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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 19:30

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Après des débuts timides à Paris, la firme Amilcar s'installe dans de grands locaux à Saint-Denis où elle demeurrera jusqu'à la fin de ses activités en 1939. La société, dont le nom provient de l’anagramme de MM. Lamy et Akar qui la lancèrent, va acquérir, dès 1921, sa notoriété dans le domaine des voitures sportives légères. Et plus spécialement dans la catégorie des « cyclecars ». L’entreprise Amilcar va tirer profit d’une nouvelle réglementation fiscale qui vient d’apparaître pour les « cyclecars », véhicules qui doivent avoir une cylindrée inférieure à 1100 cm3 et peser moins de 350 kg. C’est dans ce contexte que nait la première Amilcar, le type CC. Contrairement aux autres « cyclecars » qui s’inspirent des techniques motocyclistes, le Type CC se présente comme une « vraie » automobile en réduction avec châssis classique, moteur à 4 cylindres latéral (903 cm3), boite à 3 vitesses et suspension par ressorts quart-elliptiques.

La première Amilcar CC est produite en 1922. Son succès vient de son rapport poids/puissance avantageux qui lui permet d'atteindre les 100 km/h, ce qui lui vaut une clientèle de jeunes sportifs. Amilcar va d’ailleurs proposer une version plus compétitive : le CS, dont la cylindrée est portée à 985 cm3.

Parallèlement, pour le tourisme familial, le modèle C4 sur châssis allongé dispose d’un moteur de 1004 cm3. Les CC ou CS à moteur latéral, régulièrement engagés en compétition, font de beaux résultats mais sont souvent surclassés par la marque rivale : Salmson qui, dans la même cylindrée, propose un moteur avec 2 arbres à cames en tête.

Dès 1923, Edmond Moyet, qui avait dessiné le premier modèle, dessine la CGS, munie d’un moteur latéral de 1074 cm3. Le châssis redessiné était suspendu par des ressorts semi- elliptiques à l'avant et quart-elliptiques à l'arrière. La carrosserie étroite, aux deux places légèrement décalées pour laisser plus d'aisance au pilote, s'inspirait, avec sa pointe arrière effilée, de celles des voitures de course de l'époque. Dans sa dernière version, la CGS, communément appelé « Grand-Sport », après avoir été surbaissé et équipé d'un moteur identique un peu retravaillé, reçut le nom de CGSS ou « Grand-Sport surbaissé ». L’Amilcar CGSS atteint cette fois un bon 120 km/h.

L’entretien simple et peu coûteux offre aux robustes et rapides CGS et CGSS un brillant succès commercial. Construits sous licence en Italie sous le nom d'Amilcar Italiana, sous celui de Pluto en Allemagne et de Grofri en Autriche, les Amilcar firent les délices des sportifs, parmi lesquels Sa Majesté Alphonse XIII, roi d'Espagne, et Isadora Duncan, qui trouva une mort tragique quand elle fut étranglée par son écharpe prise dans les rayons.

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En 1924, le conseil d'administration d'Amilcar donne le feu vert à Edmond Moyet pour construire une voiture capable de relever le prestige défaillant de la marque qui peine toujours devant son concurrent Salmson. Celui-ci se lance alors dans le projet audacieux d'une 1100 cm3 à compresseur, 6 cylindres en ligne, culasse non démontable, double arbre à cames en tête et vilebrequin sur 7 paliers à rouleaux. Le prototype, type CO, dès sa première sortie en 1925, stupéfie les experts en battant le record du Mile lancé à 197,422 km/h de moyenne. Pour sa modeste cylindrée la voiture développe 83 ch à 6000 tr/mn. 3 exemplaires furent produits.

En 1926, Amilcar décline le Type CO pour en faire une version client : le C6. Afin de réaliser une carrosserie monoplace aussi basse que possible, on avait décalé vers la gauche l'axe moteur-transmission-boîte. Le moteur développait 107 ch à près de 7000 t/m. Avec cette voiture, Morel, en 1928, bat le record du kilomètre lancé à 210,770 km/h. Entre 1926 et 1931 il sera fabriqué une quarantaine d'exemplaires de la C6.

Remarquable réalisation technique, l'Amilcar 6 réussit à battre Salmson. Amilcar traverse même l'Atlantique, pour participer aux Cinq Cents Miles d'Indianapolis. Pour cette occasion la cylindrée a été portée à 1270 cm3. Suivant la mode américaine, qui acceptait déjà la publicité, on l'a rebaptisée Thomson Products Special. Une bielle cassée contraint Jules Moriceau, le pilote, à l'abandon. Il serait fastidieux d'énumérer les compétitions auxquelles l'Amilcar 6 cylindres prit part durant sa carrière qui dura jusqu'en 1949.

Les grands pilotes « d'usine » furent André Morel, l'homme aux 58 premières places, 43 records du monde, troisième aux Vingt-Quatre Heures du Mans 1938, les frères De Gavardie qui s'illustrèrent au Bol d'or 1933 et au Mans 1934, Maurice Mestivier, José Scaron, Arthur Duray, Charles Martin. A ces pilotes officiels, il convient d'ajouter les indépendants entretenant eux-mêmes leurs voitures : De Joncy, Rouleau, C-A- Martin, Maurice Trintignant.

En 1928 la gamme d’Amilcar s’est étoffée avec l’apparition dune petite touriste 8 cylindres en ligne (à la mode en ce temps là) d’une cylindrée de 2 litres. Cette C8 à chassis bas fut une excellente voiture avec une bonne tenue de route et une vitesse de pointe de 130 km/h nonobstant son poids.

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Mais si la firme Amilcar s’est taillé une solide réputation avec ses voitures de sport et de course, elle connait un succès mitigé avec ses modèles de tourisme. La C8 n'eut pas le succès escompté. L'année 1929 voit la fabrication d'une 13 CV de luxe, la CS8, avec un bloc moteur à huit cylindres en ligne de 2,3 litres à arbre à cames en tête. Ayant une bonne tenue de route et une vitesse de pointe de 120 km/h, la CS8 disparaît rapidement à cause d'une fiabilité médiocre.

En août 1934, suite à des ventes insuffisantes, l'usine de Saint-Denis ferme définitivement.

Quelques mois plus tard, Amilcar présente tout de même le modèle Pégase produit avec des moyens réduits à Boulogne-Billancourt. Il possède un moteur quatre cylindres de 2,5 litres de cylindrée développant une puissance maxi de 75 cv à 5000 t/mn. Le châssis est une copie du châssis Delahaye Type 146. Le modèle Pegase G36 roadster présenté ici dont le style a été dessiné par Géo Ham et la carrosserie réalisée par Guiseppe Figoni est présenté au Salon de Paris en 1935. Il aura une existence très éphémère puisqu’il ne sera plus au catalogue de l’année suivante.

L’aventure de la Pégase, tourne court : le moteur, dû à l'ingénieur Grillot, n'étant pas au point. La situation ne se rétablit pas, malgré l'emploi du 4 cylindres Delahaye et la sortie de la « Compound ». Cette dernière voiture était due à la collaboration de l'ingénieur J-A- Grégoire, qui avait établi un châssis très élaboré en aluminium coulé et, bien entendu, équipé la voiture de la « traction avant ».

Frappée par la crise économique, Amilcar fut absorbée par Hotchkiss. En 1939, avec Amilcar disparut la seule marque française d'avant-guerre qui, avec Bugatti, réussit à commercialiser avec succès des voitures de sport.

 

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Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

 

Vous pouvez retrouver d'autres véhicules,  tout aussi exceptionnels,  dans la rubrique "VOITURES DE   LEGENDE" de ce blog  ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)

 

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