Dimanche 30 août dernier, en clôture de l’université d’été du Nouveau Centre, Hervé Morin a plaidé pour la présence de son mouvement dans la bataille présidentielle de 2012, sans préciser son calendrier ni sa sortie du gouvernement. « Si l’on considère qu’on ne doit pas avoir de candidat pour porter nos propres couleurs, c’est que l’on n’a pas d’idées, pas de projet, et décidé de disparaître », a-t-il lancé aux 400 militants présents. « Autant plier la tente et rentrer à la maison ! »
Alors que ses propres amis parlementaires — nombreux ont brillé par leur absence à la Grande-Motte — rechignent à engager un bras de fer avec l’UMP pour défendre sa candidature, Hervé Morin a indirectement évoqué la fin de son bail au gouvernement : « Il y a un temps pour la solidarité afin de reconstruire le pays et un temps pour la liberté de parole. Un temps pour la discrétion et un temps pour l’expression indépendante. »
Fidèle à la politique de Sarkozy depuis qu'il est Ministre de la Défense, Hervé Morin se veut critique, aujourd'hui, notamment sur la question de la sécurité. Dans une référence à peine voilée au discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy le 30 juillet à Grenoble, Hervé Morin a longuement prôné une autre vision de la société. "La délinquance, ce n'est pas l'immigration", a-t-il insisté. "Nous ne sommes pas là pour attiser les haines. Nous ne sommes pas là pour rechercher des boucs émissaires", a-t-il poursuivi, alors que le gouvernement multiplie les démantèlements de camps de Roms.
S'il considère qu'il faut "mettre un terme à des occupations illégales", il préconise le fait de "prendre soin de ne pas stigmatiser une communauté dans sa globalité." "Rejeter la faute sur l’autre, c’est tellement plus facile!", a-t-il renchéri. "Cherchons des réponses pas des coupables", a résumé Hervé Morin, qui a néanmoins souligné que "grâce à l’action" de Nicolas Sarkozy, "les chiffres de la délinquance sont nettement meilleurs aujourd’hui qu’en 2002".
Sans ménagement pour Bayrou, Villepin et Aubry
A l'évidence, hervé Morin ne s’attend pas à ce que l’Elysée saute de joie à l’idée de sa candidature : « Je sais que dès lors que nous nous engagerons pleinement rien ne me sera épargné. » Hervé Morin s’attend même a être « débarqué » lors du prochain remaniement gouvernemental.
En attendant, lui-même n’a ménagé ni François Bayrou qualifié de « Monsieur Zig Zag » ni Dominique de Villepin : « C’est vrai qu’il s’y connaît, Villepin, en matière de banlieue, souvenez-vous l’hiver 2005, les quartiers en feu. »
Morin a aussi critiqué le PS, brocardant Martine Aubry : « Elle donne des leçons d’humanisme sur les Roms et la même semaine demande leur expulsion à Lille… Au Championnat d’Europe de la duplicité et de la mauvaise foi, certains récolteraient un paquet de médailles. »