «Dernière rénovation» ont aspergé de peinture orange la façade du ministère de la Transition écologique à Paris. Trois militants munis d'extincteurs remplis de peinture ont réussi à en projeter une quantité importante sur les murs de cet hôtel particulier situé dans le 7ᵉ arrondissement parisien, au nᵒ 246 du boulevard Saint-Germain. Plusieurs images de leur action ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Les trois militants ont été aussitôt interpellés par les forces de l’ordre.
Les militants avaient pour but d’attirer l’attention sur l’inaction du gouvernement en matière de politique de lutte contre le réchauffement climatique. «Notre pays a les ressources et les savoirs nécessaires pour enclencher un grand plan de sauvetage. Si nous ne le faisons pas c’est parce que le gouvernement a d’autres priorités que notre survie. C’est l’argent, l’énergie et l’espoir des français qui sont détournés et gâchés», a tweeté «Dernière rénovation», avant d’ajouter : «l'un de ces rapports a documenté le coût faramineux pour la société – 10 milliards d'euros par an – des passoires thermiques, dont la rénovation permettrait de réduire drastiquement nos émissions carbone. Pourtant, aucune mesure sérieuse n'a été prise pour y remédier.»
Deux jours avant, le même collectif avait aspergé de peinture orange le portail de l'Hôtel de Matignon, pour dénoncer des revendications similaires. «Tant que le gouvernement continuera son inaction criminelle, nous continuerons à utiliser tous les moyens non violents à notre disposition pour faire entendre nos cris de révolte», avaient-ils prévenu dans un communiqué.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Ukraine: le cessez-le-feu non respecté sur le terrain
Des duels d'artillerie se poursuivaient vendredi à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, et des bombardements ailleurs dans le pays, malgré l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie à l'occasion du Noël orthodoxe.
Des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs côté ukrainien comme côté russe après le début du cessez-le-feu dans cette ville aux rues en grande partie détruites et désertées, mais leur intensité était moindre par rapport aux jours précédents.
Des dizaines de civils étaient rassemblés dans un bâtiment servant à la distribution de l'aide humanitaire, où des bénévoles ont organisé une célébration de Noël, distribuant des mandarines, des pommes et des biscuits, une heure avant l'entrée en vigueur à 09H00 GMT de la trêve russe.
Pavlo Diatchenko, un policier de Bakhmout, a assuré que la trêve était une "provocation" russe qui n'aiderait pas les civils de la ville. "Ils sont bombardés jour et nuit et quasiment chaque jour, il y a des personnes tuées", dit-il.
L'armée russe a assuré respecter sa trêve, mais accusé les troupes ukrainiennes de "continuer à bombarder les villes et les positions russes".
Le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Tymochenko, a rapporté deux frappes russes sur Kramatorsk (est) ayant touché un immeuble résidentiel sans faire de victimes. Plus tôt, avant la trêve, il avait évoqué un bombardement russe sur Kherson (sud).
Les autorités séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont, pour leur part, fait état de plusieurs bombardements ukrainiens sur leur bastion de Donetsk avant et après l'entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu, annoncé la veille par le président Vladimir Poutine.
Suivant un appel du du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, M. Poutine avait demandé à son armée d'observer un "cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties à partir de 12H00 (09H00 GMT) le 6 janvier jusqu'à 24H00 (21H00 GMT) le 7 janvier".
"Se donner de l'air"
C'est la première fois qu'une trêve d'ampleur est annoncée en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. De courts arrêts des combats avaient précédemment été observés localement, comme pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal de Marioupol (sud-est) en avril.
L'Ukraine a mis en doute la sincérité de l'initiative russe, la balayant comme un "acte de propagande". Selon son président Volodymyr Zelensky, il s'agit d'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et d'apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions".
Vladimir Poutine avait lui appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ".
"La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une +trêve temporaire+. Gardez votre hypocrisie", avait réagi jeudi sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.
Pour le président américain, Vladimir Poutine cherche "à se donner de l'air". Il "était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an", a ironisé Joe Biden.
Ce cessez-le-feu "ne fera rien pour faire avancer les perspectives de paix", a réagi le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, en réclamant un retrait définitif des forces russes. Une telle trêve n'apportera "ni liberté ni sécurité" en Ukraine, a abondé la diplomatie allemande.
"Nouvelles réalités"
Dans sa conversation téléphonique avec M. Erdogan, Vladimir Poutine a assuré que la Russie était prête à un "dialogue sérieux" avec l'Ukraine à condition que celle-ci se plie aux exigences russes et accepte les "nouvelles réalités territoriales", soit l'annexion revendiquée par Moscou en septembre de quatre régions ukrainiennes.
M. Zelensky insiste, lui, pour un retrait total des forces russes de son pays, Crimée comprise, avant tout dialogue avec Moscou. Dans le cas contraire, il promet de reprendre par la force les territoires occupés.
A l'occasion de ses discussions avec M. Erdogan, M. Poutine a accusé les Occidentaux de "gaver le régime de Kiev d'armes et d'équipements militaires et de lui fournir des informations opérationnelles et de ciblage".
Les Etats-Unis et l'Allemagne ont ainsi promis jeudi à Kiev la livraison de blindés d'infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand, après l'annonce par la France d'envoi de chars légers.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Le Congrès américain, toujours sans «speaker», s'enfonce dans le chaos
La Chambre américaine des représentants va tenter vendredi pour la quatrième journée consécutive d'élire son nouveau président, et de sortir de la paralysie dans laquelle l'ont plongé des dissensions dans les rangs républicains. Jeudi, le favori Kevin McCarthy n'est toujours pas parvenu à accéder au perchoir après une troisième journée de tractations et onze tours d'une élection qui paraît toujours sans issue. Les débats doivent reprendre vendredi à 12H00 (17H00 GMT).
L'élu de Californie a tendu la main à la vingtaine d'élus trumpistes jouant les trouble-fête, leur offrant des concessions de taille lors de négociations en coulisses. En vain.
Le groupe, qui dit n'avoir aucune confiance en lui, refusait toujours de rentrer dans le rang, laissant la Chambre des représentants un jour de plus sans président -- un scénario inédit en 160 ans. Ce blocage a des répercussions très concrètes: sans "speaker", les élus ne peuvent pas prêter serment ni donc voter de projet de loi.
"Fausse route"
Membres de la frange la plus conservatrice du parti, ces élus trumpistes profitent de la très fine majorité républicaine décrochée aux élections de mi-mandat de novembre pour poser leurs conditions. "Nous devons réparer ce système défectueux", a déclaré l'élu du Montana Matt Rosendale depuis l'hémicycle, exhortant d'autres républicains à se joindre à leur fronde.
Kevin McCarthy, qui ne peut pas être élu sans leur soutien, a accédé à une de leurs requêtes visant justement à faciliter l'éviction du "speaker". Mais l'opposition à sa candidature semblait se cristalliser.
"Moins grave" qu'en 1856
Troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, le "speaker" a besoin d'une majorité de 218 voix pour être élu. Kevin McCarthy plafonnait pour le moment à 201.
Combien de temps sa candidature restera-t-elle viable? Membre de l'état-major républicain depuis plus de dix ans, l'élu ne dispose pas pour l'instant de concurrent crédible. Seul le nom du chef de groupe Steve Scalise circule comme possible alternative, sans que ses chances ne semblent sérieuses.
La Chambre continuera à voter jusqu'à ce qu'un président soit élu. Ce qui n'est généralement l'affaire que de quelques heures pourrait s'étendre sur plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours. Le président démocrate Joe Biden a qualifié mercredi cette situation d'"embarrassante", assurant que "le reste du monde" suivait de près la pagaille au Congrès.
Rires et applaudissements
L'agacement et l'impatience se faisaient aussi sentir dans les rangs du "Grand Old Party", qui soutiennent largement la candidature de Kevin McCarthy, donnant lieu à des débats très animés dans l'hémicycle. Les républicains se trouvent ainsi dans l'incapacité pour le moment d'ouvrir les nombreuses enquêtes qu'ils avaient promises contre Joe Biden.
Une situation que les démocrates observent avec un certain amusement, entre rires narquois et applaudissements à l'intention de leurs collègues républicains. Le parti de Joe Biden fait bloc autour de la candidature du chef Hakeem Jeffries, mais l'élu ne dispose pas non plus d'assez de voix pour accéder au perchoir.
"J'ai l'espoir aujourd'hui que les républicains arrêteront les chamailleries, la médisance et les coups de poignard dans le dos, afin que nous puissions travailler au service du peuple américain", a appelé M. Jeffries lors d'une conférence de presse jeudi. Etre face à une Chambre hostile, mais désordonnée pourrait se révéler être une aubaine politique pour Joe Biden, s'il confirme son intention de se représenter en 2024 -- décision qu'il doit annoncer en début d'année.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Le volcan Kilauea se réveille à nouveau, les premières images de l’éruption
Le volcan hawaïen Kilauea, l'un des plus actifs du monde, est encore entré en éruption mais ses projections de lave restent pour l'instant limitées au cratère central et ne menacent pas de zones habitées. Dans un communiqué publié jeudi 5 janvier, l’Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS) a annoncé que plusieurs fontaines de lave étaient actives dans la partie centre-est du cratère Halema'uma'u. La superficie de son lac de lave a atteint 120 hectares et 10 mètres de profondeur, a précisé l’USGC ce vendredi matin.
La zone est sous surveillance, l’alerte est rouge. Car les volcanologues s’inquiètent de l’incidence de cette nouvelle activité volcanique sur un autre monstre de l’île : le Mauna Loa. Le plus gros volcan du monde, qui est sorti de sa torpeur fin novembre après 38 ans de calme, avait défiguré le paysage hawaïen après avoir charrié d’impressionnantes coulées de roche en fusion pendant deux semaines.
Pour l’heure, «l’'éruption au sommet du Kīlauea n'a pas eu d'impact sur le Mauna Loa. Le Mauna Loa reste calme. «L’observatoire volcanologique d’Hawaï continuera de surveiller de près cette activité et signalera tout changement important dans les futurs rapports», a précisé l’USGS. En outre, d'autres dangers importants subsistent autour de la caldeira du Kilauea, en raison de l'instabilité des parois du cratère Halema'uma'u, de la fissuration du sol et des chutes de pierres qui peuvent être provoquées par des tremblements de terre. C’est pourquoi la zone est interdite au public depuis 2008.
Le Kilauea est l'un des cinq volcans que compte l'île d’Hawaï, la plus grande de cet archipel du Pacifique. En 2018, une éruption du Kilauea avait détruit plusieurs centaines de maisons . Une vingtaine de personnes qui effectuaient un tour en bateau pour observer le magma couler dans la mer avaient été blessées, dont une grièvement, par un jet de lave.
Vendredi 6 Janvier 2023 – Pourquoi le facteur ne passera peut-être plus dans votre rue tous les jours
Les changements se succèdent à La Poste, l'un entraînant l'autre. Depuis le 1er janvier, le timbre rouge à J+1 n'existe plus en tant que tel, et les lettres à timbre vert sont livrées à J+3 au lieu de J+2. Cet allongement des délais devrait aussi modifier la tournée des facteurs.
Aujourd'hui, le facteur effectue tous les jours le même parcours, dans le même ordre, dans son secteur. Par exemple, il commence systématiquement par la rue Alexandre Dumas, pour finir par le boulevard de la République, en passant par les rues Haussmann ou Bizet.
Mais La Poste réfléchit à un autre système, qu'elle va mettre en test cette année à partir du mois de mars dans certains endroits. Le secteur du facteur sera divisé en deux zones : une zone dense où se trouvent des clients prioritaires recevant ou envoyant des courriers tous les jours et une zone non dense, où les clients n'échangent pas de lettres tous les jours. Le facteur passera dans la zone dense quotidiennement ; en revanche, il ne passera dans les rues de la zone non dense que lorsqu'il aura des plis (ou des colis, des imprimés, des journaux, des repas) à distribuer.ge»
Parcours optimisé
Le parcours du facteur changera donc chaque jour, en fonction des livraisons à effectuer. Il sera calculé et optimisé. Les Français ne verront plus passer le vélo ou la camionnette du facteur quotidiennement devant chez eux : ils les verront le jour où ils auront une réception de courrier ou une livraison. «L'idée est que la qualité de service soit même améliorée, avec une livraison le jour J dans 95% des cas», précise Sylvie Figuière, secrétaire fédérale en charge du courrier, à la CFDT.
L'allongement des délais d'acheminement des lettres (fin du J+1, majorité des plis à J+3), et la baisse des volumes de plis rendent cette nouvelle organisation possible. Les deux vont de pair.... et permettent de faire des économies, évaluées à 120 millions d'euros par an. Le tout en respectant l'obligation légale de 6 jours sur 7.
L'expérimentation se fera en 2023, pour un déploiement éventuel en 2024. «Dans les 68 lieux d'expérimentation, nous ne testons pas que ce système, mais des livraisons en vélo-cargos, des horaires autres», précise-t-on à La Poste. Où on ajoute que chaque facteur aura toujours sa tournée attribuée. «Au deuxième semestre 2023, nous allons avoir des négociations sur le métier de facteur et la nouvelle organisation, précise Sylvie Figuière, de la CFDT. Nous serons attentifs aux moyens humains.»
Vendredi 6 Janvier 2023 – L’Iran met fin aux activités de l’Institut français de recherche après les caricatures de Charlie Hebdo
L’Iran met fin aux activités de l’Institut français de recherche après les caricatures de Charlie Hebdo jugées insultantes pour le Guide suprême iranien Ali Khamenei © AP/SIPA
Dans un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères, Téhéran a annoncé, jeudi 5 janvier, la fermeture de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI), après la publication par Charlie Hebdo de caricatures jugées insultantes pour le Guide suprême iranien Ali Khamenei : « Le ministère met fin aux activités de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI) comme une première étape » de la réponse iranienne. L’Iran avait averti mercredi qu’il réagirait après la publication de caricatures de l’ayatollah.
L’IFRI, situé dans le centre de Téhéran, avait été fermé durant de longues années et avait rouvert sous la présidence du modéré Hassan Rohani, comme un signe du réchauffement des relations entre la France et l'Iran. Il comprend notamment une riche bibliothèque, utilisée par les étudiants de la langue française et des universitaires iraniens.
Des informations « regrettables si elles se confirmaient »
Le ministère français des Affaires étrangères n’a pas été officiellement informé de la fermeture de l'Institut français en Iran : « Nous n’avons reçu aucune information officielle à ce stade concernant les annonces faites par voie de presse des autorités iraniennes relatives à la fermeture de l’Institut français de recherche en Iran », a souligné la porte-parole du quai d’Orsay Anne-Claire Legendre. Et d’ajouter : « Elles seraient évidemment regrettables si elles se confirmaient », a-t-elle ajouté dans une déclaration écrite.
La porte-parole a précisé que cet institut est « un haut lieu de culture et d’échanges, né de la fusion en 1983 de la Délégation Archéologique Française en Iran créée en 1897 et de l’Institut Français d’Iranologie de Téhéran fondé en 1947 par Henry Corbin ». Avant cette annonce, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait insisté sur l’existence de la liberté de la presse en France.