Selon des informations communiquées par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, les combats qui opposent armée régulière et rebelles ont fait 80 morts dimanche 29 janvier, dont au moins la moitié de civils.

Des affrontements entre déserteurs et l'armée régulière ont eu lieu dans des villes proches de Damas, à Ain Tarma, à environ 4 kilomètres de la capitale, et Kafar Batna, dans la même zone, selon le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il s'agit des combats "les plus violents et les plus proches de Damas" depuis le début de la révolte à la mi-mars, a-t-il souligné. Les chars entrés à Kafar Batna sont ultra-modernes, a-t-il ajouté précisant que "le régime se prépare désormais à d'importants combats dans la province de Damas". Jusqu'ici la capitale avait été relativement épargnée par la révolte contre le régime du président Bachar Al-Assad qui secoue le pays depuis le 15 mars et a fait plus de 5 400 morts, selon des chiffres de l'ONU datant de début janvier.

Les civils durement touchés

Depuis mardi, date d'un regain des violences selon le chef des observateurs arabes, les violences (répression, attentats, affrontements entre armée et déserteurs) ont fait plusieurs centaines de morts, dont au moins 175 depuis le vendredi 27 janvier dernier, selon des chiffres compilés par l'AFP à partir d'informations officielles et de l'OSDH.

En tout, 40 civils ont été tués par balles dimanche, cinq dans la province d'Idleb (nord-ouest), deux à Jassem (sud), quatorze - dont un enfant de 9 ans - à Homs, douze à Hama (centre) et dans sa région, six près de Damas, et un à Damas dans le quartier de Jouber par des tirs lors de funérailles, toujours selon l'OSDH. Par ailleurs, 26 soldats ont été tués dans trois attaques différentes, neuf déserteurs ont trouvé la mort ainsi que cinq membres des forces de police, selon la même source.

Invoquant une "recrudescence des violences" contre les civils, la Ligue arabe a annoncé samedi 28 janvier la suspension de sa mission d'observateurs en Syrie et accusé le régime du président Bachar Al-Assad d'avoir "choisi l'option de l'escalade". Le secrétaire général de la Ligue, Nabil El-Arabi est attendu à l'ONU pour convaincre Moscou et Pékin de laisser le Conseil de sécurité endosser le plan arabe pour la Syrie.

Un « bain de sang »

En dépit de l'opposition déclarée de la Russie à un projet de résolution élaboré par des pays européens et arabes, M. Arabi a affirmé dimanche avant son départ pour New York que des contacts étaient toujours "en cours" entre l'institution panarabe et la Russie et la Chine. Le chef de la Ligue, qui sera accompagné à l'ONU par le premier ministre qatari Cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, doit présenter le plan arabe mardi devant le Conseil de sécurité. Ce plan, selon le chef du gouvernement du Qatar, vise à assurer un "départ pacifique" du régime syrien.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé la Syrie à "stopper immédiatement le bain de sang". "Les dirigeants syriens doivent agir de façon déterminée pour mettre fin à cette violence", a déclaré M. Ban à des journalistes à Addis Abeba, où il participe au 18e sommet de l'Union africaine.

Il a "en particulier" appelé le président Bachar Al-Assad, "à résoudre la situation, à engager un dialogue politique et, avant toute chose, à stopper immédiatement le bain de sang".

Source : LeMonde.fr  29-01-2012

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