Dans une démarche qu’elle annonce comme « exceptionnelle », la direction de la CGT s'est démarquée de sa neutralité habituelle dans les campagnes présidentielles, en appelant à ne pas voter Nicolas Sarkozy. La neutralité de la CGT n’a jamais trompé personne, même si la centrale syndicale a rarement appelé à voter pour un candidat nommément désigné, en l’occurrence celui du parti Communiste dont elle reste un des alliés. Encore un peu plus de discrédit pour cette centrale syndicale qui, honteusement, ne fait que de la politique et qui, de plus, n’a même pas le courage de l’assumer !..
La charge est sévère mais surtout inhabituelle. La direction de la CGT a affirmé mardi 13 mars dernier que "la centrale n'était pas neutre dans la présidentielle" et a appelé à "un changement de politique" au plus haut niveau de l'Etat. Pour la première fois, le syndicat, et non ses dirigeants, a estimé que la réélection de Nicolas Sarkozy conduirait à de "nouveaux reculs sociaux".
L'élection présidentielle, les 22 avril et 6 mai prochains, "est un rendez-vous important pour l'expression démocratique" et, "à ce titre, la CGT ne saurait être neutre, surtout au regard de la gravité de la situation", affirme dans le détail la déclaration adoptée à l'unanimité par la commission exécutive de la CGT. "Au vu du bilan et des projets du président de la République, sa réélection ouvrirait, à coup sûr, une nouvelle séquence de lourds reculs sociaux", ajoute le texte.
Contre Le Pen en 2002, contre Sarkozy en 2012
Nicolas Sarkozy "a érigé le pouvoir personnel en méthode de gouvernement", dénonce encore la CGT, pour qui "le changement de politique pour conquérir la justice sociale, aider au vivre ensemble devient incontournable". "L'élection présidentielle doit créer un nouveau contexte plus favorable aux revendications et au progrès social", réclame le premier syndicat français.
Depuis 1988, "la CGT n'a jamais donné de consigne de vote en faveur d'un candidat" mais "a donné son appréciation sur le bilan du président sortant", indique-t-on à la centrale. Sa charge contre l'un des postulants de 2012 reste donc inédite, même si, en 2002, la CGT avait appelé, comme l'ensemble des syndicats, à voter contre Jean-Marie Le Pen dans l'entre-deux-tours de l'élection.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, avait déjà affirmé qu'il voterait contre Nicolas Sarkozy à la présidentielle, tout en soulignant que la centrale n'appelait pas à voter en faveur d'un candidat. Mais, malgré son nouveau positionnement, la CGT a indiqué qu'elle n'appellerait pas à voter "pour" un autre candidat.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)