Au lieu de se pencher mois après mois sur une courbe du chômage dont ils attendent la très célèbre « inversion », nos gouvernants ferait mieux de lire les chiffres qu’on leur donne avec un peu plus d’attention et surtout d’en tirer les conséquences. L’explosion du chômage est due massivement à l’éviction des seniors. Mais personne n’en parle. Ni le gouvernement, qui serait fondé à lancer un plan d’urgence, ni l’opposition, ni les syndicats, ni les économistes. Qu’on en juge pourtant. Le nombre de demandeurs d’emploi a bondi de 149.800 personnes en un an, selon les chiffres publiées mercredi 26 mars dernier par le ministère du Travail. Or, plus de la moitié (55%) de ces nouveaux chômeurs ont plus de 50 ans. Ils représenteront bientôt un inscrit sur quatre à Pôle emploi (23% aujourd’hui, contre 16% pour les moins de 25 ans).
La situation est en passe de s’améliorer pour les autres. Les indicateurs laissent voir une stabilisation des effectifs salariés. Les offres d’emploi sont en hausse. Mais cela ne se voit pas à l’échelle du pays. Car des cohortes de seniors sortent des entreprises et viennent s’inscrire à Pôle emploi – la première fois de leur vie pour beaucoup – afin d’être indemnisés.
Trouver d’autres solutions
Ces nouveaux pré-retraités étaient autrefois dispensés de chercher un travail. Depuis 2012, ils ne le sont plus, en cohérence avec le relèvement de l’âge de la retraite à 62 ans. A la différence des jeunes, leur sort n’est pas le travail mais l’inactivité. La durée moyenne du chômage pour cette catégorie atteint ainsi 459 jours, contre 284 jours pour les personnes entre 25 et 49 ans et 158 pour les moins de 25 ans. Attention, ce chiffre ne tient pas compte de l’exercice de petits boulots occasionnels.
De quoi nourrir le vote aux extrêmes ou l’abstention. Les "jeunes" seniors, entre 55 et 65 ans, font partie de générations secouées par la succession des crises et sont tentés par le FN. A la différence des plus âgés, qui s’abstiennent moins et votent davantage pour l’UMP, et dans une moindre mesure pour le PS. Un distinguo que font tous les politologues et sondeurs.
François Hollande a certes mis en œuvre son "contrat de génération" qui lie l’embauche d’un jeune au maintien en poste d’un senior, une mesure qui figurait dans son programme électoral. Mais ce dispositif n’atteint pas ses objectifs et il paraît sous-dimensionné au regard du drame en cours. L’aide est de 4.000 euros par an pour un temps plein. S’il veut vraiment faire baisser le chômage, l’exécutif doit trouver autre chose, très rapidement. La boite à outils dont françois Hollande était si fier, ne contient rien qui peut solutionner le problème
Source : leJDD.fr 27-03-2014
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