Les socialistes ont tort de se moquer de l’UMP qui, c’est vrai, est dans une phase un peu compliquée pour désigner son futur leader. Mais lorsque l’on regarde comment sera choisi le successeur de Martine Aubry il y a vraiment de quoi s’étonner !.. Alors que la première secrétaire du PS quittera son poste d'ici deux mois, certains au PS dénoncent la méthode de désignation "obscure" du prochain patron de la rue de Solférino.

Le 12 septembre, le mystère autour du nom du successeur de Martine Aubry sera levé. Ce jour-là, les motions seront déposées. Le premier signataire du texte porté par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault sera sans aucun suspense celui qui sera désigné par les militants fin octobre lors du congrès de Toulouse. Pour l'heure, seuls Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis prétendent au poste de premier secrétaire.

Reste à Martine Aubry de trancher. "Martine veut pouvoir intervenir sur sa succession. C'est elle qui décidera", résume Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale. La première secrétaire devrait choisir son successeur dans un accord tacite avec le Premier ministre. "C'est un casting dans lequel Martine et Jean-Marc sont en situation de décider", explique un cadre du parti. François Hollande aura-t-il son mot à dire sur le choix du futur patron? "Ça n'est plus son problème. Son discours, c'est de dire : 'Il faut laisser faire Martine.'  Mais il n'a aucune inquiétude", poursuit ce membre du bureau national du PS. 

"Quelqu'un va émerger"

Une "forme de désignation plus ou moins obscure", selon les termes employés mercredi 29 août dernier sur LCI par Julien Dray.  "Il y a une petite contradiction entre la manière dont on a vanté - à juste titre - la préparation des primaires", "la transparence, la morale qui doit être la nôtre et cette forme de désignation", a estimé l'ancien député socialiste, qui présentera une motion pour le congrès au nom du courant "De l'alternance à l'alternative". "Si c'est une élection avec une votante, on risque d'avoir un score serré", a-t-il ironisé, avant d'ajouter : "On est dans une situation un peu ubuesque où les militants vont avoir à avaliser un choix fait par quelques-uns et on ne sait pas bien avec quelle règles." Selon lui, la décision "sera prise vraisemblablement par trois, quatre personnes." D'autres tenants de l'aile gauche du parti - qui présenteront eux aussi un texte mais pas de candidat – redoutent un "congrès pour du beurre".

En attendant, tous au PS restent évasifs sur ce mode de désignation. "Quelqu'un va émerger, soudainement", s'amusait un ministre à La Rochelle. "Les choses vont se décanter", lâchait plutôt un cadre du parti. "J'ai encore un petit peu de travail, les choses avancent bien", se contentait aussi de répondre à la presse Martine Aubry. Un responsable socialiste parlait même, dans un sourire, d'un mode de désignation "à la chinoise".

Source : leJDD.fr  29-08-2012

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