Mardi 28 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 27 avril au soir :
L'épidémie de coronavirus a fait 437 morts en France au cours des dernières 24 heures dont 295 dans les hôpitaux, portant le total des décès à 23.293 depuis début mars, selon le bilan établi lundi par la Direction générale de la santé.
L'épidémie a tué 14.497 personnes dans les hôpitaux et 8.796 (+142) dans les établissements sociaux et médico-sociaux, témoignant d'une nouvelle accélération du nombre des décès après plusieurs jours de ralentissement, selon le communiqué de la DGS.
A titre de comparaison, le bilan des morts sur 24 heures s'établissait à 242 personnes décédées dimanche (et 369 samedi), dont 90 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux. En revanche le nombre de patients Covid-19 en réanimation (4.608) est en baisse de - 74 malades.
La Direction générale de la Santé (DGS) insiste sur le fait que depuis le début de l’épidémie, 88.712 personnes ont été hospitalisées dont 45.513 sont rentrées chez elle, "sans compter les dizaines de milliers de personnes guéries en ville".
Mardi 28 avril 2020 – Pour ces Américains, c’est comme si le coronavirus n’existait pas :
Ils étaient des centaines ce samedi sur les plages de Géorgie, cet Etat américain qui sort peu à peu du confinement, tentant tant bien que mal de se tenir à distance les uns des autres. Si le gouverneur républicain de l'Etat, Brian Kemp, avait décrété la réouverture vendredi de plusieurs catégories de commerce, les plages sont, elles, ouvertes depuis le 5 avril.
Le premier dirigeant politique de l'Etat avait, à l'époque, annulé des arrêtés municipaux de fermeture, au grand dam des élus locaux. Encouragés par les déclarations du gouverneur, partisan d'un "pas mesuré en avant", des centaines de personnes se sont rendues samedi sur les plages de Tybee Island, l'une des destinations touristiques les plus prisées de Géorgie. "Je n'ai pas peur" d'attraper le virus, a expliqué Rachel Lilly, mère au foyer, "tant que ce n'est pas rempli. Mais si tout le monde fait comme nous, ça va être un problème." Des voitures tout-terrain sillonnaient la plage pour rappeler aux promeneurs de respecter les distances conseillées, mais aussi l'interdiction de s'allonger sur la plage. Quelques contrevenants, installés sur leur serviette pour un bain de soleil, ont ainsi été rappelés à l'ordre.
L'étendue de sable, située à quelques kilomètres de la ville de Savannah, est pour l'instant réservée aux promeneurs, baigneurs et autres joggeurs. Rares étaient ceux qui s'étaient équipés d'un masque ou d'un foulard, désormais inscrits dans le quotidien de millions de personnes. "C'est plus sûr que d'aller faire ses courses", a estimé Mckenzie Scharf, en bikini, tandis que son fils de cinq ans faisait voler un cerf-volant Spider-Man.
Mardi 28 avril 2020 – Coronavirus : le tocilizumab serait efficace pour les patients dans un état grave, selon l'AP-HP :
Le médicament immuno-modulateur tocilizumab a montré son efficacité pour prévenir "l'orage inflammatoire" chez les patients du Covid-19 dans un état grave, selon une étude française non encore publiée, dont les premiers résultats ont été dévoilés lundi.
Ce traitement a réduit "significativement" la proportion de patients ayant dû être transférés en réanimation ou décédés, par rapport à ceux ayant reçu un traitement standard, a indiqué l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).
Il s'agit du "premier essai comparatif par tirage au sort" qui fait la "démonstration d'un bénéfice clinique" de ce traitement chez des malades Covid souffrant d'une infection sévère, ont souligné ses organisateurs au cours d'une conférence de presse téléphonique. Ces résultats doivent encore être affinés et "consolidés" et feront l'objet d'une publication dans une revue scientifique d'ici quelques semaines. Mais l'AP-HP explique avoir décidé de les rendre publics dès maintenant "pour des raisons de santé publique", du fait du contexte de crise pandémique, et les avoir communiqués aux autorités sanitaires françaises et à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Mardi 28 avril 2020 – Déconfinement : Marine Le Pen n'enverrait pas ses enfants à l'école le 11 mai :
Marine Le Pen a affirmé lundi que, si elle était concernée, elle "n'enverrait pas" ses enfants à l'école le 11 mai, date à partir de laquelle les établissements scolaires pourront rouvrir en France pour le déconfinement. "Si j'avais des enfants" en âge d'aller à l'école, "je ne les remettrais pas à l'école le 11 mai. J'attendrais le mois de septembre parce que je pense que ce n'est pas raisonnable", a déclaré sur Facebook la présidente du Rassemblement national, qui est mère de trois étudiants.
"On n'est pas à un mois d'école" près, a-t-elle ajouté. "Quand les enfants sont petits, les barrières de distanciation sociale c'est quasiment impossible de (les) leur faire respecter", et "il y a des tas d'endroits dans lesquels, se laver les mains dans les écoles, c'est la croix et la bannière", a fait valoir la députée du Pas-de-Calais, pour qui "les écoles c'est la dernière chose qu'on rouvre".
Marine Le Pen a estimé à nouveau que le gouvernement avait "un énorme problème de communication depuis le début" de la crise sanitaire, "un problème avec la vérité", et qu'il avait "tenté de se dédouaner de ses propres carences, de ses propres défaillances" et de "l'effondrement de l'Etat régalien". Elle a souhaité que soit "imposé le port du masque dans l'espace public" parce que "c'est un confinement individuel".
Mardi 28 avril 2020 – "Pas de transmission généralisée" : la Nouvelle-Zélande remporte une "victoire" contre le virus :
Dix-neuf décès, 1122 cas de nouveau coronavirus et une victoire pour la Nouvelle-Zélande. Lundi, la Première ministre Jacinda Ardern s'est montrée optimiste : «Il n'y a pas de transmission (du virus) généralisée et non détectée en Nouvelle-Zélande. Nous avons gagné cette bataille», a-t-elle annoncé, après cinq semaines de confinement et restrictions. Le niveau d'alerte le plus haut, à 4, sera abaissé ce lundi, et certaines entreprises, des établissements proposant des plats à emporter ainsi que des établissements scolaires ont le droit de rouvrir. Mais elle s'est montrée prudente, redoutant une deuxième vague de contaminations avec le relâchement des restrictions : «Je ne risquerai pas de perdre ce que nous avons gagné sur le plan de la santé des Néo-Zélandais. Donc, si nous devons rester au niveau trois, nous le ferons.»
Fin mars, la Première ministre avait pris des mesures pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus dans le pays : confinement de quatre semaines, fermeture des frontières, obligation de rester chez soi et suspension des activités de tous les commerces et des services non essentiels. Cela a eu, comme partout ailleurs, des conséquences immédiates sur l'économie et Jacinda Ardern avait annoncé, mi-avril, que ses ministres et elle-même avaient baissé leurs salaires de 20% pour les six prochains mois, par solidarité avec les Néo-Zélandais touchés par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. «En soit, cela ne bouleversera pas la situation générale des finances, mais il s'agit ici de leadership. C'est une façon de reconnaître l'impact actuel pour de nombreux Néo-Zélandais», avait-elle assuré, précisant qu'une baisse de rémunération, pas forcément du même ordre, serait également appliquée aux plus hauts fonctionnaires.
Saluée pour sa gestion de la crise sanitaire, Jacinda Ardern avait assumé sa décision de «frapper vite et fort» pour éviter la pandémie et «arriver au point où nous pourrons alléger les restrictions avec confiance».
Mardi 28 avril 2020 – Coronavirus : "Le monde aurait dû écouter l'OMS", selon le patron de l'organisation :
Le monde "aurait dû écouter" l'OMS qui a tiré la sonnette d'alarme sur le nouveau coronavirus dès la fin janvier, a affirmé lundi le patron de l'organisation, soulignant que les autorités sanitaires mondiales ne peuvent pas obliger les pays à suivre ses recommandations.
"Le monde aurait dû écouter attentivement l'OMS, car l'urgence mondiale a été déclenchée le 30 janvier", avec alors, en dehors de la Chine, 82 cas et aucun décès, a déclaré le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus (photo), au cours d'une conférence de presse à Genève.
Mardi 28 avril 2020 – Pas de Jeux olympiques de Tokyo si la pandémie n'est pas maîtrisée en 2021 :
Le patron du comité d'organisation des JO de Tokyo a fait savoir que si la pandémie de coronavirus n'était pas maîtrisée d'ici un an, l'événement déjà reporté à 2021 serait annulé.
Qu'adviendra-t-il des Jeux olympiques de Tokyo si la pandémie de coronavirus n'est pas maîtrisée d'ici un an? Ils ne pourront pas être reportés une nouvelle fois et seront donc annulés, a répondu mardi le patron du comité d'organisation Yoshiro Mori. Fin mars, le Comité international olympique (CIO) avait pris la décision historique d'un report des Jeux - qui devaient initialement s'ouvrir le 24 juillet 2020 - à la suite d'inquiétudes et de pressions grandissantes de la part d'athlètes et de fédérations sportives face à la crise sanitaire mondiale.
Les Jeux de Tokyo doivent à présent se tenir du 23 juillet au 8 août 2021 et les Jeux paralympiques du 24 août au 5 septembre 2021. Mais si la pandémie est toujours en cours l'été prochain "alors il faudra annuler" les Jeux, a déclaré mardi M. Mori dans une interview accordée au quotidien sportif Nikkan, expliquant qu'il serait impossible de les reporter une nouvelle fois. Interrogé sur la perspective d'un nouveau report jusqu'en 2022 si la pandémie n'était toujours pas sous contrôle à l'été 2021, le président du comité d'organisation s'est montré catégorique, repoussant cette possibilité.
M. Mori avait déjà souligné jeudi dernier que, "en pensant tant aux athlètes qu'aux problèmes engendrés pour l'organisation, il est techniquement difficile de reporter de deux ans" la compétition. Mi-avril, le patron du CIO Thomas Bach avait lui-même expliqué que les Jeux Olympiques ne pourraient pas être repoussés au-delà de l'été 2021. "Il n'y a pas de plan de report, mais je suis très confiant que toutes les parties se réuniront et nous donneront de merveilleux Jeux", avait affirmé M. Bach dans un entretien au quotidien allemand Die Welt.
Mardi 28 avril 2020 – Des enfants gravement malades à cause du coronavirus ?
Le Royaume-Uni, inquiet, donne l’alerte : Jusque-là plutôt préservés du nouveau coronavirus, certains enfants pourraient aujourd’hui souffrir de formes graves de la malade. C’est en tout cas la mise en garde émise par le Royaume-Uni lundi. Dans le «Health Service Journal», destiné aux professionnels de la santé, il est écrit que «ces trois dernières semaines, il y a eu un nombre croissant d’enfants de tous âges présentant un état inflammatoire multisystémique nécessitant des soins intensifs à Londres et aussi dans d'autres régions du Royaume-Uni». «Il y a une inquiétude grandissante qu'un syndrome inflammatoire lié au covid-19 soit en train d’émerger au Royaume-Uni, ou alors qu’il y ait une autre infection pathogène encore à identifier qui soit associée à ces cas», est-il encore écrit. Le journal précise cependant que le nombre d’enfants touchés par ce mal est léger.
L’alerte a malgré tout été rapidement donnée et qualifiée d’urgente. «Les cas ont en commun un syndrome du choc toxique lié à la maladie de Kawasaki atypique (une vascularite - une inflammation des vaisseaux sanguins - des artères de taille moyenne) avec des paramètres sanguins compatibles avec un COVID-19 sévère chez les enfants», est-il encore écrit. «Les douleurs abdominales et les symptômes gastro-intestinaux ont été une caractéristique commune, tout comme l'inflammation cardiaque. Cela a été observé chez les enfants atteints d'une infection confirmée par le SARS-CoV-2 PCR positive ainsi que les enfants qui sont PCR négatifs. Des preuves sérologiques d'une éventuelle infection antérieure au SRAS-CoV-2 ont également été observées», est-il ajouté.
Mardi 28 avril 2020 – À Sydney, la réouverture de Bondi Beach ravit les surfeurs et nageurs :
L'Australie a commencé à assouplir les mesures de confinement et a rouvert la plage, mais uniquement aux surfeurs, nageurs et amateurs de sports aquatiques.
Il faudra encore attendre pour prendre des bains de soleil sur Bondi Beach. Mais les autorités de certains États australiens ont commencé à assouplir les mesures de confinement et ont permis la réouverture, ce mardi, de la célèbre plage de Sydney et d'autres aux alentours. Surfeurs et nageurs étaient au rendez-vous -les premiers avant même l'heure légale de 7 heures du matin- pour profiter de ce qui avait été fermé pendant cinq semaines afin d'endiguer la propagation du Covid-19. «Nous ne voulons pas voir les chiffres grimper en flèche», a prévenu la Première ministre de Nouvelle-Galles du Sud Gladys Berejiklian, appelant les Australiens à la prudence et au respect des gestes barrières.
Depuis le début de l'épidémie, l'Australie a enregistré 6700 cas de maladie Covid-19, dont 84 ont été mortels, pour une population d'environ 25 millions d'habitants, précise l'AFP. Le nombre des nouveaux cas est en baisse sensible depuis la semaine dernière.
Montrant des signes encourageants, la Nouvelle-Zélande voisine a annoncé ne pas avoir noté «de transmission (du virus) généralisée et non détectée» et a abaissé son niveau d'alerte, qui était au maximum. «Nous avons gagné cette bataille», a annoncé la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, qui s'est tout de même montré prudente : «Je ne risquerai pas de perdre ce que nous avons gagné sur le plan de la santé des Néo-Zélandais. Donc, si nous devons rester au niveau trois, nous le ferons.» La Nouvelle-Zélande a recensé 1122 cas de Covid-19 pour 19 décès.
Mardi 28 avril 2020 – Hauts-de-Seine : Deux policiers volontairement percutés par un automobiliste :
Un automobiliste a blessé deux motards de la police lundi en les percutant volontairement en marge d'un contrôle routier à Colombes, près de Paris, et a invoqué «la situation» en Palestine dans ses premières déclarations après son interpellation. Dans sa voiture, les enquêteurs ont retrouvé un couteau et une «lettre expliquant son geste», a indiqué le parquet de Nanterre sans donner plus de précisions. Le parquet national antiterroriste (Pnat) était dans la soirée en phase «d'observation» pour déterminer s'il allait se saisir de l'enquête.
Les faits se sont déroulés peu avant 17h40 lors d'un contrôle routier conjoint de la police nationale et de la police municipale de Colombes (Hauts-de-Seine) sur une avenue proche du stade Yves du Manoir, selon le parquet de Nanterre. Les deux motards étaient à l'arrêt en train de contrôler un véhicule quand une «BMW noire» qui arrivait en sens inverse s'est déportée sur la gauche pour venir les percuter, atteignant également une voiture de la police municipale qui se trouvait derrière eux, a précisé le parquet. L'un des motards a été grièvement blessé à la tête, l'autre aux jambes et au bassin, selon le parquet. Tous deux ont été hospitalisés mais leur pronostic vital n'est pas engagé.
Une source policière avait initialement fait état d'un conducteur de scooter qui aurait pris la fuite pour échapper au contrôle, une version non confirmée par le parquet. Aussitôt interpellé par les policiers municipaux, le conducteur de la BMW, un Français de 29 ans habitant Colombes, a indiqué que son geste était «volontaire», selon des sources proches du dossier. L'une de ces sources a indiqué que, lors de ses premières déclarations, l'interpellé avait indiqué «avoir percuté les policiers en représailles à la situation en Palestine». «Il a indiqué lors de son interpellation avoir regardé des vidéos sur la Palestine avant d'agir», a confirmé le parquet.
Mardi 28 avril 2020 – Covid-19 : ces marchés asiatiques qui font peur !
Etrange endroit que le marché des animaux sauvages de Huanan, à Wuhan, d’où serait partie, le 17 novembre 2019 – il n’y a presque plus de doute – l’épidémie du Covid-19. On y vendait, entre autres, de la viande de crocodile, de louveteau et, bien sûr des chauves-souris et des pangolins. Le pangolin est le seul mammifère à porter des écailles de kératine. Il est, pour cette raison, l’animal le plus braconné au monde, surtout en Afrique, car celles-ci, présumées avoir des vertus thérapeutiques, aphrodisiaques notamment, se vendent de 450 à 500 euros le kilo. Cet animal est en outre facile à chasser : il se met en boule quand il a peur. Il suffit alors de le ramasser…
En Asie et tout particulièrement en Chine, au Laos et au Vietnam, sa viande très appréciée est hors de prix, réservée aux personnes fortunées : il faut compter entre 1 000 et 2 000 euros pour un pangolin vivant, condition obligatoire pour le vendre car les habitudes et les goûts culinaires de ces pays ne supportent que la chair d’animaux fraîchement tués. Traditionnellement et surtout lors des fêtes qui égrènent la vie sociale de l’Empire du Milieu, toute l’Asie du Sud-Est ainsi que l’Afrique, inondent les marchés chinois ouverts en pangolins. Ils sont exposés dans des cages ou des paniers d’osier, à proximité d’autres animaux sauvages, des serpents, des civettes et bien sûr des chauves-souris dont la viande, bien moins coûteuse, est un mets local prisé avec lequel on fait aussi des soupes. L’hygiène de ces marchés est inexistante : acheteurs et vendeurs manipulent à mains nues les animaux au milieu de leurs excréments, si bien qu’il suffit d’une seule bête infectée pour contaminer presque toutes les autres, ainsi que de nombreux humains. Les chauves-souris notamment abritent plus de trente coronavirus différents qu’elles tolèrent parfaitement et dont elles sont un réservoir permanent.
Mardi 28 avril 2020 – Déconfinement : les précisions d'Edouard Philippe devant les députés :
Le Premier ministre a pris la parole à 15 heures à l'Assemblée nationale et présenter aux députés le plan du gouvernement pour la sortie du confinement.
C'est l'un des discours les plus importants depuis le début du quinquennat pour Edouard Philippe, dans un contexte inédit. La France, confrontée à une pandémie mondiale, est confinée depuis le 17 mars. Pour le Premier ministre, la fin de ces mesures restrictives est un test politique qu'aucun de ses prédécesseurs récents n'a eu à connaître.
Edouard Philippe prend la parole dans un hémicycle presque vide après le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui a reconnu que «la pandémie est plus forte que n'importe laquelle de nos lois». Seuls 75 députés sur 577 sont présents. «Voilà donc le moment où nous devons dire à la France comment notre vie va reprendre», commence le chef du gouvernement. «Jamais le pays n’avait été confiné comme il l’est aujourd’hui. Et de toute évidence, il ne peut l’être durablement», note-t-il. Il souligne également l'efficacité des mesures de confinement. «La décrue est engagée, elle est régulière, lente, mais régulière.»
Le risque de l’écroulement. Le Premier ministre met en garde contre «le risque de l'écroulement» si le confinement devait durer trop longtemps. «Nous allons devoir vivre avec le virus», prévient toutefois Edouard Philippe, avant de balayer des «hypothèses incertaines», comme celle de la disparition du virus ou celle d'une percée médicale inédite permettant de combattre le coronavirus. Le risque d'une seconde vague d'infections «est un risque sérieux», souligne-t-il.
Des masques en quantité suffisante le 11 mai. Edouard Philippe promet de prendre en compte les différences entre territoires, avec «la possibilité d'adapter la stratégie nationale». Il annonce un «travail de concertation» pour «adapter localement» les mesures. Le Premier ministre résume ensuite la stratégie gouvernementale par trois infinitifs : «Protéger, tester, isoler.» «Le respect des gestes barrière prendra encore plus d'importance», insiste-t-il, avant d'aborder l'épineuse question des masques. Il dit assumer le choix de «réserver les masques aux soignants». Il répète, comme lors d'allocutions précédentes, que les scientifiques ont changé d'avis sur la question des masques. Il souligne que le gouvernement incite désormais à l'achat de masques. «Il rentre bien plus de masques dans le pays que le gouvernement en commande», se félicite-t-il. «Grâce à la mobilisation de tous, il y aura donc assez de masques dans le pays à partir du 11 mai», assure-t-il. Il invite toutefois les Français à confectionner des masques artisanaux.
Des tests massifs promis. Edouard Philippe aborde le sujet des tests. «A la sortie du confinement, nous serons en capacité de massifier nos tests», dit-il. Il promet 700 000 tests virologiques par semaine, pour «mettre en œuvre des campagnes de dépistage». «En un mot, tout doit être fait pour rendre la réalisation du test facile et rapide.» Toutes les personnes ayant eu un contact avec une personne testée positives seront identifiées. Cela «exige des moyens considérables», admet Edouard Philippe. Des «brigades» seront constituées dans chaque département.
L'isolement des malades, un point essentiel du plan. «Isoler, enfin.» Le Premier ministre affirme que «l'isolement n'est pas une sanction» mais «une mise à l'abri». Il doit être «expliqué, consenti et accompagné». «Notre objectif est de nous reposer largement sur le civisme de chacun», avance Edouard Philippe. «Il reviendra aux préfets et aux collectivités territoriales de définir ensemble le plan d'accompagnement des personnes placées dans cette forme d'isolement», dit-il. Des hôtels seront réquisitionnés.
Un débat sur l'application StopCovid. Edouard Philippe défend l'utilité des outils numériques pour traquer les cas contacts, citant notamment les personnes croisées dans les transports en commun dans les villes. «Lorsque l'application en cours de développement fonctionnera, nous organiserons un débat spécifique, suivi d'un vote spécifique», promet-il, en référence au projet StopCovid.
Le 11 mai n'est pas gravé dans le marbre. Le Premier ministre reste prudent sur la date du 11 mai. «Si à l'approche du 11 mai il apparaissait que le nombre de nouveaux cas journaliers n'était pas dans la fourchette prévue (...) alors nous devrions en tirer les conséquences. (...) Je le dis aux Français, si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai.» Suivra une phase «qui durera jusqu'au 2 juin (...) et qui ira jusqu'à l'été». «C'est fin mai notamment que nous statuerons sur la réouverture des cafés et des restaurants», ajoute-t-il. Les données sur la circulation du virus seront examinées pour chaque département.
Réouverture progressive pour les écoles. Edouard Philippe se penche sur «la vie quotidienne». Il aborde d'abord la question de l'école, avec une «réouverture très progressive» des maternelles et des écoles élémentaires. A partir du 18 mai, dans les départements où le virus circule peu, les collèges suivront, puis fin mai, une décision sera prise sur les lycées. «Les classes rouvriront dans des conditions sanitaires strictes : pas plus de 15 élèves par classe.» Les enseignants recevront des masques, mais le port du masque sera prohibé pour les enfants en maternelle et pas recommandé à l'école élémentaire. «Nous fourniront des masques aux collégiens qui n'aurait pas réussi à s'en procurer», explique Edouard Philippe. «Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance», indique-t-il également. Une plateforme de la Poste sera mise en place pour distribuer des masques grand public à partir du 30 avril.
Le télétravail encouragé. «Le télétravail doit être maintenu partout où c'est possible au moins dans les trois prochaines semaines (...) Il n'y a pas sur ce sujet un avant et un après 11 mai», déclare Edouard Philippe. En cas d'impossibilité du télétravail, le Premier ministre encourage l'adoption d'horaires décalés.
Des commerces ouverts, mais des exceptions notables. Les commerces rouvriront à partir du 11 mai, a dit Edouard Philippe, à l'exception des cafés et restaurants. Les marchés seront autorisés, mais maires ou préfets pourront les interdire. Les commerçants auront la liberté de refuser l'accès à des personnes qui ne portent pas de masques. Les centres commerciaux de plus de 40 000 m2 ne seront pas rouverts afin de ne pas encourager les déplacements.
D'importantes restrictions dans les transports. Dans les transports, le port du masque sera obligatoire dès le 11 mai. Aux heures de pointes, les transports seront «réservés à ceux qui travaillent». «Cela veut dire, par exemple, que la capacité du métro parisien sera (...) drastiquement réduite par rapport à sa capacité normale. Qu'il faudra (...) condamner un siège sur deux, favoriser, par des marquages au sol la bonne répartition sur les quais, se préparer à limiter les flux en cas d'affluence», indique Edouard Philippe. Le Premier ministre tient à décourager les déplacements, citant le week-end de l'Ascension, le 21 mai : «Je dis clairement aux Français que ce n'est pas le moment de quitter son département pour partir en week-end.» La circulation sans attestation sera possible, sauf à plus de 100 km du domicile. «Nous allons continuer à réduire l'offre, à exiger une réservation obligatoire dans tous les trains -TGV ou non-, à décourager les déplacements entre départements», précise Edouard Philippe.
Plages fermées, parcs ouverts... mais pas partout. Les plages demeureront «inaccessibles au public au moins jusqu'au 1er juin». Parcs et jardins «ne pourront ouvrir que dans les départements où le virus ne circule pas de façon active».
Toujours pas de concerts, de théâtres ou de cinémas. Le monde de la culture restera, en grande partie, confiné.«Parce qu'ils peuvent fonctionner plus facilement en respectant les règles sanitaires, les médiathèques, les bibliothèques et petits musées, si importants pour la vie culturelle de nos territoires, pourront rouvrir leurs portes dès le 11 mai», mais en revanche, «les grands musées, qui attirent un grand nombre de visiteurs hors de leur bassin de vie, les cinémas, les théâtres et les salles de concert, où l'on reste à la même place dans un milieu fermé, ne pourront pas rouvrir», déclare Edouard Philippe.
Encadrement des rassemblements sur la voie publique. «Les rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés seront limités à 10 personnes», à partir du 11 mai, indique Edouard Philippe. «D'une façon générale, il nous faut éviter les rassemblements qui sont autant d'occasions de propagation du virus. (...) En attendant des jours meilleurs, les mairies continueront à proposer, sauf urgence, le report des mariages», estime-t-il.
Lieux de cultes ouverts, cérémonies funéraires limitées. «Les cérémonies funéraires resteront évidemment autorisées» après le 11 mai, mais «comme aujourd'hui dans la limite de 20 personnes», annonce Edouard Philippe. «Les cimetières seront à nouveau ouverts au public dès le 11 mai», ajoute-t-il. «Les lieux de culte pourront continuer à rester ouverts. Mais je crois qu’il est légitime de leur demander de ne pas organiser de cérémonies avant le 2 juin», indique-t-il par ailleurs.