Avec 2 millions de chômeurs de plus en un an, 25 millions d’Européens se retrouvent sans emploi.

La riposte de l’Europe aux chiffres du chômage ne peut plus tarder. Le dernier bilan établi par l’Union au premier semestre de l’année est lourd : 2 millions de chômeurs supplémentaires en un an, et un taux historique de 11,2%. Près de 25 millions de personnes sont aujourd’hui privées de travail, soit un Européen sur dix, dont plus de 5 millions ont moins de 25 ans.

Les mesures d’austérité ne règlent rien, bien au contraire

Cette comptabilité inquiétante confirme une certitude : les mesures d’austérité ne règlent pas le problème de l’emploi, bien au contraire !... On le voit en Grèce et en Espagne. Ces pays en crise enregistrent les deux plus fortes hausses sur un an. L’Italie n’est pas mieux lotie. Le chômage y a bondi de 37,5% en douze mois. Cinq ans après la crise des subprimes, l’Irlande se débat toujours avec un taux de 14,2%, au-delà de la moyenne européenne.

En France, l’entrée en récession après deux trimestres consécutifs de contraction de l’économie devrait être confirmée mardi 14 août prochain. Les prévisions de croissance pour 2012 ont été ramenées à un maigre 0,3%. En attendant le plan emploi du gouvernement, qui devrait être présenté lors du Conseil des ministres du 29 août, le chômage a dépassé les 10% en juillet contre 9,6% un an plus tôt. Il atteint 22,8% chez les moins de 25 ans.

L’Europe doit se mobiliser ?

Tétanisée par le dérapage de ses déficits publics, l’Europe s’est égarée hors des chemins de la croissance. Cette sortie de route a mis un terme à plusieurs années vertueuses au regard de l’emploi. Le chômage avait baissé chaque année de 2001 à 2007. La moyenne européenne était même tombée à 7,3% avant le décrochage de la fin 2008. Dès la rentrée, la Commission a promis de remonter au créneau. Elle mobilise les 6 et 7 septembre l’exécutif européen pour une grande conférence sobrement intitulée "Des emplois pour l’Europe".

En avril dernier, Bruxelles avait déjà tracé les contours d’un marché intérieur du travail plus « performant ». Sa recette passe par la réduction de la pression fiscale sur les entreprises, et le concept de flexicurité : prendre en compte à la fois la protection des actifs en poste et l’intégration de nouveaux salariés à des conditions plus flexibles. Une équation difficile comme la baisse éventuelle des charges sur les salaires, qui peut creuser un peu plus les déficits. Plusieurs mesures se heurtent au difficile consensus européen : entre des Autrichiens à moins de 4% de chômage et des Espagnols à plus de 24%, tous les Européens ne partagent pas le même sens de l’urgence.

Source : leJDD.fr  12-08-2012

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