Il aura fallu bien des manifestations de rues et bien des morts pour que le Président Saleh accepte enfin l’idée de passer la main. Au Yémen, où le pouvoir fait face à d'importantes manifestations depuis trois mois, le président Saleh a accepté samedi 23 avril de remettre le pouvoir, dans les prochaines semaines, à son vice-président. La date n’a pas encore été fixée mais cette fois-ci on espère qu’il n’y aura pas un revirement de dernière minute !.. Une élection présidentielle devrait avoir lieu d'ici à trois mois. D’ici là, il est prévu un gouvernement intérimaire dirigé par l’opposition. Mais celle-ci ne vaut dans ce gouvernement aucun membre de l’équipe actuelle..
La médiation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a porté ses fruits au Yémen, où depuis trois mois un scénario à l'égyptienne se rejoue. Samedi, le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a rendu les armes acceptant le plan soumis par le CCG. Cette décision met fin à un trimestre de manifestations, inspirées des soulèvements qui ont renversé Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Pour le président Saleh, la sortie de crise est même avantageuse, le CCG lui offrant l'immunité judiciaire après avoir quitté sa fonction.
Concrètement, le plan prévoit un transfert du pouvoir en trois mois. Les six Etats membres du CCG, alliance régionale militaire et politique, demande au président Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président dans le délai d'un mois après la signature d'un accord, acte qui doit intervenir d'ici la fin de la semaine prochaine. Le CCG recommande alors qu'un responsable de l'opposition prenne la tête d'un gouvernement intérimaire chargé de préparer une élection présidentielle prévue avant mi-juillet. Vendredi, Ali Abdallah Saleh, dont le mandat court jusqu'en 2013, avait déjà accueilli favorablement les propositions du CCG mais disait attendre un processus ordonné et constitutionnel.
Seulement, cette transition démocratique rencontre le scepticisme des partis d'oppositions. Ces derniers saluent le départ du président, mais refusent de participer à un quelconque gouvernement d'union nationale, et ce, même pour une durée de deux mois. Afin de rendre possible la formation d'un exécutif intérimaire, le vice-président devra donc exclure tous les membres de l'administration Saleh. Ce qui risque de compliquer la gestion des affaires courantes. Par ailleurs, les partis d'opposition exigent que le président sortant soit jugé pour ses actes. Or, l'immunité judiciaire est l'unique condition posée par Ali Abdallah Saleh pour son départ. Mais, avec ou sans l'opposition, le transfert du pouvoir semble désormais enclenché au Yémen.
Source : lejdd.fr 24-04-2011
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