Selon un article de Valeurs Actuelles publié mercredi 9 octobre, François Fillon s'estime "mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017". Un propos en partie démenti par le script de l'interview dont leJDD.fr s'est procuré une copie. Il n’en reste pas moins que Fillon tape fort sur son ancien mentor. Il l’avait annoncé : il sera candidat quoiqu’il arrive et son principal adversaire aujourd’hui s’appelle Nicolas Sarkozy. Il n’empêche qu'à plus de trois ans de l’échéance, c’est totalement irresponsable de se lancer dans une campagne électorale qui va empoisonner le débat politique alors qu’il y a bien mieux à faire !..

François Fillon parlait déjà de "rupture" et de "compétition" dans le JDD. A en croire les déclarations qu'il aurait faites à « Valeurs Actuelles », dans les kiosques mercredi 9 octobre, l'ancien Premier ministre veut déclarer la guerre à Nicolas Sarkozy. Selon l'hebdomadaire, le député parisien a ainsi laissé entendre qu'il était mieux placé que l'ancien chef d'Etat pour gagner en 2017. "Aujourd'hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat", a-t-il ainsi déclaré dans l'article publié. Seulement, très vite, les proches de François Fillon ont démenti en partie ces propos. Contacté mardi soir par l'AFP, son porte-parole Jérôme Chartier a affirmé que "c'était inexact".

Selon nos informations, l'ancien Premier ministre répondait en fait à une question fermée du journaliste de « Valeurs actuelles » : "Est-ce que vous pensez aujourd'hui que vous êtes le mieux placé pour faire gagner la droite en 2017. J'imagine que vous ne seriez pas candidat si vous ne l'étiez pas?" Selon le script transmis au JDD.fr par l'équipe de François Fillon, la réponse du député parisien semble plus nuancée : "Bien sûr, je ne le serai pas. En même temps, je ne suis pas prétentieux. Je sais que tout cela est difficile. J'imagine bien qu'il puisse y avoir d'autres candidatures, mais il semble que pour le moment je ne vois pas d'autres candidatures qui portent à la fois une rupture appuyée sur une expérience solide du gouvernement et du Parlement."

"On a décidé de ne pas respecter le off"

Interrogé sur i-Télé, Geoffroy Lejeune, journaliste à Valeur actuelles, a toutefois défendu la véracité de l'entretien : "Ce que l'on a écrit, (François Fillon) l'a dit, mais il ne souhaitait pas que ce soit publié." Et de confirmer : "On a décidé de ne pas respecter le off." La rédaction de l'hebdomadaire justifie ce choix par le fait que l'ancien Premier ministre ait fait la « Une » du JDD dimanche dernier.

Reste qu'au-delà de cette déclaration, l'ancien Premier ministre continue d'avancer ses idées, son programme, et de nuancer le bilan de la mandature 2007-2012. S'il reconnaît que "Nicolas Sarkozy allait dans la bonne direction", il estime ainsi que "ces priorités, qui sont les (s)iennes, n'étaient pas au cœur (du) programme" de l'ex-président.

"Pour moi, la vie politique, ce n'est pas un spectacle. Un homme politique n'est pas une star, ses convictions et sa détermination ne se mesurent pas au nombre de ses émissions télévisées", assène-t-il, visant là encore l'exposition médiatique permanente de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président. Par contraste, l'ancien chef de gouvernement, blessé d'avoir été qualifié de "collaborateur" par Nicolas Sarkozy quand il était à Matignon, fait valoir qu'il a "toujours fait preuve de réserve et de modération dans (son) expression publique".

Source : leJDD.fr  09-10-2013

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