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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 19:00

 Mohammed-Ghannouchi-premier-ministre-tunisie.jpg

 

La route vers la démocratie est véritablement semée d’embuches. Tunis a connu vendredi 25 février et samedi deux jours d’émeutes violemment réprimées par la police. L’objet de ces manifestations : réclamer la démission du Premier Ministre considéré par la population comme trop compromis avec Ben Ali. Bilan : au moins trois morts et de nombreux blessés Après 48 heures de violences, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi (photo), a annoncé dimanche 27 février sa démission à l'issue d'un discours fleuve face aux journalistes tunisiens. La question qui se pose maintenant est de savoir qui a intérêt à ce que le processus démocratique ne se déroule pas comme initialement prévu ?

Cette démission n'est pas un « abandon de mes responsabilités » a-t-il assuré mais un geste fort visant à ramener le calme dans le pays. Sa seule intervention en français, « je ne suis pas l'homme de la répression et je ne le serai jamais », en témoigne. Il s'est également interrogé « qui est derrière les violences avenue Bourguiba ? », « qui a intérêt à ce que la révolution s'achève sur un échec ? »

Un nouveau Premier ministre devrait être désigné par le président par intérim, Fouad Mebazaa. Un nouveau gouvernement doit de fait être constitué. Sa mission : mettre en place des élections libres à la mi-juillet.

Les violences des deux derniers jours pèsent lourd sur le climat politique. Azyz s'est réfugié avec d'autres manifestants au 10e étage de l'hôtel Hana, sur l'avenue Bouguiba, à Tunis : il témoigne : « des gens avec des battes viennent d'arriver, c'est le bordel ! On ne sait pas ce qui se passe. » Il est autour de 18 heures ce samedi et la seconde manifestation massive contre le gouvernement prend la même tournure que la veille ; en fin d'après-midi, c'est l'explosion de violences au centre de la capitale. Face aux provocations de certains protestataires – jets de cailloux notamment –, la police a répliqué très brutalement.

Trois morts et plusieurs blessés

Très impopulaire parce qu'associée au régime Ben Ali, la police est aujourd'hui soupçonnée d'exacerber les violences avec les manifestants. Azyz, de son poste d’observation, rapporte avoir assisté à une arrestation qu'il qualifie de « lynchage » : « Il y avait trente policiers autour d'un type. Un seul ! Ils l'ont tabassé puis ils l'ont traîné jusqu'à leur voiture. »

Samedi, trois personnes sont mortes et des dizaines de manifestants ont été transportés à l'hôpital. La défiance auquel est confronté le Premier ministre Ghannouchi et son équipe incite à penser qu'il ne tiendra plus longtemps, d'autant que le décalage est grand entre les revendications populaires et les annonces gouvernementales.

Un haut fonctionnaire tunisien confirme la fragilité du gouvernement : « Le gouvernement est aujourd'hui plus que fragile. C'est difficile de prévoir s'il va se maintenir jusqu'aux prochaines élections, mais si le gouvernement démissionne, cela voudra dire qu'il cède face à la pression populaire. Et si le prochain est perçu comme illégitime, devra-t-il aussi partir ? Dans ce cas, ce sera mission impossible de gouverner en Tunisie ! »

Un complot contre le gouvernement ?

Reçue au palais présidentiel samedi après-midi pour une rencontre avec le Premier ministre, Lina Ben Mhenni, militante et blogueuse, en est ressortie dépitée. Dans un texte publié sur son blog : « Au Premier ministre je dis (…) une grande partie du peuple demande une assemblée constituante et demande que vous quittiez le pouvoir. Pourquoi vous n'écoutez pas le peuple ? Monsieur, ce qu'on a vu ces deux derniers jours est inacceptable. Votre gouvernement n'a pas réussi à faire ses preuves. Le sang tunisien a coulé de nouveau. Le sang tunisien est cher, Monsieur. La Tunisie a vécu un massacre ces deux derniers jours. Des jeunes avides de liberté, de démocratie et de dignité sont morts sous les balles. Des balles réelles ont été tirées contre des Tunisiens. Monsieur, vous avez parlé d'un complot lors de notre rencontre à propos de la création d'une assemblée constituante. Mais un gouvernement qui ne réussit pas à démanteler les complots doit démissionner. »

Qui complote et qui est derrière ces violences ? Le mouvement Takriz – mot intraduisible en français – très actif pendant la révolution, et accusé d'inciter aux violences, a publié un communiqué ce dimanche niant la participation de ses militants à tous « actes de hooliganisme ».

Nicolas Beau, journaliste, sur son blog : « On voit (…) des supplétifs de la police, jeunes et en tennis, armés de longues lattes de bois, frapper méthodiquement et violemment les jeunes manifestants et les traquer dans les halls d'immeuble. Pour peu qu'un portable soit aperçu, immédiatement les nervis le fracassent, de peur des photos ».

 Depuis samedi soir, l'avenue Bourguiba est fermée aux piétons et aux véhicules.

 

 

 

Source : Rue89   27-02-2011 

 

 

 

 

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