François Hollande a lancé mardi 28 mai le coup d'envoi d'une "offensive" franco-allemande pour l'emploi des jeunes en Europe. Le président a assuré agir main dans la main avec la chancelière allemande Angela Merkel, attendue jeudi 30 mai prochain à Paris.

Lors de sa conférence de presse le 16 mai dernier, François Hollande avait annoncé son ambition : mettre en place un plan pour l'insertion des jeunes en Europe. Douze jours plus tard, le président a précisé ses intentions lors d'un colloque sur l'avenir de l'Europe à Sciences Po, en lançant une "offensive" franco-allemande. "Nous devons agir en urgence, six millions de jeunes sont au chômage en Europe" et "près de 14 millions sont sans travail, ne suivent pas d'études ou ne sont pas en apprentissage", a d'abord constaté le chef de l'Etat. "L'offensive pour l'emploi des jeunes part aujourd'hui", a-t-il assuré, précisant être "d'accord avec la chancelière Angela Merkel pour parvenir à un véritable plan pour l'emploi des jeunes dès cette année".

Soutien aux PME et PMI

Les ministres français et allemand du Travail Michel Sapin et Ursula von der Leyen, attendus à la mi-journée à l'Elysée, ont tracé les grandes lignes de ce plan franco-allemand baptisé "Initiative européenne pour la croissance et pour l'emploi". Une ambition qui s'articulera autour de trois leviers : l'accès au crédit pour les PME, le développement de l'alternance et la mobilité géographique. "Ce sont dans les PME et les PMI que se créent le plus d'emplois pour les jeunes, c'est elles qu'il faut soutenir", a fait valoir Michel Sapin. "Beaucoup de PME, qui sont l'épine dorsale de nos économies, sont prêtes à produire mais ont besoin de capital. Or elles n'y ont accès qu'à un taux exorbitant. Ce cercle vicieux, nous entendons le briser, notamment grâce à la Banque européenne d'investissement", a renchéri Ursula Van der Leyen.

Un "Erasmus de l'alternance"

Six milliards d'euros sont prévus en faveur de l'emploi des jeunes dans le projet de budget européen 2014-2020 que le Parlement européen doit encore adopter. François Hollande souhaite que ces fonds puissent être mobilisés "très vite". L'Europe a adopté le principe d'un système de "garantie" pour les jeunes sans travail ni formation depuis quatre mois, a-t-il également rappelé, estimant que "nous devons le faire dès à présent". Le chef de l'Etat a repris aussi l'idée d'un "Erasmus de l'alternance" comme il en existe pour les étudiants. "Là encore, les fonds existent, mobilisons-les", a-t-il poursuivi, avant de plaider pour la "mobilisation" des financements au profit des entreprises.

Un discours qui marque le retour de l'axe franco-allemand, deux jours avant l'arrivée d'Angela Merkel à Paris. Le dossier sera aussi au programme du sommet européen des 27 et 28 juin et le plan sera parachevé le 3 juillet à Berlin lors d'une réunion des ministres du Travail des Vingt-Sept présidée par la chancelière allemande, en présence de François Hollande.  "C'est là que nous aurons aussi à donner une nouvelle ampleur à ce plan pour l'emploi des jeunes" afin d'éviter une "rupture" générationnelle avec une jeunesse européenne durement frappée par la crise et le chômage, a prévenu le président.  L'Allemagne compte 8% de chômeurs parmi ses jeunes de 15 à 24 ans, le taux le plus bas dans l'Union européenne. La France en compte, elle, plus de 25% tandis qu'ils sont plus de 38% en Italie et au Portugal et même plus de 55% en Grèce et en Espagne.

Source : leJDD.fr 28-05-2013

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