Jeudi 19 Août 2021 - Le point du coronavirus le 18 août au soir :
Le navire Dumont d'Urville de la Marine nationale est arrivé mercredi en Martinique avec plus de 100 tonnes d'oxygène médical, alors que l'île est frappée par une explosion de cas de Covid-19, ont indiqué la préfecture de Martinique et l'état-major des armées à Paris. Florence Parly, ministre des Armées, avait annoncé lundi un premier voyage du navire pour livrer de l'oxygène médical, cargaison destinée à prévenir tout risque de pénurie.
Parti le 15 août de Guyane, le bâtiment de soutien et d'assistance outre-mer (BSAOM) "est arrivé aujourd'hui" mercredi, soit "plus tôt que prévu" grâce à des conditions météorologiques favorables, a indiqué à l'AFP la cellule communication de l'état-major des armées. Selon la préfecture de Martinique, le bâtiment doit repartir dès jeudi pour la Guyane afin d'approvisionner ensuite la Guadeloupe, également fortement touchée par l'épidémie. Ces livraisons répondent à une demande de la préfecture de la zone de défense et de sécurité Antilles, avait précisé lundi le ministère de la Défense. Si la Martinique ne connaît actuellement pas de pénurie d'oxygène, il s'agit de prévenir d'éventuelles tensions, selon le ministère des Outre-mer. Le taux d'incidence en Martinique était mercredi de 1.148 cas pour 100.000 habitants. En Guadeloupe, ce taux s'établissait à 1.912 cas pour 100.000 habitants.
Le nombre d'hospitalisations en soins critiques a dépassé le seuil des 2.000 patients en France, poursuivant la progression entamée depuis fin juillet, selon les données publiées mercredi par Santé publique France. Avec 299 personnes hospitalisées ces dernières 24 heures, les soins critiques accueillaient mercredi 2.054 patients contre 1.943 la veille et 1.745 une semaine auparavant. Le nombre d'hospitalisations continue d'augmenter avec 10.336 patients Covid hospitalisés dont 1.036 en 24 heures. Depuis près d'un mois, la courbe des hospitalisations liées au Covid ne cesse de monter.
Jeudi 19 Août 2021 - Campagne de rappel de vaccins anti-Covid à partir de fin septembre aux Etats-Unis :
Une campagne de rappel des vaccins anti-Covid de Pfizer et de Moderna sera lancée aux Etats-Unis à partir de fin septembre, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, inquiètes de la baisse de la protection immunitaire constatée avec le temps et face au variant Delta. Les adultes ayant reçu l'un de ces sérums pourront demander une troisième injection huit mois après la deuxième, à partir de la semaine du 20 septembre, ont-elles détaillé. "C'est la meilleure façon de nous protéger des nouveaux variants qui pourraient arriver", a déclaré Joe Biden lors d'une allocution.
"Nous pouvons prendre soin des Américains et aider le monde en même temps", a-t-il défendu face aux critiques soulignant les écarts monumentaux entre des pays pauvres où les vaccins manquent, et riches pouvant se permettre d'administrer des troisièmes doses. Cette campagne de rappel reste toutefois suspendue à l'autorisation d'une dose supplémentaire par l'Agence américaine des médicaments (FDA).
"Les données disponibles montrent clairement que la protection contre l'infection au SARS-CoV-2 commence à baisser avec le temps après les premières doses de vaccin", ont justifié dans un communiqué de hauts responsables sanitaires. De plus, "l'efficacité du vaccin est de façon générale diminuée contre le variant Delta", à l'origine de la poussée actuelle de l'épidémie dans le pays, a ajouté durant une conférence de presse Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). "Nous sommes inquiets que cette tendance constatée au déclin continue dans les mois à venir, ce qui pourrait conduire à une diminution de la protection contre les cas graves de la maladie, les hospitalisations et les décès", a expliqué le médecin-chef des Etats-Unis, Vivek Murthy.
L'efficacité des vaccins reste pour le moment "relativement haute" contre les hospitalisations et les décès aux Etats-Unis, a toutefois rassuré Mme Walensky, études à l'appui. Autre mesure destinée à renforcer la vaccination dans le pays: les employés des quelque 15.000 maisons de retraite participant aux programmes publics Medicare et Medicaid (pour les plus pauvres), devront obligatoirement être vaccinés sous peine de voir leurs financements coupés, a annoncé la Maison Blanche.
Les premières personnes à pouvoir bénéficier d'une troisième dose seront les "pensionnaires de maisons de retraite", les "personnes âgées" et de "nombreux professionnels de santé", qui ont été les premières catégories de population à se faire vacciner aux Etats-Unis. Les premières injections de vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) avaient eu lieu en décembre 2020 dans le pays.
Une dose de rappel sera également "probablement nécessaire" pour ceux ayant reçu une injection unique du vaccin de Johnson & Johnson, minoritaires aux Etats-Unis, estiment les autorités sanitaires. Mais les vaccinations avec ce sérum n'ont commencé "qu'en mars 2021", et des données les concernant sont attendues "dans les prochaines semaines". La FDA sera par ailleurs chargée de se prononcer sur le sort d'une dose additionnelle pour les enfants et adolescents, qui ont commencé à être vaccinés en mai dès 12 ans avec le remède de Pfizer.
Jeudi 19 Août 2021 - Pour Blanquer, la vaccination des moins de 12 ans "n'est pas d'actualité" :
Jean-Michel Blanquer, en déplacement jeudi dans les Hauts-de-Seine, a rappelé que la vaccination contre le Covid-19 des moins de 12 ans «n’était pas d’actualité». Le ministre de l’Education a avancé que la rentrée scolaire sera «la plus normale possible avec les écoles, les collèges et les lycées ouverts». Il reste toutefois prudent et prévient que certaines classes seraient amenées à fermer «en fonction de la situation sanitaire».
«Nous sommes organisés pour les campagnes de vaccination dès le mois de septembre, pour les élèves qui ne seraient pas déjà vaccinés, sur une modalité d’incitation puisque je le rappelle, il n’y a évidemment pas de passes sanitaires pour aller à l’école», a précisé Jean-Michel Blanquer.
Au 18 août 2021, 54,6% des mineurs de 12 à 17 ans sont primo-vaccinés, c’est-à-dire qu’ils ont reçu une dose de vaccin contre le Covid-19. 30,3% sont complètement vaccinés, selon les chiffres de Santé publique France.
Jeudi 19 Août 2021 - Yannick Jadot, un fragile favori :
Ils sont cinq sur la ligne de départ et bien sûr, à la fin, il n’en restera plus qu’un. À un mois du premier tour de la primaire du Pôle écologiste, alors que s’ouvrent leurs universités d’été, la campagne s’intensifie. Et bien malin qui pourra donner le gagnant. Il y a bien un favori, l’eurodéputé Yannick Jadot, parce qu’il est le plus connu et qu’il a fait ses preuves en emmenant EELV en troisième position aux européennes avec 13,48% des voix, mais la notoriété pourrait ne pas suffire. Surtout chez les écolos, habitués aux outsiders.
Éric Piolle, le maire de Grenoble, semble être, lui aussi, bien placé – il a réuni le plus de parrainages, mais même son équipe reconnaît que cela ne fera pas le vainqueur. Ces deux hommes trustent médias et plateaux, avec des stratégies et des styles très différents. Voilà un an que le second, marqué à la gauche du premier, structure des comités locaux de militants – il en compte une centaine, forts de 3000 personnes. Et cet été, cet ingénieur a emmené sa famille dans un tour de France: 31 déplacements depuis la fin juin. Yannick Jadot a, lui, privilégié les tribunes – trois –, le rassemblement de ses soutiens (un texte signé par plusieurs centaines d’entre eux sera diffusé aux universités d’été) et un peu de repos. Il reprendra la route dès ce week-end dans l’espoir d’attirer aussi des personnes qui ne sont pas adhérentes à l’un des cinq mouvements participant à cette élection.
Car la sociologie militante semble être favorable à Éric Piolle, qui est, en plus, soutenu par une grande partie de Génération.s, le parti de Benoît Hamon, qui participe à cette élection. Et dépasser le socle des 15000 à 20000 adhérents recensés est un objectif partagé par tous. Outre l’outsider Jean-Marc Governatori, coprésident de Cap écologie, deux femmes sont en lice. L’économiste Sandrine Rousseau, ex-numéro 2 d’EELV, connue pour ses combats féministes, fait une course de fond. Candidate depuis l’automne dernier, soutenue par Jane Fonda, elle cherche à attirer, dit-elle, «les gens désespérés de la politique et de l’inaction en politique».
Delphine Batho, ancienne ministre et actuelle présidente de Génération écologie, a depuis cette semaine intensifié ses déplacements et mise sur les débats prévus entre les candidats. Toutes deux promettent des « surprises ». Pour l’instant, seules 12000 personnes se sont inscrites pour voter, dont la moitié ne sont pas adhérentes d’un des cinq mouvements. «Mais, jusqu’à présent les gens étaient en vacances », se rassure Quentin Guillemain, le porte-parole de Batho. Il leur reste jusqu’au 12 septembre, date de la clôture des inscriptions, pour convaincre.
Jeudi 19 Août 2021 - Du paradis à l’enfer, la plage de Seven Mile Beach saccagée par l’ouragan Grace :
Elle figure dans tous les classements des plus belles plages du monde. Mais depuis l’arrivée de l’ouragan Grace, ce n’est plus un paradis blanc, mais un enfer. La plage de Seven Mile Beach, aux îles Caïmans, était mercredi en proie aux rafales de vent. Sur des images relayées sur Twitter par un météorologiste américain, on pouvait voir l’intensité du phénomène : des salves d’eau qui remontaient jusqu’aux propriétés tandis que nombreux débris jonchaient le sol.
La tempête tropicale Grace qui a traversé la mer des Caraïbes s'est renforcée mercredi en ouragan de première catégorie et se dirigeait vers les côtes du Mexique et ses stations balnéaires. Selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami, Grace soufflait à des vents soutenus de 120 km/h avec des pointes à près de 140 km/h.
«Grace a touché terre dans la péninsule du Yucatan jeudi matin, juste au sud de Tulum, au Mexique», a déclaré le NHC, qui s'attend à ce que l'ouragan se renforce encore sur les eaux caribéennes. L'État mexicain de Quintana Roo, qui possède un long littoral sur les Caraïbes et abrite les principales destinations touristiques du pays, dont Cancun, se préparait à l'arrivée de l'ouragan qui devrait toucher terre aux environs de Tulum, où se trouve un site archéologique maya.
Jeudi 19 Août 2021 - Une île apparaît après une éruption volcanique sous-marine au Japon :
Nouveau phénomène naturel extrême au Japon. Une éruption volcanique sous-marine a donné naissance à une nouvelle île sur le territoire nippon. Selon le «Guardian», des scientifiques ont constaté la formation d’une nouvelle masse terrestre au milieu du Pacifique, à environ 50 kilomètres de l’île Minami Ioto, dans l’archipel Ogasawara. Après l’avoir découverte lors d’un survol en hélicoptère dimanche 15 août, les garde-côtes japonais ont jugé que la nouvelle île, qui se présente sous la forme d’un croissant, faisait un diamètre d'environ un kilomètre. Ils ont filmé la scène.
Mais de quoi se compose-t-elle ? C’est la question à laquelle les chercheurs tentent de répondre. Si ce n’est que de cendres et autres fragments volcaniques, cette nouvelle formation ne pourrait résister longtemps aux ballets incessants des vagues contre ses parois. Ainsi, elle pourrait disparaître aussi vite qu’elle est apparue. Mais si l’activité volcanique persiste et déclenche des coulées de lave à répétition, l’île pourrait alors se doter d’une «coquille» plus solide et perdurer. Mais d’après les dires du correspondant britannique au Japon, «les îles formées de la même manière dans la région en 1904, 1914 et 1986 ont toutes disparu à cause de l'érosion». L'agence météorologique japonaise pense que la dernière éruption, qui a commencé à la fin de la semaine dernière, pourrait se poursuivre. Elle a d’ailleurs émis des avertissements concernant la fumée et d'importants dépôts de pierre ponce flottants sur les eaux voisines.
En 2013, des semaines d'activité volcanique avaient donné naissance à une île du même type dans l’archipel d’Ogasawara. L’afflux de magma en fusion était tel que cette formation baptisée Niijima avait fusionné avec l’île voisine de Nishinoshima. En 2016, ce bout de terre faisait environ 2,45 kilomètres carrés.
Jeudi 19 Août 2021 - Les inquiétants crabes bleus envahissent Perpignan :
Arrivé probablement en Europe dans les cales de navires de marchandises, le crabe aux pinces bleues, originaire des Etats-Unis, une espèce agressive et vorace et pourrait menacer la biodiversité en Méditerranée.
"Ca me dégoûte !", lâche Jean-Claude Pons, debout sur sa petite barque, lorsqu'il remonte ses filets débordant de crabes bleus, une espèce agressive et vorace, originaire des Etats-Unis, qui pourrait en finir avec les anguilles qu'il pêchait depuis 40 ans dans l'étang de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales). Arrivé probablement en Europe dans les cales de navires de marchandises, ce crabe aux pinces bleues, déjà connu en Espagne, a été repéré pour la première fois dans cet étang en 2017.Depuis, il n’a cessé de proliférer au détriment des poissons ou d’autres crabes, voire de canetons de la lagune qu’il n'hésite pas à attaquer.
Pour l'instant, la menace semble localisée, mais il est impossible de savoir ce qu'il en sera dans les années qui viennent, d'autant que ce crabe dont la carapace peut atteindre les 23 cm de diamètre est capable de faire 15 km par jour à la nage et a déjà causé des dégâts jusqu'en Albanie.
"C’est un enjeu pour la biodiversité en Méditerranée. Ce serait une catastrophe économique s’il arrive sur les zones de conchyliculture, déjà touchées par le réchauffement climatique", souligne Samuel Cohen-Salmon, ambassadeur du Pacte pour le climat de l'Union européenne, dont le rôle est de mettre en avant des acteurs de terrain protégeant l'environnement.
Pour Thierry Auga-Bascou, du Parc naturel marin du Golfe du Lion, ce crabe, présent dans une moindre mesure dans d'autres étangs, comme celui de Leucate (Aude), a probablement peu de chances de proliférer en milieu marin. En revanche, il pourrait le faire dans d'autres lieux plus comparables à l'étang de Canet, notamment en Petite Camargue, poursuivant ainsi sa progression en Méditerranée.
Jeudi 19 Août 2021 - Covid-19: avant la rentrée, des médecins appellent à protéger la santé des élèves :
Dans une tribune au Monde, un collectif rassemblant notamment les épidémiologistes Dominique Costagliola et William Dab, l'infectiologue Gilles Pialoux et le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de médecins libéraux UFML, tire la sonnette d'alarme avant la rentrée.
Une trentaine de médecins, chercheurs et enseignants ont appelé jeudi, à deux semaines de la rentrée scolaire, à une "action ferme" pour protéger la santé des élèves face à la forte contagiosité du variant Delta du coronavirus.
"Aux Etats-Unis, au Canada, en Inde, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne… les pédiatres et les sociétés savantes appellent à protéger davantage les moins de 12 ans. A notre tour, aujourd'hui, de tirer la sonnette d'alarme", écrit dans une tribune au Monde ce collectif rassemblant notamment les épidémiologistes Dominique Costagliola et William Dab, l'infectiologue Gilles Pialoux et le Dr Jérôme Marty, président du syndicat de médecins libéraux UFML.
Ils soulignent que "le taux d'hospitalisation des 0-19 ans augmente dans les pays où le variant Delta est majoritaire", ce qui est le cas de la France avec une prévalence de plus de 98%.
"En France, au cours de l'année écoulée, 1,2 % des 0-9 ans testés positifs ont été hospitalisés et le nombre d'hospitalisations est aujourd'hui le double de celui de l'année dernière à la même date, celui des 10-19 ans, le quadruple", s'inquiètent-ils.
Selon eux, "des mesures efficaces de prévention des contaminations doivent être adoptées dès la rentrée", prévue le 2 septembre pour tous les élèves.
Quatre niveaux de mesures sanitaires (vert, jaune, orange et rouge) à mettre en place dans les établissements scolaires ont été définis dans le protocole publié le 28 juillet.
"Il faut, sans plus tarder, définir leur niveau territorial d'application, les indicateurs épidémiologiques, ainsi que les seuils déclenchant le passage d'un niveau à l'autre", estime le collectif.
Il serait "impensable d'envisager une reprise au +niveau 2+ du protocole sanitaire (NDLR: jaune, qui prévoit notamment l'accueil en présentiel de tous les élèves), alors que le taux d'incidence chez les 0-19 ans est cinq fois supérieur à celui de la rentrée 2020".
Jeudi 19 Août 2021 - Avant 2024, le skate prend déjà ses quartiers à la Tour Eiffel :
En 2024, le skateboard, le BMX, le basketball 3x3 et la nouvelle discipline invitée, le breakdance, devraient faire le spectacle à la Concorde. Mais avant les très attendus Jeux Olympiques de Paris, c’est à la Tour Eiffel que le skate a pris ses quartiers durant deux jours.
Le Red Bull Paris Conquest s’est tenu au Trocadéro, offrant aux sportifs et aux spectateurs une vue imprenable sur la Dame de Fer. Les meilleurs champions étaient présents pour l’évènement, dont la star brésilienne Leticia Bufoni, six fois médaillée d'or des X Games, mais qui n’a terminé que neuvième aux derniers JO. Cette légende de la discipline a retrouvé son compatriote Neymar Jr. à Paris. L’attaquant du PSG, qui compte lui aussi la boisson Redbull comme sponsor, est venu saluer sa camarade avec qui il a posé devant les photographes. Elle a devancé la Japonaise Aori Nishimura et la Parisienne Charlotte Hym.
Chez les hommes, c’est l’Américain Trevor McClung qui s’est imposé de justesse face au Français Aurélien Giraud et Vincent Milou, qui a terminé quatrième à Tokyo. De quoi donner un avant-goût de Jeux à Paris et mettre les amateurs de sport dans l’ambiance. Malgré la météo changeante et la crise sanitaire, l’évènement a accueilli plus de 3500 spectateurs.
Jeudi 19 Août 2021 - "Des femmes n’osent plus sortir de chez elles et vivent un cauchemar éveillé en Afghanistan" :
La prise éclair de Kaboul a stupéfié le monde. Chassés en 2001, les talibans attendaient leur heure. Une partie de la population, désespérée, tente l’exil. L’autre se prépare à subir de nouveau le joug de la charia. Grand reporter, Manon Quérouil-Bruneel nous explique pourquoi le pouvoir central afghan a cédé si vite.
Il y avait une vraie fracture entre les centres urbains et les campagnes. Il s’agit d’un pays, dans son immense majorité, avec de grandes zones rurales. L’Afghanistan n’est pas uniquement représenté par les classes moyennes éduquées de Kaboul, où le retour en arrière sera très violent. Leur arrivée annihile tout espoir de changement dans d’autres provinces. Des femmes n’osent plus sortir de chez elles et vivent un cauchemar éveillé. Les talibans sont partout. Ils ont mis leur drapeau sur les postes de police, les casernes de l’armée, ils contrôlent tout.
Les talibans sont dans une logique de rassurer la communauté internationale, notamment parce qu’ils ne pourront pas gouverner sans leur aide. Sur l’éducation des filles, nous entendons des choses assez contradictoires, elles pourraient éventuellement continuer à étudier dans le cadre de la loi islamique. Mais jusqu’à quel âge ? Un grand flou règne. Le mot d’ordre donné est que tout va bien, tout continue comme avant. Leurs portes-paroles s’attachent à dire qu’ils sont là pour protéger la population, ainsi que les actions humanitaires. Ils ont déclaré une amnistie pour les personnes ayant travaillé pour un gouvernement. Reste que, ceux qui ont cru et participé au changement à l’époque sont abandonnés derrière nous. Il y a eu des purges terribles en 1996, quand les talibans ont pris la ville. Et là tous ces gens craignent que l’histoire ne se reproduise. C’est à eux qu’il faut penser. Car maintenant il va falloir faire avec les talibans. Est-ce que l’on peut croire qu’ils changeront, sachant qu’ils n’ont par le passé, que très peu tenu leur promesse. À commencer par celle qui était de ne pas reprendre Kaboul avant un certain temps.
Nous avons des gros doutes sur la place des femmes. C’est à mon avis, un des sujets qui sera le plus fâcheux car certainement minime. Ils commenceront par mettre en place leur gouvernement de transition, où ils garderont l’intérieur, la défense, l’économie, pour mieux dérouler leur programme. Deux mouvements s’affrontent au sein des talibans. Il y a la branche politique, qui depuis plusieurs années fréquente les diplomates occidentaux. Sur le terrain, c’est la branche militaire qui est à l’œuvre. Celle-là même qui commet les exactions. Le comité dirigeant répète qu’il faut éviter les débordements. Mais ils n’ont pas la main sur tout.