tresors du patrimoine francais - VICTOR ASSOCIATION

15 août 2019 4 15 /08 /août /2019 07:00

TRESORS DU PATRIMOINE FRANCAIS : CHATEAU DE BELVOIR (DOUBS)

CHATEAU DE BELVOIR

DOUBS

Sur un oppidum gaulois puis un castrum romain, un château sera élevé à la fin du XII° siècle par Thibault, premier seigneur du nom et de Belvoir. Faute d’héritier mâle, la famille de Cusance prend possession des lieux par donation en 1362. Au service des ducs de Bourgogne jusqu’au désastre de Nancy les Cusance s’affirment comme de grands capitaines. Louis XI leur fera payer cher une résistance en brûlant château et villages en 1480.

Un second château sera construit sur les ruines du premier par un autre Thibault, de Cusance cette fois, à la fin du XV° et au début du XVI° siècle. Belvoir est la 6° seigneurie du Comté de Bourgogne. Vers 1615 Claude-François de Cusance, colonel d’un régiment bourguignon au service de l’Espagne dans les Flandres, va moderniser l’aile orientale pour y loger son épouse Ernestine van Witthem, marquise de Berg-op-Zoom. Clériadus, leur fils unique, héritier de la famille de Vergy, décède mystérieusement en 1635 sans postérité. Sa sœur Béatrix, considérée comme l’une des plus belles femmes de son temps, hérite de la baronnie et deviendra duchesse de Lorraine et de Bar après une union mouvementée avec le duc Charles IV à qui elle donnera deux enfants. Anne épousera François de Lorraine-Elbeuf, cousin germain de Louis XIV comme petit-fils de Gabrielle d’Estrée.

Charles-Henry son jeune frère, prince de Vaudémont, restera au service de l’Espagne : défenseur de Besançon en 1674, général, vice-roi du Milanais et enfin prince et bâtisseur de Commercy. Belvoir sera désormais habité par les officiers de la seigneurie. Après les princesses de Lorraine, d’Epinoy, Rohan-Soubise, la dernière baronne sera Marie-Louise de Rohan-Soubise, comtesse de Marsan, sœur du Maréchal de France et du Cardinal, gouvernante des enfants de France. La succession Rohan abandonnera Belvoir en 1848 à l’archevêché de Besançon qui l’occupait avec un petit séminaire depuis 1821. Vendu, morcelé, transformé en exploitations agricoles, il doit son sauvetage au peintre Pierre Jouffroy qui l’acquit en 1956 et lui redonna sa dignité après 45 années de restauration et un violent incendie en 1968.