Zoé Kostantopoulou, la présidente du Parlement grec part en campagne contre son ancien camarade Alexis Tsipras avant les législatives du 20 septembre.

"Robespierre", "Dame de fer", "Inquisitrice", les surnoms ne manquent pas pour qualifier Zoé Konstantopoulou élue le 6 février présidente de l'Assemblée grecque et désormais l'une des frondeuses les plus pugnaces contre le Premier ministre. Depuis la signature du troisième plan d'aide, la guerre est déclarée entre les anciens camarades de Syriza. "Chacun et chacune a le droit et le devoir de résister", avait-elle déclaré mi-juillet jugeant que l'accord trouvé entre les créanciers et le gouvernement était un "crime contre l'humanité".

« Elle se comporte comme un dictateur.. »

Dans l'entourage d'Alexis Tsipras, on ne mâche plus ses mots : "Elle se comporte comme un dictateur […] elle a été un mauvais choix." À 39 ans, du haut de son mètre 80, la plus jeune présidente de l'Assemblée qu'ait connue la Grèce s'est mis à dos la plupart des députés. L'opposition lui reproche surtout d'avoir retardé le vote des lois, qui n'avait souvent lieu qu'au petit matin. Invectivant plusieurs députés, interdisant aux CRS protégeant l'enceinte du Parlement d'utiliser les toilettes, elle est surtout l'initiatrice du comité d'audit de la dette grecque tentant de prouver son caractère "odieux, illégal et illégitime".

Va-t-elle quitter Syriza .

Sensible à l'injustice dès son adolescence, elle est la fille de Nikos Konstantopoulos, ancien président du Synaspismos, parti qui a donné naissance à Syriza. Étudiante en droit pénal européen à la Sorbonne, elle donne des cours d'anglais à des détenus à la prison de Fresnes. Jeune avocate, elle défend la famille d'Alexis Grigoropoulos, un adolescent tué par un policier à Athènes en décembre 2008, dont la mort avait provoqué des émeutes. Elle se fait connaître du grand public lorsqu'elle devient députée avec Syriza en 2012 et rapporteure dans la commission d'enquête sur l'évasion fiscale de Grecs fortunés. Personnalité controversée mais aussi admirée par une partie de Syriza, elle est convoitée par Panagiotis Lafazanis, un autre frondeur, qui a lancé il y a quelques jours son parti, Unité populaire.

Source : leJDD.fr 1^er septembre 2015