Le principal résultat pour le premier tour de l'élection présidentielle guinéenne du 27 juin dernier - premier scrutin démocratique organisé dans le pays après 24 ans de dictature – est que les opérations de vote se sont plutôt bien passées aux dires des observateurs. Cellou Dalein Diallo (photo) arrive en tête des suffrages (39,72% des voix). L'ancien Premier ministre affrontera au second tour, le 18 juillet prochain, le vétéran de l'opposition, Alpha Condé (20,67% voix). Issus d'ethnies différentes, les deux leaders devront en outre composer avec le troisième homme de la présidentielle, Sidya Touré, qui a, lui, récolté 15,6% des voix.
Ils étaient 24 candidats sur la ligne de départ, tous issus de la société civile. Grande première démocratique après les longues dictatures de Sékou Touré et Lansana Conté, le premier tour du scrutin présidentiel en Guinée, qui s'est tenu dimanche dernier, a livré son verdict. Alors que la participation a dépassé la barre des 75%, deux hommes se sont détachés et se disputeront les faveurs des électeurs le 18 juillet prochain: l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête avec 39,72% des suffrages et son challenger, l'opposant de toujours, Alpha Condé, qui a lui, récolté un peu plus de 20% des voix.
Ces résultats, livrés samedi 3 juin par la commission électorale guinéenne, peuvent être contestés pendant huit jours, ce que n'a pas manqué de faire le camp d'Alpha Condé, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), qui a pointé des irrégularités dans 150 bureaux de vote de Haute-Guinée, ainsi que dans deux bureaux de Conakry, la capitale du pays. Des écueils présumés qui n'ont pourtant pas alarmé les observateurs de l'Union européenne, lesquels ont au contraire souligné le bon déroulement de ce premier tour à bien des égards historique. Ce scrutin a en effet été provoqué par le général Sékouba Konaté, cadre de la junte militaire qui a pris le pouvoir à la mort de Lansana Conté en 2008. Après de longs mois de crise politique (*), il doit ouvrir la voie à un gouvernement civil dans un pays en quête de stabilité.
Deux profils différents
Désormais tournée vers son avenir, l'ancienne colonie française attend désormais le verdict décisif du second tour de scrutin, sur lequel un autre ancien Premier ministre, Sidya Touré, pourrait peser. Fort de plus de 15% des voix au premier tour, le chef de file de l'Union des forces républicaines (UFR) pourrait, en tant que "troisième homme" jouer le rôle de "faiseur de roi" entre les deux compétiteurs. Deux rivaux aux profils bien différents. Chacun appartient à l'une des deux principales ethnies du pays (comme 40% de la population, Diallo est un Peul, tandis que Condé appartient à l'ethnie des Malinkés qui représente, elle, 35% du peuple guinéen). En outre, et contrairement Cellou Dalein Diallo, âgé de 58 ans, Alpha Condé, 73 ans, a, lui, toujours refusé de collaborer avec les régimes autoritaires de Touré et Conté. Une ligne de conduite qui ne devrait pourtant pas lui ouvrir les portes du pouvoir le 18 juillet prochain. A moins, comme le soulignent certains observateurs, qu'un gouvernement d'union nationale ne se dessine à Conakry, à l'instar des exemples zimbabwéen et kenyan.
(*) En décembre 2008, sitôt Lansana Conté disparu après 24 ans de règne sans partage, les militaires, emmenés par Moussa Dadis Camara, s'étaient emparé du pouvoir, suscitant la réprobation de la communauté internationale. Le 28 septembre 2009, les lourdes représailles contre l'opposition - selon les organisations humanitaires, plus de 150 personnes ont été massacrées dans le stade de Conakry - ont fini de jeter l'opprobre sur le régime putschiste. La France, discrète jusqu'ici, avait notamment haussé le ton. Deux mois plus tard, Camara, blessé dans un attentat fomenté par son aide de camp, était éloigné du pouvoir, laissant la place au général Sékouba Konaté.
Source : lejdd.fr 03-07-2010
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