Interrogé sur le chômage, ce jeudi matin lors de sa cinquième conférence de presse à l’Elysée, François Hollande a répondu en évoquant… l’unité républicaine ravivée par les attentats. Le président de la République, il l’a dit, souhaite entretenir "l’esprit de janvier 2015". Ce climat qui fait du bien au moral du pays et à sa propre courbe de popularité. L’urgence sociale doit céder à l’urgence régalienne. Hollande ne veut plus parler d’économie.
Dans ce domaine, le chef de l’Etat reste en grande difficulté. Le nombre de chômeurs a atteint ses records (572.500 demandeurs d’emplois de plus depuis mai 2012), la pauvreté explose (+10% d’allocataires du RSA attendus cette année), le Pacte de responsabilité ne permet aucun décompte des engagements des entreprises, la croissance reste molle, etc. "Il y a des résultats, encore trop fragiles pour être considérés comme satisfaisants", a-t-il estimé. Autant ne pas s’appesantir devant les caméras, donc.
"J’ai posé l’essentiel des actes"
D’autant que le gouvernement n’a plus rien en soute. Après la loi Macron, en cours de discussion, et une future loi Rebsamen sur le dialogue social déjà anticipée, l’exécutif n’avance aucun projet d’ampleur dans le domaine économique et social. "J’ai posé l’essentiel des actes", a considéré le Président. Tout en martelant, pour le principe, sa volonté de réformer "jusqu’au bout". Une forme d’invitation à la patience…
Il faudra du temps pour mesurer les effets des baisses d’impôts en cours. Et la France n’en a pas fini avec la crise. Au même moment ce jeudi 5 février au matin, la Commission européenne présentait ses prévisions d’hiver. Elle voit le chômage continuer d’augmenter en 2015. Elle pense que les incertitudes s’accroissent dans l’Union. L'"esprit de janvier" serait bien inspiré d’élargir son champ.
Source : leJDD.fr 05-02-2015