Tout le monde voudrait y croire ! Barack Obama, Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas ont posé mercredi 1er septembre au soir pour les photographes, afin d'immortaliser la reprise des pourparlers de paix. "Cette chance de paix pourrait bien ne plus se représenter", a prévenu le président américain, qui joue en partie son image internationale dans ce dossier. Mais au-delà des déclarations de bonnes intentions, les deux dirigeants ont campé sur leurs positions. Hillary Clinton doit jouer les arbitres dans la journée.
Mercredi soir à la Maison blanche, sous l'œil des caméras du monde entier, l'heure était aux déclarations de bonnes intentions. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'y sont donc pliés. Le premier s'est dit prêt à un "compromis historique", qualifiant le dirigeant arabe de "partenaire pour la paix". "Je n'ai aucun doute que la paix soit possible (…) Tout le monde est perdant s'il n'y a pas de paix", a-t-il encore insisté.
Quant à Mahmoud Abbas, il a assuré que les Palestiniens "ne ménageront aucun effort [et] travailleront assidûment et sans relâche pour assurer que ces négociations atteignent leur objectif". Barack Obama, qui joue en partie sa stature internationale dans ce dossier, pouvait donc avoir le sourire, lui qui avait exhorté quelques heures avant Israéliens et Palestiniens à saisir "cette chance de paix [qui] pourrait bien ne plus se représenter". "Le temps est venu pour les dirigeants courageux et visionnaires d'ouvrir la porte à la paix que leurs peuples méritent", avait-t-il encore ajouté. Les trois hommes ont ensuite posé pour une photographie, qu'ils espèrent historique.
La question-clé de la colonisation…
Les négociations, suspendues voilà vingt mois après la guerre menée par l'Etat hébreu dans la bande de Gaza, doivent entrer dans le vif du sujet jeudi. C'est la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui s'y colle. Et l'ancienne Première dame des Etats-Unis ne va pas avoir la tâche facile, à en croire les premières déclarations - sur le fond du dossier - des protagonistes de l'affaire.
Principal point d'achoppement - mais qui est loin d'être le seul -, la question de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Le moratoire sur les constructions décidé par Israël, sous pression américaine, prend fin le 26 septembre. Mercredi à Washington, Benjamin Netanyahou a fait savoir, via l'un de ses porte-parole, qu'il ne comptait pas poursuivre cette mesure au-delà de cette date. Le Premier ministre israélien l'a réaffirmé devant la secrétaire d'Etat américaine, dans son bureau. Comme en écho à ces propos, les bétonnières ont recommencé à fonctionner mercredi en Cisjordanie.
Or, Mahmoud Abbas en fait l'un des conditions essentielles au dialogue. "Nous rappelons notre engagement à remplir nos obligations et nous appelons les Israéliens à remplir les leurs, dont un gel de toutes les activités [de construction] dans les colonies", a-t-il ainsi déclaré, aux côtés de Benjamin Netanyahou, des présidents américain et égyptien Barack Obama et Hosni Moubarak et du roi Abdallah de Jordanie.
Au-delà de la colonisation, figurent bien sûr les habituels problèmes de fond dont, entre autres, la définition des frontières, les réfugiés, le statut de Jérusalem. Sur ce dernier point, Benjamin Netanyahou a calmé mercredi les ardeurs de son ministre de la Défense, Ehoud Barak. Ce dernier évoquait dans les colonnes du Haaretz la possibilité d'une partition de jérusalem. Réponse du Premier ministre israélien: Jérusalem restera "la capitale indivisible d'Israël". Les Etats-Unis auront donc fort à faire s'ils veulent aller au-delà des déclarations de bonnes intentions.
Source : lejdd.fr 02-09-2010