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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 18:00

 

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Les mois et les années passent et le cauchemar de la faillite hante toujours les six cents salariés du constructeur et équipementier automobile Heuliez. Malgré les multiples promesses et engagements de personnalités politiques de droite comme de gauche, la société installée à Cerizay, en Poitou-Charentes, a été placée vendredi 21 mai en redressement judiciaire.

 

Christian Estrosi, ministre de l'industrie, n'a pas tardé à évoquer une nouvelle hypothèse de reprise : "Il y a des repreneurs sérieux", a-t-il affirmé dimanche 23 mai. "Deux d'entre eux ont décidé de se révéler eux-mêmes", a-t-il précisé, citant le groupe familial français Baelen Gaillard Industries (BGI) et l'entreprise malaisienne Delamore & Owl Group of Companies.

 

Des investisseurs potentiels, Heuliez en a eu plus que son lot. Frappée en 2006 par la baisse brutale de la production de l'Opel Tigra Twin Top et par la fin de vie de la 206 CC, l'entreprise se retrouve, en 2007, placée en procédure de sauvegarde. Elle espère alors se relancer grâce à une recapitalisation financée, en grande partie, par le groupe indien Argentum Motors ; celui-ci lui fait faux bond quelques mois plus tard, en septembre 2008.

 

BKC, "UN BONIMENTEUR PLUS QU'UN SAUVEUR"

 

En juin 2009, la société Bernard Krief Consulting (BKC) dépose un dossier de recapitalisation d'Heuliez à 51 millions d'euros avec l'appui du gouvernement. La région Poitou-Charentes, où est implanté le constructeur, doit participer à hauteur de 5 millions et l'Etat prévoit d'injecter 10 millions via le Fonds stratégique d'investissement. Des investisseurs chinois se disent prêts à mettre au pot entre 15 et 20 millions, et BKC, plus de 15 millions.

 

Les Heuliez s'espèrent sauvés. Mais les mois passent et l'argent frais de BKC se fait toujours attendre. Parallèlement, la situation financière de l'entreprise est de plus en plus tendue. En décembre, Bercy se veut rassurant sur les apports de BKC. "L'avenir est dégagé", ose même Christian Estrosi le 22 décembre, à l'issue d'une réunion avec Louis Petiet, patron de BKC. Deux mois plus tard, Bernard Krief Consulting n'a toujours pas tenu ses engagement et se retire. "C'est plus un bonimenteur qu'un sauveur", peste un syndicaliste. Au micro d'Europe 1, le ministre de l'industrie change son fusil d'épaule et affirme ne plus miser sur BKC : "Je n'y ai pas beaucoup cru."

 

Christian Estrosi est ainsi un habitué de l'exercice consistant à sortir de sa manche une "solution" susceptible d'assurer la pérennité d'Heuliez. Plus récemment, le 16 mars, quelques heures avant de recevoir les représentants du personnel, le ministre de l'industrie annonce la signature d'un "protocole d'accord pour le rachat" de la société par le fonds d'investissement Brightwell. Quelques jours plus tard, il s'avère qu'Alphan Manas, le patron de Brightwell, n'a pas l'intention de racheter plus de 15 % du capital de l'entreprise et prévoit de délocaliser une partie des activités en Turquie : une offre jugée insuffisante par l'Etat comme par les syndicats.

 

"C'EST L'UN DES PLUS BEAUX MOMENTS DE MA VIE POLITIQUE"

 

Les membres du gouvernement ne sont pas les seuls à s'être laissé berner par des solutions miracle. En décembre 2009, réagissant aux promesses du président de BKC, Louis Petiet, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, déclare : "C'est un grand jour pour l'industrie française, c'est l'un des plus beaux moments de ma vie politique."

 

Deux mois plus tard, la campagne régionale bat son plein, la présidente sortante de Poitou-Charentes se doit d'occuper le terrain politique et économique. BKC étant désormais hors-jeu, Mme Royal déclare le 21 février qu'une "grande entreprise mutualiste de Niort [l'assureur Macif] a l'intention d'entrer au capital d'Heuliez." La déclaration ne tiendra pas deux jours : le 23 février, l'assureur renonce au rachat.

 

L'intense activité politique autour d'Heuliez est-elle un avantage ou un inconvénient pour l'équipementier automobile ? La rivalité entre une présidente de région aux ambitions présidentielles et des ministres sarkozystes omniprésents dans le dossier ne facilite pas l'avancée des discussions. "On a des difficultés à travailler de manière sereine et positive", reconnaissait dans Le Monde en mars 2009 Bernard Tomasini, préfet de région, par ailleurs proche de Nicolas Sarkozy. Heuliez dispose de moins de deux mois pour mettre la main sur un nouveau repreneur... "sérieux" cette fois-ci.

 

 

 

Source : leMonde.fr  25-05-2010

 

 

 

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