Vendredi 13 janvier 2023 - L'inflation a bondi à 5,2% en moyenne sur 2022 en France, selon l'Insee
L'inflation aura bel et bien atteint des niveaux records en 2022. Ce vendredi matin, l'Insee a indiqué que la hausse des prix avait atteint 5,2% en moyenne sur les douze derniers mois, après 1,6% en 2021. Et ce, malgré un léger ralentissement durant les dernières semaines de l'année : sur le seul mois de décembre, l'inflation a légèrement reculé à 5,9% sur un an, tandis qu'elle était évaluée à 6,2% en novembre 2022. Les hausses de prix étaient l'an dernier plus faibles en début d'année, d'où la différence entre le niveau d'inflation de décembre 2022 (5,9%) et la moyenne annuelle sur 2022 (5,2%).
Reste que le niveau enregistré sur l'année est le plus élevé depuis... quarante ans. Diffusée à travers l'économie, la flambée des prix touche tous les Français, mais certains plus encore que d'autres, selon l'Insee : l'an dernier, «les ménages dont la personne de référence a plus de 60 ans subissent la plus forte hausse de prix (+5,8 %). Ceux dont la personne de référence a moins de 30 ans connaissent la moins forte hausse (+4,2 %)», analysent les statisticiens nationaux. De même, les propriétaires ont subi plus durement l'inflation que les locataires, et les ménages du «premier décile de niveau de vie» ont encaissé une inflation légèrement supérieure à la moyenne, de l'ordre de 0,3 point de pourcentage. Des différences expliquées par la structure de la consommation, et les habitudes de vie de chacun.
Sur l'ensemble de l'année dernière, «la hausse de l'inflation résulte d'une accélération des prix de l'énergie (+23,1% après 10,5% en 2021) et de l'alimentation (+6,8% après +0,6%), et dans une moindre mesure des produits manufacturés et des services, qui ont progressé de 3%», décrypte l'Insee. Autre indicateur, l'inflation sous-jacente, qui exclut les variations transitoires des prix pour se concentrer sur les tendances inflationnistes profondes, n'échappe pas elle aussi à une très forte hausse, passant de 1,1% en moyenne sur 2021 à 3,9% en 2022.
L'année qui vient de s'écouler a été particulièrement mouvementée en matière d'inflation : les prix ont flambé presque sans interruption entre juillet 2021 et juillet 2022, avec une forte accélération sur le premier semestre, engendrée par l'explosion des prix de l'énergie. La seconde partie de l'année a été plus contrastée : un ralentissement à la rentrée, puis un pic en octobre, suivi d'une accalmie jusqu'en décembre.
Une inflation attendue en hausse début 2023
Disparition des remises à la pompe accordées par l'État et TotalEnergies, bouclier tarifaire atténué sur le gaz et l'électricité... Les premiers mois de 2023 seront marqués par de nouvelles hausses des prix de l'énergie. De quoi peser sur le budget des acteurs économiques, alors que les prix des carburants ont logiquement bondi, début janvier, suite aux suppressions des ristournes. Dans ses dernières projections macroéconomiques, publiées en décembre, la Banque de France écrivait s'attendre à un pic d'inflation «au premier semestre», entre 7% et 8%. De son côté, l'Insee tablait sur un pic de «7% sur un an en janvier et en février», entretenue ensuite par la hausse des prix du tabac et celle des produits alimentaires.
Cette accélération resterait toutefois temporaire, alors que les prix de l'énergie sont bien en deçà des niveaux records observés ces derniers mois. Sauf surprise, l'année 2023 serait celle d'un ralentissement progressif des hausses de prix, selon les experts. Les différentes projections s'accordent également sur le poids de moins en moins sensible de l'énergie dans la progression des prix, alors que les produits alimentaires, services et produits manufacturés ont pris le relais dans l'indicateur global.
La Banque de France s'attend ainsi à une «décrue, progressive mais nette, sur le reste de l'année», tablant sur un taux d'inflation autour des 4% en fin d'année dans l'Hexagone. Pour les statisticiens nationaux, les prix vont «refluer progressivement», après le premier trimestre, jusqu'à atteindre «environ +5,5% en juin». La Commission européenne s'attend, quant à elle, à une inflation établie à 4,4% pour Paris cette année.
Même constat pour la BCE : «La progression de l'IPCH devrait rester extrêmement forte au cours des prochains mois avant de ralentir régulièrement tout au long de 2023, portée par des effets de base liés à l'énergie et par une atténuation des tensions en amont, et soutenue par les mesures prises par les pouvoirs publics», avancent prudemment les analystes de la Banque centrale. Dans la zone euro, le taux repasserait sous la barre des 4% d'ici la fin d'année. Comme en 2022, la France ferait partie des nations les moins touchées par la flambée des prix. Avec un coût pour les finances publiques.
Vendredi 13 janvier 2023 - Immigration: les entrées irrégulières dans l'UE en 2022 au plus haut depuis 2016, selon Frontex
330.000 entrées irrégulières ont été enregistrées en 2022, dont 45% sur la route des Balkans.
Le nombre d'entrées irrégulières dans l'Union européenne a augmenté en 2022 de 64% par rapport à l'année précédente, atteignant le niveau le plus élevé depuis 2016, a indiqué vendredi 13 janvier l'Agence européenne des frontières, Frontex.
Vendredi 13 janvier 2023 - Congrès PS: Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol en duel au second tour
Le texte d'orientation du premier secrétaire sortant du PS Olivier Faure est arrivé en tête jeudi 12 janvier au soir du vote des militants socialistes, devant celui de Nicolas Mayer-Rossignol, ce qui place les deux hommes dans un duel pour briguer la tête du parti dans une semaine, avant un congrès fin janvier à Marseille.
L'incertitude demeurait dans la nuit de jeudi à vendredi pour confirmer si Olivier Faure avait passé la barre des 50%, ce qu'affirmaient ses proches, ce qui lui assurerait la majorité dans les instances du Parti socialiste, et validerait sa stratégie d'alliance de la gauche au sein de la Nupes. Selon une source officielle du parti, Olivier Faure avait au moins 50,5 % des voix à 23H30, sur 14.000 votants (environ deux tiers des votants potentiels), mais son rival affirmait de son côté que selon ses estimations, Olivier Faure n'obtient qu'autour de 48%.
Dans un tweet, Olivier Faure a remercié ceux qui l'ont placé «très largement en tête», estimant que «les militants ont clairement choisi l'union de la gauche et des écologistes». Nicolas Mayer-Rossignol arrive en deuxième position avec 31,5% selon lui (30,5% selon son rival). La troisième candidate, Hélène Geoffroy, la maire de Vaulx-en-Velin, serait entre 19% et 21% selon les sources. Les résultats définitifs devraient être connus vendredi.
Lors d'un point presse, Nicolas Mayer-Rossignol a affirmé que la dynamique était en sa faveur et «l'espoir possible», car il n'y avait «pas eu de plébiscite pour Olivier Faure». Il a répété qu'il était le seul qui pouvait rassembler l'ensemble des socialistes, dont la moitié n'ont, selon lui, pas voté au premier tour. Il espère notamment récupérer les voix des électeurs d'Hélène Geoffroy, très hostile à Olivier Faure. Artisan, pour son parti, de l'accord Nupes conclu en mai pour les législatives entre LFI, le PS, EELV et le PCF, Olivier Faure joue dans ce vote son poste mais aussi l'avenir de l'union, critiquée par ses deux rivaux.
Au total quelque 41.000 adhérents pouvaient voter pour ce premier tour, entre 17H et 22H dans les locaux des sections. Mais le vote des 300 socialistes de l'étranger, les seuls à passer par un scrutin électronique entamé mercredi, a été annulé jeudi matin après «un acte de malveillance», selon la direction.
«Le rassemblement ou le repli sur soi»
«Je vois l'état du PS comme une opportunité de reconstruire quelque chose, il y a un champ très clair pour la social-démocratie», a expliqué Thomas, adhérent de 40 ans, qui a repris sa carte depuis deux ans et est venu voter dans le local de la section Paris Centre, qui recense 128 adhérents. «Les idées socialistes ne sont pas enterrées, il faut maintenir la présence du PS, sur la base de l'unité de la gauche», a estimé Jacqueline Benassayag, 82 ans, qui n'a «jamais quitté le PS» depuis 1970, et dit ne «pas croire du tout que les gauches sont irréconciliables».
Si l'accord Nupes a permis de garder un groupe de 32 députés socialistes à l'Assemblée nationale, malgré l'échec historique à la présidentielle de la candidate Anne Hidalgo (1,7%), il a aussi profondément divisé le PS, entraînant des départs et des dissidences aux législatives. Pour Olivier Faure, il faut choisir entre «le rassemblement sans exclusive avec toute la gauche», et donc avec LFI, ou «le repli sur soi». Le député de Seine-et-Marne, qui a l'appui de nombreux maires et de 45 parlementaires socialistes, ne cache pas son souhait d'un candidat commun de la gauche en 2027.
Hélène Geoffroy, soutenue par certains «éléphants» du PS, comme le maire du Mans Stéphane Le Foll, dénonce dans la Nupes une «inféodation» du PS à LFI, et avait promis que le parti quitterait l'alliance si elle gagnait. Entre les deux, Nicolas Mayer-Rossignol a présenté une «voie centrale». L'élu normand, qui a le soutien d'Anne Hidalgo et de la présidente d'Occitanie Carole Delga, décrit la Nupes comme «un accord passé perdant» et veut des «États généraux de la transformation sociale et écologique» pour «refonder la gauche». Une position floue, selon Olivier Faure. «Je ne sais pas s'il est pour ou contre la Nupes».
Le vote est scruté par les partenaires de la Nupes. «Si Olivier Faure perd, ce sera terrible», estime un député écologiste. «Ça ne va pas nous aider», concède un élu Insoumis.
Vendredi 13 janvier 2023 - Île de Ré : la justice ordonne en appel le démontage d'une statue de la Vierge Marie
La cour administrative d'appel de Bordeaux a ordonné à la commune de La Flotte-en-Ré, sur l'Île de Ré, le déplacement hors du domaine public d'une statue de la Vierge située au milieu d'un carrefour, en vertu de la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905, a appris l'AFP vendredi 13 janvier.
Confirmant une première décision du tribunal administratif de Poitiers, en mars dernier, elle a par ailleurs enjoint cette commune de Charente-Maritime de 2800 habitants de «procéder à son enlèvement dans un délai de six mois», dans un communiqué de presse.
Une statue commémorative
Cette statue de la discorde, qui comporte la mention «vœux de guerre», a été réalisée après la Seconde Guerre mondiale pour une famille reconnaissante de voir un père et son fils rentrer vivants du conflit. D'abord exposée dans un jardin privé, elle a ensuite été donnée à la commune qui l'a installée en 1983 à un carrefour.
Mais au printemps 2020, la statue est endommagée après avoir été percutée par un automobiliste. La municipalité décide alors de la reconstruire à l'identique, au même emplacement, sur un promontoire.
À la suite de cette décision, la Libre-pensée 17, association de défense de la laïcité, avait saisi la justice pour réclamer ce retrait, en invoquant la loi de 1905 qui interdit l'installation de monuments à caractère religieux sur le domaine public. Une «polémique ridicule», avait balayé à l'AFP le maire Jean-Paul Héraudeau qui soutenait que l'édifice faisait «partie du patrimoine historique» de la commune, s'agissant «plus d'un mémorial que d'une statue religieuse».
«La cour relève (...) que la commune n'avait pas l'intention d'exprimer une préférence religieuse en l'y installant en 2020 (...) Toutefois, elle constate également que la figure de la Vierge Marie est un personnage important de la religion chrétienne, en particulier catholique, et que la statue présente par elle-même un caractère religieux», pointe la cour administrative de Bordeaux.
Vendredi 13 janvier 2023 - Livret A : la Banque de France propose d'augmenter le taux à 3% au 1er février
Une bonne nouvelle pour les épargnants. Le taux du livret A devrait passer de 2% à 3% au 1er février prochain, a annoncé la Banque de France ce vendredi. Un niveau sans précédent depuis 2009, même s'il reste nettement inférieur à l'inflation, qui s'est établie à 5,2% en moyenne en 2022 sur un an selon l'Insee.
Cette annonce fait suite aux calculs de taux de la Banque de France, qui prend en compte l'inflation et les taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme. Il s'agit de la troisième hausse du taux du placement préféré des Français en l'espace d'un an. À son niveau plancher de 0,5% début 2022, il avait doublé une première fois au 1er février 2022 puis une nouvelle fois au 1er août, pour atteindre 2%.
La hausse annoncée ce vendredi est légèrement plus basse qu'attendu. L'inflation et le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) laissaient en effet penser que le taux serait relevé à 3,2% ou 3,3%, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, interrogé par l'AFP. La Banque de France confirme d'ailleurs que son taux aurait pu être plus élevé : «L'application de la formule aboutirait à un taux de 3,3 % pour le livret A», indique-t-elle dans un communiqué.
Mais, précise-t-elle, le taux du livret A « est un élément très important du coût de financement de l'économie française, dont les crédits immobiliers et les prêts aux entreprises». L'augmenter trop fortement «serait très défavorable à ce secteur clé pour notre cohésion sociale et notre activité économique». En outre, «Il est souhaitable que les mouvements de taux du livret A restent progressifs plutôt que trop volatils, et ceci à la hausse comme un jour potentiellement à la baisse», explique l'institution.
Le taux du LEP réhaussé à 6,1%
Néanmoins, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait prévenu devant la commission des finances du Sénat mercredi que sa recommandation «devrait prendre en compte dans ses quelques possibilités d'ajustement le bon équilibre entre la juste rémunération de l'épargne populaire et la préservation d'un coût de financement raisonnable de notre économie, dont le logement social en particulier». En effet, les quelque 500 milliards d'euros déposés par les Français sur les livrets A et les livrets de développement durable et solidaire (LDDS), dont la majeure partie est centralisée par la Caisse des dépôts (CDC), sont destinés à financer le logement social, l'économie sociale et solidaire ou encore les économies d'énergie dans les logements.
De même, le taux du Livret de développement durable et solidaire devrait suivre le même chemin, étant aligné sur le taux du livret A. Le livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages les plus modestes, va lui aussi bénéficier d'une revalorisation très importante au 1er février. Il va passer de 4,6% à 6,1%. Auditionné par la commission des finances de l'Assemblée nationale mardi, le directeur général de la Caisse des dépôts Éric Lombard a incité les ménages éligibles à y recourir. «J'en profite pour lancer un appel : il y a 7 millions de personnes qui pourraient avoir un LEP et qui ne l'ont pas ouvert», a-t-il avancé.
Vendredi 13 janvier 2023 - Irlande et France mobilisées au sujet d'un binational détenu en Iran
Dublin et Paris sont mobilisés au sujet d'un Franco-Irlandais, Bernard Phelan, détenu dans un prison iranienne depuis octobre, a indiqué le ministère irlandais des Affaires étrangères vendredi. "Le ministère des Affaires étrangères est au courant de cette affaire et apporte une assistance consulaire en étroite coordination avec la France", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère.
"Cette affaire a aussi été soulevée directement auprès des autorités iraniennes", a-t-il ajouté. Consultant dans le tourisme basé à Paris, Bernard Phelan, 64 ans, est détenu à la prison de Vakilabad à Mashad (est), deuxième ville d'Iran, accusé notamment de dissémination de propagande anti-régime et d'avoir pris en photo des membres des service de sécurité, accusations qu'il conteste.
Il avait été arrêté alors que le pays était secoué par les manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre dernier de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.
Selon l'Irish Times, il a entamé en début d'année une grève de la faim. Sa famille a exprimé ses craintes pour la santé de Bernard Phelan, qui est atteint d'une pathologie cardiaque et, refusant de s'alimenter, a également arrêté de prendre son traitement.
Sa soeur Caroline Massé-Phelan, qui dénonce les conditions de sa détention, estime qu'il est détenu pour des raisons politiques entre Téhéran et Paris et se trouvait "au mauvais endroit au mauvais moment".
Des dizaines d'Occidentaux détenus
Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par les Gardiens de la révolution comme leviers, alors que l'Iran et les grandes puissances essaient de ressusciter un accord international conclu en 2015 qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de Téhéran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique.
Vendredi 13 janvier 2023 - Zelensky promet «tout le nécessaire» pour défendre Soledar et Bakhmout
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis de fournir "tout le nécessaire" aux soldats qui résistent aux assauts russes à Soledar et Bakhmout, deux villes de l'est du pays que la Russie tente coûte que coûte de conquérir pour changer le cours de la guerre. "Je veux souligner que les unités défendant ces villes seront approvisionnées avec des munitions et tout le nécessaire de manière rapide et ininterrompue", a lancé jeudi M. Zelensky sur Facebook à l’issue d’une réunion avec son état-major.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit par ailleurs se rassembler vendredi à 20h00 GMT pour discuter de la situation en Ukraine. La situation à Soledar est depuis quelques jours "difficile" pour l'armée ukrainienne et "les combats les plus acharnés et les plus violents se poursuivent aujourd'hui", avait indiqué plus tôt la vice-ministre de la Défense, Ganna Maliar.
Autrefois connue pour ses mines de sel, Soledar est en effet située à 15 km au nord-est de la ville de Bakhmout que les forces russes cherchent à prendre depuis des mois. Pour l'analyste militaire Anatoli Khramtchikhine, la prise de Soledar, petite ville d'environ 10.000 habitants avant guerre, aujourd'hui complètement détruite, permettrait à Moscou de brandir enfin une victoire militaire, après une série de revers humiliants.
"Toute victoire est importante, surtout parce qu'il n'y a pas eu de victoire depuis un moment", souligne-t-il. Andreï Baïevskiï, député séparatiste prorusse de la région de Donetsk, souligne de son côté que la prise de Soledar permettrait de "couper les lignes d'approvisionnement" ukrainiennes qui permettent de défendre Bakhmout.
Soledar "ouvre (aussi) des possibilités de tirs d'artillerie en direction de Sloviansk, Kramatorsk et Kostiantynivka" plus à l'ouest, a-t-il encore observé à la télévision russe.
"Les gens ont peur"
Mercredi, le chef du groupe de mercenaires russes Wagner, Evguéni Prigojine, avait revendiqué la prise de Soledar, avant d'être rapidement contredit non seulement par Kiev, mais aussi par le ministère russe de la Défense avec lequel il entretient des relations de rivalité.
Jeudi, le Kremlin a toutefois salué "les actions héroïques" des hommes de Wagner en première ligne. "Il reste encore beaucoup de travail à faire", a par ailleurs relevé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Sur une carte de l'est de l'Ukraine publiée jeudi par le ministère russe de la Défense, Soledar n'apparaissait pas sous contrôle de l'armée de Moscou. "Nous tenons bon", a martelé la vice-ministre Ganna Maliar, vantant "la résilience et l'héroïsme" des forces ukrainiennes.
Sans présenter de chiffres, elle a indiqué jeudi que les troupes russes qui combattent à Soledar "subissent de lourdes pertes (...) en essayant sans succès de percer notre défense". Kiev n'a de son côté pas chiffré ses tués et blessés dans la zone, mais Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, avait reconnu mercredi "des pertes significatives", dans un entretien avec l'AFP.
Un porte-parole de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, a affirmé à la télévision que les Russes "attaquaient constamment" à Soledar, relevant 91 tirs d'artillerie sur la ville ces dernières 24 heures.
A Bakhmout, sous les bombes, le docteur Elena Moltchanova, 40 ans, continue tant bien que mal de prodiguer des soins aux milliers de civils, souvent âgés, qui sont restés dans la ville. "Il n'y a pas assez de seringues et d'aiguilles à insuline. Les stocks de médicaments pour le coeur s'épuisent très rapidement", déplore-t-elle auprès de l'AFP. Mais impossible pour elle de s'imaginer quitter la ville "tant qu'il y a des gens ici". Oleksiy Stepanov est venu pour le certificat de décès de son voisin de 83 ans, qui est mort chez lui. Ses fenêtres avaient été soufflées par les bombardements. "Les gens ont peur", dit-il.
A Melitopol, principale ville occupée de la région ukrainienne de Zaporijjia, "le nombre de 'touristes' étrangers - Russes, Bouriates, Ossètes, Kadyrovtsy - a dépassé le nombre de résidents locaux qui ont été contraints de rester sous l'occupation", a écrit tôt vendredi sur Telegram le maire de la ville, Ivan Fedorov.
"Les 'étrangers' essaient tellement de prétendre qu'ils ont leur place ici qu'ils utilisent même des symboles ukrainiens", ils "occupent les maisons que la population locale", "se déguisent en civil" et "les militaires sont transportés dans des bus scolaires sur lesquels est inscrit le mot +enfants+", décrit-il.
Objectifs russes inchangés
La veille, Moscou avait procédé à un changement majeur dans sa hiérarchie militaire. Le général Valéri Guerassimov, qui est le chef de l'état-major des armées russes, a été nommé à la tête des troupes déployées en Ukraine, remplaçant le général Sergueï Sourovikine, qui n'aura dirigé les opérations que pendant à peine trois mois, marqués par la retraite de Kherson (sud), et qui devient son adjoint.
Cette réorganisation a été justifiée par la Défense russe par "un élargissement de l'ampleur des missions à accomplir". "Vladimir Poutine n'a pas parlé de nouveaux objectifs", a pourtant précisé son porte-parole Dmitri Peskov jeudi.
Mais les experts voient dans cette décision le signe d'une accélération de l'opération russe, face à une incapacité à l'emporter. Une offensive est évoquée depuis plusieurs mois et l'hypothèse d'une nouvelle mobilisation n'est pas exclue, après une première vague en septembre de quelque 300.000 hommes.
Pour Mark Galeotti, du think-tank britannique Royal United Services Institute (RUSI), cette décision est la "confirmation, s'il en était besoin, que de sérieuses offensives sont à venir". La Russie a par ailleurs libéré "à un poste-frontière entre la Pologne et la Russie" après des négociations "discrètes" jeudi un ancien marin de l'US Navy qu'elle détenait depuis avril dernier et avait condamné pour espionnage, a annoncé l'ex-diplomate américain Bill Richardson, spécialisé dans les missions délicates. La contrepartie n'a pas été précisée.
Vendredi 13 janvier 2023 - Un procureur spécial nommé pour enquêter sur les documents confidentiels de Biden
La situation se complique pour le président américain, Joe Biden, avec la nomination d'un procureur spécial chargé d'enquêter sur les documents confidentiels retrouvés dans un ancien bureau et dans la résidence privée de Joe Biden.
Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a nommé jeudi un procureur indépendant pour enquêter sur les documents confidentiels retrouvés dans un ancien bureau et dans la résidence privée de Joe Biden.
"J'ai signé un document nommant Robert Hur procureur spécial", qui "l'autorise à enquêter sur toute personne ou entité qui pourrait avoir violé la loi" dans cette affaire, a-t-il dit lors d'une courte allocution.
Cette décision est "dans l'intérêt public" et était nécessaire en raison des "circonstances extraordinaires", a-t-il ajouté.
"Cette nomination rappelle au public l'attachement du ministère à l'indépendance de la justice dans les affaires particulièrement sensibles, et son engagement à prendre des décisions uniquement guidées par les faits et la loi", a-t-il poursuivi.
Procureur fédéral dans le Maryland de 2018 à 2021, il avait été nommé à ce poste par Donald Trump
M. Hur est actuellement associé d'un cabinet d'avocats à Washington. Ce diplômé des universités de Stanford et Harvard était auparavant procureur fédéral dans le Maryland de 2018 à 2021. Il avait été nommé à ce poste par Donald Trump.
De 2007 à 2014, lorsqu'il était procureur fédéral adjoint dans le district du Maryland, il a selon le ministère de la Justice travaillé sur des affaires liées à la violence des gangs, aux infractions par armes à feu, au trafic de stupéfiants ainsi qu'à la fraude dans les institutions financières et la corruption.
Vendredi 13 janvier 2023 - Présidentielle 2027 : Jean-Luc Mélenchon pas candidat mais...
Tout en regrettant la crise récente à La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a expliqué ne pas être candidat pour représenter son parti à la présidentielle de 2027, jeudi soir sur France 2.
"Je ne suis pas candidat à ma succession" pour représenter La France insoumise à la présidentielle de 2027, a annoncé Jean-Luc Mélenchon sur France 2 jeudi, ménageant toutefois la possibilité que des "circonstances" futures en décident autrement.
Sa priorité est de "finir le travail intellectuel", a-t-il confié. "Je ne suis pas partie prenante de la bataille pour ma succession", a indiqué depuis la Guyane celui qui a été candidat aux trois dernières élections présidentielles.
"Vous voulez que je vous signe un papier?", a-t-il encore ironisé, estimant que "ce sont les circonstances qui font les candidatures".
Pour lui succéder, "si quelqu'un réussit à se faire aimer, dans l'émulation plutôt que la compétition, alors ça viendra tout seul" pour le choix du candidat, a jugé le tribun âgé de 71 ans.
"Ca fait un moment que je pense que je suis remplaçable", a-t-il dit, estimant avoir "pris toutes les dispositions" pour que cela advienne.
«Une crise de croissance»
Néanmoins, il a regretté la crise récente à La France insoumise, qui a vu des figures comme Clémentine Autain, François Ruffin et Alexis Corbière dénoncer le remaniement, sans eux, de la direction du mouvement.
"Nous vivons actuellement une énorme crise de croissance, nous sommes passés de 17 à 75 députés", a observé l'ancien président du groupe.
"Il faut s'adapter, s'habituer les uns aux autres, partager les postes, il y a des caractères craintifs qui veulent être présents partout", a-t-il ajouté.
Jean-Luc Mélenchon a appelé à préserver la forme du mouvement et "ne pas recréer un parti", ce qui "ne nous mène nulle part".
Il s'est exclamé: "J'ai entendu des mots terribles... +Purge+, qui a été purgé? (...) Il vaudrait mieux qu'ils restent unis, ce pas une bonne idée de dénigrer le mouvement, de dire que ce n'est pas démocratique car ça l'est, c'est fédératif".
Le fondateur de LFI a conclu: "Je leur dis +Soyez raisonnables+".
Vendredi 13 janvier 2023 - Retraites: «LR a choisi de se ranger derrière la majorité présidentielle, contre la France périphérique»
L'argument donné par la droite LR pour soutenir la réforme des retraites est que le report du départ à la retraite à 64 ans est une de ses préconisations anciennes. De fait, le président de la République et sa majorité, eux, n'ont pas le même scrupule de changer d'avis. Lors du projet de réforme des retraites de 2020 avorté, ils excluaient catégoriquement un rallongement de l'âge du départ à la retraite qualifié à l'époque «d'hypocrisie».
Alors pourquoi 64 ans aujourd'hui ? C'est une réponse politique à la promesse de campagne du président Macron de porter l'âge du départ à la retraite à 65 ans, dont l'objectif était de couper l'herbe sous le pied de la candidate LR. Ce choix est avant tout politique. Il vise à montrer l'occupant de l'Élysée en réformateur, à donner un contenu à son bilan dans la perspective de 2027 et de l'élection de son successeur. Certes les arguments de bon sens en faveur des 64 ans ne manquent pas : rallongement de l'espérance de vie, baisse du rapport entre retraités et cotisants, nécessité de combler les déficits. Cependant, il est absolument mensonger de prétendre que ce report de deux ans de l'âge de départ constitue une sorte de remède miracle ou de solution unique et inévitable.
Permettra-t-il à terme d'atténuer les déficits et le poids de la dette publique ? Avant de connaître le détail du projet, il était question de 33 milliards d'euros d'économie d'ici 2035, ou de 10 milliards d'euros par an selon les expertises. Or, que pèsent 10 milliards d'euros d'économies par an au côté d'un déficit budgétaire annuel de 180 milliards d'euros, d'une dette publique de 3000 milliards d'euros qui a augmenté de 560 milliards d'euros en deux ans (2020-2021) ? Certes, toute économie est bonne à prendre, mais à quel prix et surtout, dans quel but, si, en parallèle, la poursuite du «quoi qu'il en coûte» se manifeste par la distribution de chèques couvrant largement les économies attendues de la réforme ?
Non seulement LR soutient cette réforme mais il en revendique l'inspiration.
D'ailleurs, les 64 ans ne suffisent en aucune façon à régler l'une des questions essentielles qui est le déficit du régime de retraite de la fonction publique : 30 milliards d'euros par an. De même, le faible taux d'emploi des plus de 60 ans (35,5% selon l'INSEE) en limite évidemment la portée. Les Français travailleraient «moins que les autres» selon le discours officiel et les comparaisons européennes de l'âge officiel du départ en retraite. Cependant, les 43 ans de cotisation obligatoire prévus en France, pour un âge moyen du premier emploi au-delà de 22 ans selon l'INSEE, permettent à l'évidence de se rapprocher des objectifs d'un report de l'âge du départ à la retraite sans agiter le chiffon rouge.
Les syndicats dénoncent l'impact inéquitable des 64 ans. En effet, la catégorie la plus concernée par le report de l'âge du départ serait, d'après eux, la classe moyenne entrée sur le marché du travail avant 21 ans (et après 18 ans compte tenu des mesures spécifiques pour les salariés qui ont commencé avant cet âge). Ceux-là devront travailler au-delà de 43 années avant d'atteindre les 64 ans pour toucher leur pension. On retombe ainsi sur la fracture traditionnelle, à la source de la plupart des crises de société, entre la bourgeoisie et la France périphérique. Alors, si cette réforme, non vitale (malgré d'indéniables arguments de bon sens) et contestable par certains aspects, est fondamentalement de nature politique, pourquoi un tel cadeau de LR à l'Élysée et à la majorité présidentielle ? Mieux : non seulement LR soutient cette réforme mais il en revendique l'inspiration. Tout se passe comme si, avec une habileté politique incontestable, la majorité avait réussi le tour de force de faire endosser à LR une part de la responsabilité de la réforme.
Vendredi 13 janvier 2023 - Dakar : la folle cavalcade de Sébastien Loeb se poursuit
Le Français poursuit sa remontada en ravissant vendredi une cinquième victoire d'étape consécutive, la sixième en 2023, et se hisse sur la deuxième marche du podium.
Avec son copilote Fabian Lurquin au volant de leur Prodrive Hunter, Sébastien Loeb a dominé la fin de l'étape marathon dans le désert Rub Al-Khali à la frontière avec Oman. À l’issue de 376 km en partie dans les chaînes de montagnes de dunes, le Français a pointé avec 3'19'' d'avance sur le Suédois Mattias Ekstrom, seul représentant en course des trois Audi hybride engagées pour cette 45e édition de l'emblématique rallye-raid.
Le pilote de Toyota Nasser Al-Attiyah, quadruple vainqueur du Dakar, continue, lui, de tempérer et prend la troisième place, 3'31'' derrière Loeb, selon des résultats provisoires. Avec ses cinq victoires consécutives, Loeb égale le record d'Ari Vatanen réalisé en 1989 au volant de sa Peugeot 405 T16.
Au classement général provisoire, à deux jours de l'arrivée à Dammam dimanche, Al-Attiyah conforte sa première place. Loeb a 1 heure et 27 minutes de retard sur lui. Le Brésilien Lucas Moraes (Toyota) dont c'est le premier rallye Dakar, a perdu un peu de temps vendredi après s'être arrêté, et a dû descendre à la troisième marche du podium. Il accuse désormais 2 minutes de retard sur Loeb. La 45e édition du rallye-raid s'est élancée le 31 décembre des rivages de la Mer rouge près de Yanbu, pour deux semaines d'étape et plus 8.000 km.
Vendredi 13 janvier 2023 - Place du Marché (ex-Toupargel) placée en liquidation judiciaire, 1900 emplois supprimés
La société de livraison à domicile de produits alimentaires Place du Marché (ex-Toupargel) a été placée vendredi en liquidation judiciaire, entraînant la suppression de 1900 emplois, selon un délibéré du tribunal de commerce de Lyon, que l'AFP a pu consulter. En l'absence de candidat à la reprise de l'entreprise qui était en redressement judiciaire depuis octobre 2022, cette décision était attendue par les salariés.
Le tribunal de commerce de Lyon s'était donné 48 heures mercredi pour rendre son délibéré concernant cette société basée à Civrieux-d'Azergues (Rhône). Mais l'issue ne faisait guère de doute, car aucun repreneur n'avait déposé d'offre, malgré l'intérêt un temps manifesté par l'enseigne discount Tazita. Vendredi, le tribunal a ainsi placé en liquidation judiciaire Place du Marché (1.600 salariés) et ses deux sociétés soeurs, Eismann et Touparlog (300 salariés à elles deux), selon son délibéré que l'AFP a pu consulter. «Il n'y a aucun espoir de reprise», avait assuré mercredi Wafaa Kohily, la secrétaire (CGT) du Comité social et économique (CSE).
Une liquidation avec de lourds plans sociaux
«Notre priorité est de travailler sur la préparation de cette liquidation judiciaire et d'accompagner aux mieux avec les services de l'Etat les salariés pour qu'ils rebondissent le plus rapidement possible», avait affirmé de son côté le président de l'entreprise Brieuc Fruchon. Le délai de 48 heures avait été justifié par le président du tribunal par «l'importance du dossier et le nombre de salariés du groupe», selon Mme Kohily. La liquidation va en effet entraîner un des plus importants plans sociaux de ces derniers mois, après celle de l'enseigne textile Camaïeu en septembre (2.100 salariés) et la suppression de 1.200 emplois (sur 2.300) annoncés fin décembre chez Scopelec, groupe spécialisé dans les technologies de communication.
«Silence des Bahadourian»
La situation de Place du Marché s'est dégradée très rapidement: le groupe avait demandé fin octobre son placement en procédure de sauvegarde, puis avait été placé en redressement judiciaire fin novembre 2022. «Une telle procédure en trois mois, en mettant 1.600 familles sur le carreau, c'est ubuesque!», a dénoncé Mme Kohily, épinglant au passage le «silence assourdissant des Bahadourian» sur ce dossier. Les deux frères Léo et Patrick Bahadourian, actionnaires de la florissante enseigne Grand Frais, ont repris Toupargel en 2020 via la holding Agihold France. Ils «n'ont pas daigné» être à l'audience mercredi, a déploré la responsable syndicale.
«Encore une fois, le capital de certains passent avant des vies brisées», a-t-elle ajouté, en soulignant que les syndicats réclamaient «100.000 euros par salarié de prime supralégale, vu le patrimoine des Bahadourian», classés 90e fortune de France en 2022 par le magazine Challenges. Après sa reprise, Toupargel s'était rebaptisé Place du Marché en 2021, avec l'idée d'étendre sensiblement son offre au-delà du surgelé, vers les produits frais et l'épicerie. Certains produits distribués provenaient d'ailleurs des mêmes fournisseurs que Grand Frais. Le projet visait aussi à accélérer les ventes en ligne, alors que l'entreprise a bâti son modèle sur les ventes par téléphone.
Mais cette stratégie a échoué, alimentant une chute des ventes, passées de 271 millions d'euros en 2017 à 200 millions en 2021-2022. «La moyenne d'âge de notre clientèle est assez élevée, beaucoup ont plus de 70 ans et n'ont pas accès ou ne savent pas se servir d'internet. Le changement de nom l'a aussi perturbée», a expliqué Lise Delaizé, déléguée CGT et télévendeuse depuis 24 ans. Et si la liquidation représente un vrai choc pour les salariés, elle affectera aussi, selon eux, une partie de la clientèle. «Pour beaucoup de gens, le livreur Place du Marché était la seule personne qu'ils voyaient dans la journée, surtout dans les zones rurales», racontait ainsi mercredi Lionel Massa, élu FO au CSE, lui-même livreur dans la région de Saint-Brieuc.