Le président américain, Barack Obama, a annoncé qu'il allait régulariser provisoirement 5 millions de sans-papiers, provoquant la colère de ses adversaires républicains. Mais ce qui est encore plus grave c’est qu’il s’est mis a dos également une partie de sa base démocrate qui, elle, trouve qu’il ne va pas assez loin notamment en limitant les droits des futurs régularisés.
Il avait promis de prendre l'initiative face à l'inaction du Congrès : Barack Obama a offert jeudi 20 novembre au soir une régularisation provisoire à quelque cinq millions de clandestins, sur un total de 11 millions vivant aux Etats-Unis sous la menace d'une expulsion. "Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère", a expliqué le président américain lors d'une brève allocution solennelle depuis la Maison Blanche, promettant un système "plus juste et plus équitable".
Vent debout contre des décisions présidentielles qu'ils jugent anticonstitutionnelles, ses adversaires républicains ont immédiatement promis de les combattre, au Congrès ou en justice. "Ce n'est pas comme cela que notre démocratie fonctionne", a tonné John Boehner, président de la Chambre des représentants. "Le président a dit qu'il n'était ni un roi, ni un empereur, mais il se comporte comme s'il en était un". "Je n'ai qu'une réponse : votez une loi!", a lancé le président Obama à ses détracteurs, assurant que ses décisions reposaient sur de solides bases légales et qu'elles s'inscrivaient dans la lignée de celles prises par tous ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, depuis un demi-siècle.
A partir du printemps prochain, tout clandestin vivant depuis plus de cinq ans aux Etats-Unis, et ayant un enfant américain ou titulaire d'un statut de résident permanent, pourra demander un permis de travail de trois ans. "Ce n'est ni une garantie de citoyenneté, ni un droit à rester ici de manière permanente", a cependant souligné Obama. L'exécutif américain a par ailleurs annoncé un assouplissement des conditions d'accès au programme Daca ("Deferred Action for Childhood Arrival"), lancé en 2012, qui offre des permis de séjour aux mineurs arrivés sur le territoire américain avant l'âge de 16 ans. Quelque 600.000 personnes en ont déjà bénéficié à ce jour.
Source : leJDD.fr 21-11-2014
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